Une Journée en Enfer : pourquoi John McClane n’aurait jamais dû se retrouver à New York ?

Une Journée en Enfer : pourquoi John McClane n’aurait jamais dû se retrouver à New York ?

« Une journée en enfer » (Die Hard 3) est sans aucun doute l’un des meilleurs fims d’action jamais tournés à New York. Le réalisateur John McTiernan se sert parfaitement de la topographie de la ville, et lance Bruce Willis et Samuel L. Jackson dans une course effrénée pour empêcher plusieurs attentats. En résulte un buddy movie extrêmement efficace, mais qui ne devait pourtant pas ressembler à cela.

Après avoir révolutionné le film d’action en 1988, John McTiernan et Bruce Willis se retrouvent sept ans plus tard avec Une Journée en Enfer. Troisième épisode des mésaventures du flic John McClane, le long-métrage présente un héros plus lessivé que jamais, alcoolique et désormais résigné à l’idée d’avoir foutu en l’air sa vie de famille.

Alors qu'il savoure sa déprime, le quotidien de John McClane est perturbé par un terroriste qui compte bien le faire cavaler sans relâche dans les rues de New York. Le policier est en effet trimballé aux différentes extrémités de la Grosse Pomme par Simon Gruber (Jeremy Irons), qui a visiblement une dent contre lui. Pour empêcher des explosions aux quatre coins de la ville, McClane doit faire équipe avec Zeus Carver (Samuel L. Jackson), un électricien qu’il a rencontré à Harlem, au cours d’une partie de Jacques-a-dit particulièrement intense.

Lorsqu’Une journée en enfer est mis en chantier, les ersatz de Piège de Cristal pullulent au cinéma. Sylvester Stallone, Wesley Snipes, Keanu Reeves ou encore l’inénarrable Steven Seagal ont tous joué des héros seuls face à des méchants sadiques, que ce soit dans Cliffhanger : Traque au sommet, Passager 57, Speed et Piège en haute mer.

Panne de scénario

Dans ce contexte, difficile de trouver une histoire originale pour John McClane, le flic mythique au débardeur poisseux. Comme le raconte David Fakrikian pour Première, dans ce troisième volet, le personnage était initialement censé se retrouver sur un bateau de croisière pris d’assaut par un groupe de terroristes (coucou Speed 2: Cap sur le danger). Mais en 1990, W. Peter Iliff, scénariste à l’origine de ce script baptisé Troubleshooter, est contacté pour plancher sur le futur Piège en haute mer, projet qui comporte énormément de similitudes avec ce qui aurait dû être Die Hard 3. Il refuse de participer mais l’alerte est donnée, et une nouvelle idée va devoir être trouvée.

Après le départ des producteurs Lawrence Gordon et Joel Silver, la Fox fait appel à Andrew Vajna, qui vient de collaborer avec John McTiernan sur Medecine Man, pour relancer ce troisième opus. John Milius (Conan le Barbare) est alors embauché pour écrire le scénario. Il songe à envoyer McClane en pleine jungle, au Laos. Là encore, l’idée n’aboutit pas. Doug Richardson imagine ensuite le policier combattant des terroristes ayant pris le contrôle du métro de Los Angeles et voulant braquer la réserve fédérale. Un concept qui n’est pas sans rappeler Les pirates du métro, et que Bruce Willis en personne refuse, même si certains éléments sont gardés.

Finalement, c’est le script de Jonathan Hensleigh, qui travaillera par la suite sur Jumanji et Armageddon, qui est retenu. Son scénario baptisé Simon Says, pressenti pour être celui de L’Arme Fatale 4, retient l’attention de John McTiernan, désormais prêt à reprendre les rênes de la franchise après le passage de Renny Harlin sur 58 Minutes pour vivre. L’attente valait le coup, puisqu’Une journée en enfer est de loin la meilleure suite de Piège de Cristal.