True Romance : retour sur le tournage "fou" du combat entre Patricia Arquette et James Gandolfini

Inoubliable !

True Romance : retour sur le tournage "fou" du combat entre Patricia Arquette et James Gandolfini

Parmi les nombreuses scènes d'anthologie de "True Romance" figure la confrontation d'une violence inouïe entre Patricia Arquette et James Gandolfini dans une chambre d'hôtel. Un combat inoubliable dont le tournage a été "dingue" d'après la comédienne, notamment en raison de l'implication du futur interprète de Tony Soprano.

True Romance : une réunion de nombreux talents

Après avoir transposé à l'écran un script de Shane Black avec Le Dernier samaritain, Tony Scott collabore pour la première fois avec un autre scénariste prometteur pour True Romance : Quentin Tarantino, qui viendra lui prêter main forte quelques années plus tard en écrivant quelques dialogues d'USS Alabama.

Comme son titre l'indique si bien, True Romance est une pure histoire d'amour. Celle de Clarence Worley (Christian Slater), employé solitaire d'un magasin de comics, et d'Alabama Whitman (Patricia Arquette), prostituée qui aspire elle aussi à des jours plus heureux. Un soir, alors qu'il fête son anniversaire au cinéma devant la trilogie Street Fighter portée par Sonny Chiba, le premier se fait renverser du popcorn sur les jambes par la seconde. Peu importe si Alabama a été engagée par l'employeur de Clarence pour lui tenir compagnie le temps d'une nuit... Le coup de foudre est immédiat.

True Romance
True Romance ©Metropolitan FilmExport

Le lendemain matin, le couple se jure fidélité et décide de tout reprendre à zéro. Clarence rend donc visite à Drexl Spivey (Gary Oldman), le terrifiant proxénète d'Alabama, et le tue. Les jeunes mariés n'ont d'autre choix que de fuir Detroit. Ils s'aperçoivent qu'ils ont emporté sans le vouloir une importante quantité de cocaïne. Sans savoir que des mafieux sont à leur poursuite, ils roulent vers la Californie pour vendre la marchandise et accéder au bonheur dont ils rêvent depuis longtemps.

Une balade sauvage adorée par Quentin Tarantino

Dennis Hopper, Christopher Walken, Val Kilmer, Brad Pitt, Samuel L. Jackson, Tom Sizemore, Chris Penn, Michael Rapaport ou encore James Gandolfini complètent la distribution phénoménale de True Romance. Le long-métrage sorti en 1993 enchaîne les scènes d'anthologie, de la rencontre entre les deux personnages principaux à la gigantesque fusillade finale, en passant par la confrontation magistrale entre Dennis Hopper et Christopher Walken.

N'ayant jamais caché son admiration pour Tony Scott et son amour pour certains de ses films (dont Man on Fire et Unstoppable), Quentin Tarantino est particulièrement fier du travail d'adaptation du cinéaste, et notamment du changement de la fin. À l'origine, Clarence devait mourir mais le réalisateur a préféré une happy end pour le héros, sa compagne et leur fils Elvis.

True Romance
True Romance ©Metropolitan FilmExport

Ne supportant pas les critiques affirmant que Tony Scott a fait de son scénario quelque chose de "trop joli", Quentin Tarantino déclare à ce sujet lors d'une conversation avec Richard Kelly (Donnie DarkoSouthland Tales) citée par IndieWire :

C'est ce qui fait que ça fonctionne aussi bien, avec le casting et les performances qu'il a obtenus.

Il affirme également à propos du regretté cinéaste :

Il est comme Douglas Sirk, il n'a jamais été respecté, il était trop commercial, les gens l'ont rabaissé. Aujourd'hui, ils donnent des cours sur lui.

En imitant Tony Scott, Quentin Tarantino rapporte ce qu'il lui avait dit sur la fin de True Romance :

Tombons simplement amoureux d'eux et restons-en là. Je ne le fais pas pour sortir une merde commerciale, je le fais parce que j'aime ces putains de gosses, ils le méritent putain. Je ne peux pas les tuer.

James Gandolfini totalement habité

Mais avant d'avoir droit à leur dernière embrassade sur une plage de Cancún, Alabama et Clarence doivent surmonter de nombreuses épreuves et enjamber de nombreux cadavres. Après leur arrivée à Los Angeles, les deux tourtereaux se séparent et l'héroïne se retrouve par exemple piégée dans sa chambre d'hôtel avec l'un des hommes de mains de Vincenzo Coccotti (Christopher Walken), incarné par James Gandolfini.

Entre eux deux débute un affrontement d'une violence inouïe. Chargé de retrouver la cocaïne, ce tueur impitoyable prénommé Virgil considère moins Alabama qu'un sac de frappe mais cette dernière résiste à l'aide d'un tire-bouchon, d'une statue d'Elvis, d'une bombe aérosol et d'un fusil à pompe. Lors d'un entretien accordé au Daily Beast en 2017, Patricia Arquette se souvient du tournage particulièrement intense de cette scène sur "trois ou cinq jours" avec le futur interprète de Tony Soprano :

C'était assez dingue. C'était le premier film de James et il était vraiment dans son personnage, il dormait dans sa voiture en portant les vêtements de son personnage pendant des jours et des jours. Il était vraiment gentil, mais quand j'ai dû lui planter un tire-bouchon dans le pied, il a voulu que je prenne un stylo avec un capuchon dessus et que je l'enfonce vraiment fort dans son pied.

Donc je l'ai fait et il m'a dit : "Non ce n'est pas assez fort. Fais-le encore plus fort". J'ai essayé un peu plus fort et il a dit que ce n'était pas assez et je lui ai répondu : "Mec, je suis actrice ! Je ne veux pas te blesser exprès !" À ce moment-là, ma cascadeuse était tellement énervée contre James pour avoir tourné cette scène qu'elle a dit "Donne-moi ce putain de stylo !" et lui a enfoncé dans le pied.

À la mort de James Gandolfini en 2013, Patricia Arquette rend un hommage poignant à son partenaire dans un communiqué transmis au Huffpost, assurant que son interprétation de Tony Soprano est "sans faille", et qu'il s'agit d'une "vraie perte pour la communauté créative".