Avec seulement deux films à son actif, Julia Ducournau s'est imposée aux yeux de tous comme une réalisatrice singulière. Dans "Titane", elle en profite pour confier un rôle à l'un de ses confrères qui a lui aussi une envie de faire un cinéma différent.
Titane : la Palme d'or 2021
La présentation de Titane lors de l'édition 2021 du Festival de Cannes a été un séisme qui a secoué la Croisette. Le long-métrage de Julia Ducournau ne pouvait laisser indifférent et il a eu la chance de repartir avec la Palme d'or. Cette consécration a été plutôt surprenante car le cinéma de genre est très rarement récompensé de la sorte lors de cet événement. La réalisatrice française, qui s'est fait connaître avec Grave, a pu pousser son cinéma encore plus loin et on attend de voir de quoi sera fait la suite de sa carrière.
Titane suit Alexia, une jeune femme instable qui commet plusieurs meurtres. Dans sa fuite, elle décide de changer d'identité et de se faire passer pour un garçon disparu il y a des années. Elle fait ainsi la rencontre du père de celui-ci, auprès duquel elle doit dissimuler qui elle est réellement. Alors qu'elle habite désormais sous son toit au sein d'une caserne de pompiers, leurs rapports prennent une tournure surprenante. Le film n'est vraiment pas simple à décrire, tout comme la relation entre les personnages incarnés par Vincent Lindon et Agathe Rousselle.
Un réalisateur devant la caméra
Julia Ducournau aime le genre et n'hésite pas à citer ses influences. On pense principalement à David Cronenberg mais il s'avère que Titane permet de tisser un lien avec un autre réalisateur : Bertrand Bonello. La réalisatrice a fait le choix de le convoquer en lui offrant un petit rôle, celui du père d'Alexia.
Il s'était déjà illustré devant la caméra, dans certains de ses propres films ou ceux des autres. Le retrouver ici n'est pas réellement illogique car le cinéma qu'il travaille a une vraie singularité et Julia Ducournau se retrouve dedans. Il n'a d'ailleurs pas caché par le passé son attirance pour le cinéma de genre, même s'il a fallu attendre son récent Zombi Child pour enfin le voir s'y frotter pleinement. Dans l'esprit, il est vrai que les deux réalisateurs ont une approche similaire dans leur travail, avec ce désir de faire un cinéma racé ne craignant pas de déstabiliser le public.