Tomb Raider Le Berceau de la Vie : le réalisateur a arrêté le cinéma à cause du film

Une carrière qui avait pourtant commencé avec Speed et Twister

Tomb Raider Le Berceau de la Vie : le réalisateur a arrêté le cinéma à cause du film

Le cinéaste Jan de Bont, revient sur sa détestable expérience sur « Lara Croft Tomb Raider : Le Berceau de la Vie ». Son film, sorti en 2003, a carrément entraîné son abandon du 7e art. Le réalisateur explique aujourd'hui les raisons de cette décision drastique.

Tomb Raider : un raté critique

En 2001, Simon West offre la première adaptation cinématographique des jeux vidéo Tomb Raider. Pour l'occasion, Angelina Jolie devient Lara Croft pour Lara Croft : Tomb Raider. Le long-métrage est détruit par les critiques. Pourtant, ce premier volet rapporte plus de 274 millions de dollars au box-office. Un score suffisant pour lancer la production d'une suite. En 2003, Jan de Bont est chargé de mettre en scène Lara Croft Tomb Raider : Le Berceau de la Vie. Angelina Jolie est de retour devant la caméra, mais encore une fois c'est un échec critique impressionnant. Côté box-office, le film rapporte plus de 160 millions de dollars...

Jan de Bont : un cinéaste de courte durée

Jan de Bont a eu une longue carrière comme directeur de la photographie. Il débute en 1971 avec Business is Business. Rapidement, il se fait un nom dans le milieu et travaille sur quelques classiques du septième art comme Black Rain, L'Expérience Interdite, A la poursuite d'Octobre rouge, L'Arme Fatale 3 ou encore Basic Instinct. En 1994, il évolue et devient réalisateur à part entière et met en scène l'excellent Speed. Une première expérience qui s'est avérée payante. Pour autant, sa carrière de cinéaste sera de courte durée. À peine dix ans pendant lesquels il a mis en scène Twister, Speed 2, Hantise et donc Lara Croft Tomb Raider : Le Berceau de la Vie. Un dernier film qui l'a tout simplement dégoûté du monde du cinéma...

Tomb Raider 2 : pourquoi le cinéaste Jan de Bont a arrêté le cinéma à cause de ce film ?
© Warner Brothers/courtesy Everett Collection

Lors d'une récente interview avec Uproxx, Jan de Bont a révélé que malgré ses nombreuses années d'expérience, Lara Croft Tomb Raider : Le Berceau de la Vie a brisé sa volonté de faire des films :

Ce n'était pas une très bonne expérience. Surtout parce que le studio interférait sans arrêt. Les créateurs du jeu étaient également impliqués. Et personne ne m'a jamais prévenu que eux aussi avaient leur mot à dire. Soudain, il y a eu tous ces changements, sur le casting, sur le scénario. Et puis tout à coup, c'est devenu une énorme scène. Tout était un gros problème. Et ce, dès le premier jour de tournage, en Grèce, sur une île. Le tout premier jour, nous avons reçu un appel : "Oh, je tiens à vous féliciter pour votre premier jour. Et au fait, vous devez couper 12 millions de dollars sur votre budget". Le tout premier jour ! Et à l'époque, 12 millions de dollars, c'était comme quatre scènes.

Tomb Raider 2 : pourquoi le cinéaste Jan de Bont a arrêté le cinéma à cause de ce film ?
Copyright D.R.

La forte interférence du studio sur le plateau de Tomb Raider était une épreuve nouvelle pour lui. Habitué à des relations plus souples avec ses collaborateurs, se retrouver sur une grosse machine hollywoodienne comme celle-ci l'a énormément perturbé, jusqu'à ce qu'il prenne simplement sa retraite du milieu :

En gros, vous vous dites, attendez une seconde, chaque film va être comme ça ? Où le studio a son mot à dire sur ce qui sera fait, quelles scènes doit-il y avoir et même quel genre de chemise doit être portée à tel moment ? Les producteurs n'aimaient pas les boutons sur une chemise ! Je me souviens encore, j'ai reçu un appel : "Je n'ai pas aimé les boutons sur la chemise". Je ne me souviens même plus du nom de ce gars. Mais alors, "Attendez une seconde. Vous m'appelez parce que vous n'aimez pas les boutons de la chemise ?". C'était tellement absurde. Vraiment. Et puis aussi devoir constamment faire face à des problèmes budgétaires.

En fin de compte, Jan de Bont a décidé de s'éloigner du système hollywoodien. Le cinéaste ne supportait pas d'être un simple outil chargé de réaliser la vision de producteurs. Il se refusait de rentrer dans un système cinématographique comme celui-là. Et avec le recul, c'est tout à son honneur...