Violence en réunion : Découvrez un Vincent Cassel saisissant dans un court-métrage au coeur de l'actualité

Vincent Cassel aime aller là où on ne l'attend pas. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait accepté de jouer le premier rôle de "Violence en réunion", un court-métrage signé Karim Boukercha. Le comédien incarne Vince, un quarantenaire qui sème la zizanie dans sa banlieue... Cela ne vous rappelle rien ?

Vingt ans après La Haine, Vincent Cassel a décidé de se glisser une nouvelle fois dans la peau de Vince, personnage qui l’avait révélé au grand public, et ce le temps d’un court-métrage. Le comédien est le héros de Violence Nocturne. L’histoire :

Tous les soirs depuis une semaine, une mystérieuse femme en burqa nargue les policiers qui patrouillent dans le quartier et déclenche des affrontements avec les jeunes de la cité. De son coté, Vince, ancienne légende du bitume usé par la vie, combat ses vieux démons pour ne pas redescendre dans la rue.

Vincent Cassel n’est autre que l’homme en burka qui tous les soirs va narguer les policiers de sa banlieue. Un thème plus que jamais d’actualité. Et pourtant, c’est en 2013 que Karim Boukercha, le réalisateur de Violence en réunion, a eu l’idée de ce court-métrage. A l’époque, de violentes émeutes éclatent à Trappes. Les causes de la colère ? Le contrôle d’identité par les forces de l’ordre d’une femme intégralement voilée. Un contrôle qui s’est mal déroulé.

Violence en réunion : Vincent Cassel hante une banlieue habillé en burqa

Karim Boukercha décide alors de faire appel à Vincent Cassel pour ce projet. Les deux hommes se sont déjà croisés dans le passé sur le tournage du film Notre jour viendra. Le réalisateur, cité par nos confrères de Konbini, se souvient :

Au départ, ce n’était pas du tout ça, mais avec Vincent dans le projet, je me suis dit que ça serait marrant de se dire que c’est un peu la suite de son personnage dans La Haine, comme si on suivait Vince 20 ans plus tard en fait.

Le projet voit le jour en 2015. Au début de cette même année, commencent les repérages… avant que la France ne soit endeuillée par les attentats de Charlie Hebdo. Des policiers, qui devaient reprendre leur propre rôle, sont plus frileux.

Karim Boukercha, toujours cité par Konbini, déclare même :

On n’arrivait plus à trouver de burqa, pour te dire.

Violence en réunion : Vincent Cassel hante une banlieue habillé en burqa

Le tournage s’achève toutefois sans encombre. Une fois dans la boîte, Violence en réunion est présenté dans un certain nombre de festivals, avant d’être dévoilé sur Dailymotion, le 5 septembre dernier, sur la chaîne Clique. Le passage de Vincent Cassel dans le Gros Journal lui offre un nouveau coup de projecteur.

Au cours de l’interview, Vincent Cassel revient sur la polémique autour du burkini :

J’ai l’impression que l’on se fait enfumer avec cette histoire. On nous met ça comme si c’était le truc le plus important du moment. Finalement, ce n’est pas le vrai problème. Une combinaison de surf, un burkini, tant que le visage est libre et qu’on reconnaît les gens et qu’il y a moyen de communiquer, je ne vois pas en quoi cela gêne réellement.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire bondir Nadine Morano, qui n’a pas manqué de réagir sur Twitter.

Violence en réunion : Vincent Cassel hante une banlieue habillé en burqa

Preuve en est que le débat est toujours aussi brûlant. D’ailleurs, Vincent Cassel en a conscience, ce rôle a suscité des interrogations dans son entourage, mais il l’assume pleinement, comme il l’explique :

Je crois que c'est bien de désamorcer un peu. Derrière l'absurdité du débat il y a quand même quelque chose de concret. Il ne faut pas s'étonner que les gens flippent des burqas aujourd'hui. C'est un peu stressant quand on voit ce qu'il se passe aujourd’hui d'avoir ce rappel.

Un court-métrage tout en finesse pour Karim Boukercha qui travaille désormais sur son premier film au cinéma.