Watchmen : le réalisateur Paul Greengrass (Jason Bourne) revient sur sa version avortée

Elle devait se rapprocher du film Joker

Watchmen : le réalisateur Paul Greengrass (Jason Bourne) revient sur sa version avortée

Le comics « Watchmen » d'Alan Moore a été adapté en 2009 par Zack Snyder. Mais avant cette version, un autre cinéaste a été approché pour faire une adaptation de cette bande-dessinée culte : Paul Greengrass. Ce dernier revient sur son projet avorté.

Watchmen : œuvre culte

En 1986, Alan Moore signe l'un des comics les plus cultes de tous les temps : Watchmen. Un roman graphique emblématique qui présentait une équipe inédite de super-héros, capable de concurrencer les étoiles de DC Comics. Face à l'ampleur de cette œuvre, Zack Snyder décide d'en faire une adaptation en 2009. Considéré par certains comme le meilleur film de super-héros de tous les temps, Watchmen : Les Gardiens rapporte plus de 185 millions de dollars au box-office mondial (pour un budget de 130 millions de dollars). Malgré ce score assez faible, le long-métrage reçoit les louanges des critiques et des spectateurs et acquiert rapidement le statut de film culte. Depuis, les Watchmen ne sont revenus qu'à une seule occasion sur les écrans avec la géniale série éponyme de Damon Lindelof.

Paul Greengrass a failli réaliser un film Watchmen

Watchmen : Les Gardiens
Watchmen : Les Gardiens ©Paramount Pictures

Peut-être que son nom ne vous dit rien, mais vous avez forcément vu des films de Paul Greengrass. En 30 ans de carrière, ce cinéaste britannique a réalisé quelques classiques comme La Mort dans la Peau et La Vengeance dans la Peau, mais également des films comme Vol 93 et Captain Phillips.

Lors d'une interview donnée au podcast Happy Sad Confused, il révèle qu'il a failli réaliser sa propre version de Watchmen avant que Zack Snyder ne s'occupe du projet :

Quelle que soit ma vision, je ne l'ai pas articulée clairement parce que le film n'a jamais été réalisé. En gros, j'ai adoré le roman graphique, et j'ai adoré le film de Zack qui était d'ailleurs une interprétation très fidèle de celui-ci. Moi, je ne voulais pas faire une adaptation fidèle. Cela aurait pu être une entreprise désastreuse et c'est peut-être pourquoi je n'ai pas tourner le film.

Une approche qui rappelle celle du Joker 

Paul Greengrass précise qu'il aurait emmené son film sur un terrain très réaliste. Il affirme que son adaptation aurait certainement eu des similitudes avec le récent Joker de Todd Phillips :

Je voulais croire que ces personnages vivaient dans le monde réel et que beaucoup de ce qu'ils pensaient et faisaient était délirant. Et ne vous méprenez pas, vous pourriez dire : "Oh, comme le Joker", mais j'ai eu l'idée en premier. Mais le Joker est de toute façon un film absolument génial. Mais il y avait quelque chose dans le Joker qui avait une qualité similaire. Le Joker est dans un monde réel, et il est rempli d'illusions. L'histoire présentait l'idée que les identités des super-héros étaient en fait dans l'esprit des gens et étaient des illusions intérieures plutôt que des réalités.

Joker
Joker ©Warner Bros Pictures

Une approche étonnante, inédite, qui explique pourquoi la Paramount est restée fébrile face à cette idée de scénario. En fin de compte, les studios n'ont pas retenu la proposition de Paul Greengrass, lui préférant celle de Zack Snyder. Le cinéaste conclue son intervention en rappelant que la trilogie du Dark Knight a révolutionné le genre super-héroïque, et que la vision de Christopher Nolan a permis d'emmener ce style vers une approche plus sombre, plus réaliste et plus mature. Quant à son désir de faire un film de super-héros, il n'a jamais vraiment disparu :

Je ne dirai pas que je ne ferais jamais un de ces films. Je pense toujours à eux.