Titanic : ces deux mystères du naufrage que James Cameron a résolus

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Titanic : ces deux mystères du naufrage que James Cameron a résolus

Le naufrage du Titanic renferme encore bien des mystères, mais James Cameron en a résolu quelques uns après la sortie du film, dont deux cruciaux.

Titanic : plus qu'un film pour James Cameron

En plus du septième art, James Cameron a une autre passion depuis l'enfance : les fonds marins. S'il a déjà pu les explorer avec Abyss en 1989, son obsession reste l'épave du Titanic. Durant la préparation du film, il va pouvoir réaliser son rêve et plonger dans l'Océan Atlantique pour explorer l'épave du paquebot, qui repose à 3821m de profondeur, à 650km au sud-est de Terre-Neuve.

Après le film, Cameron a continué de l'explorer, notamment pour son documentaire Les Fantômes du Titanic sorti en 2003. En tout, le réalisateur est descendu auprès de l'épave du Titanic plus de trente fois.

Deepsea Challenge 3D
Deepsea Challenge 3D ©Disney

En 2012, il repousse encore plus ses limites, et bat le record de descente en solitaire à bord du Challenger Deep, à 10.898km de profondeur, dans la fosse des Mariannes. Cette prouesse est relatée dans le documentaire passionnant sorti en 2014 : Deepsea Challenge 3D.

Deux mystères résolus

En 2017, à l'occasion du documentaire de National Geographic, Titanic, 20 ans après (disponible sur Disney+), James Cameron est revenu sur ses nombreuses plongées sur le Titanic et a tenu à s'en servir pour résoudre deux des plus gros mystères du naufrage, et voir s'il avait vu juste lors du tournage.

Comment le Titanic a coulé ?

L'un des grands mystères du naufrage du Titanic est la position dans laquelle le paquebot a coulé. Dans le film, James Cameron le montre sombrer d'abord par la proue, puis se casser au niveau de l'avant dernière cheminée. La poupe retombe violemment dans l'eau créant une explosion, et s'élève ensuite à 90 degrés avant de sombrer à son tour. Il avait pris cette décision avec les informations dont il disposait au moment du tournage, en 1996. Plus de vingt ans plus tard, il a décidé d'essayer d'apporter une réponse à ce mystère en remettant en situation une maquette du paquebot, à l'aide d'une technologie de pointe de la marine américaine, avec les nouvelles données dont il disposait.

Titanic, 20 ans après
Titanic, 20 ans après ©Disney

Avec l'aide de son équipe, il a donc immergé une maquette miniature du Titanic dans un grand bassin, en faisant attention à reproduire exactement les situations de la nuit du naufrage, y compris le point de rupture. L'exercice a démontré que la vision montrée par Cameron dans le film était à moitié correcte. Si la reconstitution prouve en effet que l'avant du paquebot a entraîné l'arrière avant de se disloquer, et a fait remonter ce dernier à la verticale comme les témoignages l'avaient décrit, il n'y aurait en revanche pas eu la retombée violente dans l'eau :

On a découvert que l'arrière pouvait couler à la verticale ou bien qu'il pouvait retomber lourdement à plat. Mais on ne pouvait pas avoir les deux. Donc le film est inexact d'une façon ou d'une autre. J'ai tendance à penser que l'arrière n'est pas retombé à plat à cause de ce qu'on voit à l'avant de l'épave. On a fait cinq ou six essais différents, en changeant les effets hydrodynamiques, et ça s'est toujours passé de la même façon.

Plus de canots = plus de survivants ?

L'autre grande inconnue du naufrage du Titanic réside dans le nombre de canots de sauvetage présents à bord. En effet, comme remarqué par Rose dans le film, il n'y avait pas assez de canots pour tous les passagers. Mais contrairement à la croyance populaire, plus de canots à bord n'aurait pas forcément signifié plus de survivants car le paquebot a coulé relativement vite (à peine 1h30). Il aurait donc fallu que l'équipe les mette à l'eau en un temps record, ce qui, en connaissant le matériel de l'époque, était loin d'être évident. Une nouvelle fois, James Cameron a décidé de se remettre en situation pour apporter ses conclusions.

Pour ce faire, il a récupéré un canot de sauvetage qu'il restait du tournage, et l'a installé en hauteur, avec le même système d'attaches que sur le paquebot.

Titanic, 20 ans après
Titanic, 20 ans après ©Disney

Bien sûr les conditions étaient très différentes : il n'y avait pas la panique, ni le bruit infernal qui devaient régner à bord, et tout le monde s'entendait, de quoi faciliter la mise en place du canot et le faire descendre plus rapidement. Mais même en prenant ces éléments en compte, le temps aurait manqué.

Entre la bâche qu'il fallait enlever, les passagers qu'il fallait embarquer, et les canots qu'il fallait faire descendre, Cameron et son équipe ont compté 30 minutes et 30 secondes par canot. Durant l'heure et demi qui a précédé le naufrage, les canots descendaient simultanément, et les uns au-dessus des autres, à mesure que le temps avançait, et que l'eau s'engouffrait. Dans la panique, les hommes à bord ont même dû couper les cordes eux-mêmes, pour éviter que les canots du dessus écrasent ceux du dessous. Cameron a voulu reproduire lui-même cette expérience pour se rendre compte de la difficulté que cela représentait. Il a mis une minute et trente secondes.

Titanic, 20 ans après
Titanic, 20 ans après ©Disney

Sa conclusion après cet exercice est que s'il y avait eu plus de canots, ça n'aurait probablement rien changé compte tenu du temps très restreint dont disposait l'équipage pour les mettre à l'eau et de la difficulté que cela représentait (les deux derniers canots n'ont d'ailleurs pas pu être dégagés à temps). Pire encore, Cameron est persuadé que s'il y avait eu plus de canots, cela aurait causé de nombreux accidents, qui auraient entraîné des centaines de morts.

Si vous voulez en savoir plus sur les dessous de ce reportage, il est disponible sur Disney+.