Top Gun : quand un cascadeur mourait sur le tournage dans un tragique accident

Quand tout part en vrille…

Top Gun : quand un cascadeur mourait sur le tournage dans un tragique accident

Inspiré de l'article "Top Guns" (1983) d'Ehud Yonay, qui traitait de l'école de la Marine Corps Air Station Miramar, l’incontournable "Top Gun" propulsa Tom Cruise au rang de star internationale. Durant le tournage, un pilote acrobatique perdit la vie dans un tragique accident.

Top Gun : challenge et passion au programme

Après avoir joué dans Legend de Ridley Scott en 1985, Tom Cruise se laissait l’année suivante diriger par son petit frère Tony Scott dans Top Gun. Son rôle de pilote d’avion de chasse au tempérament de feu peu apprécié de sa hiérarchie a fait de lui un acteur internationalement reconnu. Comment résister à l’envoûtant tube Take My Breath Away du groupe Berlin ? Langoureuse à souhait, la chanson a de tout temps eu tendance à nous faire oublier les séquences d’entraînements des aviateurs et autres combats en plein ciel au profit de la relation entre Charlie (Kelly McGillis) et Maverick.

Maverick justement, aka Pete Mitchell. Ce jeune as du pilotage et tête brûlée d'une école réservée à l'élite de l'aéronavale US ("Top Gun") tombait effectivement sous le charme magnétique de l’instructrice Charlotte Blackwood. Notre homme était alors en pleine compétition pour le titre du meilleur pilote... Meg Ryan, Anthony Edwards ou encore Val Kilmer étaient également présents au casting.

Top Gun
Top Gun ©Paramount Pictures

Quand la réalité dépasse la fiction

Souvenez-vous… Top Gun s’achevait sur un petit air de conte de fées, entre aviateurs célébrés en héros et choix de carrière guidé par l’amour. Or la réalité fut tout autre sur le tournage du film d’action. Arthur Everett Scholl, un pilote acrobatique de 54 ans, y a effectivement perdu la vie de manière dramatique. L’accident s’est produit le 16 septembre 1985. L’homme était en train de voler au-dessus de l’océan Pacifique et devait faire vriller son avion en effectuant une rotation plate inversée. Scholl perdit le contrôle de son Pitts Special S-2 et continua à vriller et à descendre. Il a appela alors la radio en urgence. Ces derniers mots furent "J'ai un problème" à une altitude de 3000 pieds et "J'ai vraiment un problème" à une altitude de 1500 pieds.

Le pilote de voltige Chuck Wentworth ainsi que le mécanicien Kevin Kammer se trouvaient dans un second engin et le virent disparaître à travers les nuages… L’avion de Scholl s’écrasa en pleine mer. Bien que des débris de l’appareil purent être localisés à cinq miles de la côte californienne, son corps n’a jamais été retrouvé. Au-delà d’être un pilote de voltige expérimenté, l’homme que tous surnommaient "Art Scholl" était également caméraman aérien, instructeur de vol et éducateur. En effet, ce dernier possédait sa propre société, Art Scholl Aviation, une école ainsi qu’une entreprise de location d'avions. Diplômé de la California State University en aéronautique, Scholl a enseigné pendant dix-huit années les techniques aéronautiques à San Bernardino avant de devenir pilote cascadeur. 

Une explication qui plane

Le travail de caméra aérienne de Scholl est apparu dans de nombreuses publicités, émissions de télévision et films de l’école Ridgewood. Nous pouvons notamment retrouver ces images capturées dans les séries CHiPS (1977-1983) et L'agence tous risques (1983-1987). Mais également dans des longs métrages tels que La Kermesse des aigles (1975), L'Etoffe des héros (1983), Tonnerre de feu (1983), Aigle de fer (1986) et bien sûr Top Gun, son dernier film. Dans la dernière ligne de crédit du blockbuster, il y a d’ailleurs une dédicace à sa mémoire : "ce film est dédié à la mémoire d’Art Scholl".

Top Gun
Top Gun ©Paramount Pictures

Rappelons que Scholl était entré intentionnellement dans la rotation afin de la capturer sur pellicule à l’aide de caméras embarquées. Sachant qu’une caméra était attachée à l'avion pour le tournage, le poids de l'équipement aurait rendu impossible la réussite de la voltige. Il s’agit tout du moins d’une des thèses avancées. De nombreux experts ont effectivement observé qu'il était inenvisageable pour Scholl de faire une erreur. Le pilote avait réussi à plusieurs reprises cette cascade ! Au final, personne ne saura jamais ce qui s’est réellement passé. Sa femme Judy, ses deux enfants, ses amis et associés ne peuvent que spéculer.