Zodiac : David Fincher revient sur les tensions avec Jake Gyllenhaal durant le tournage

Un seul boss sur le plateau

Zodiac : David Fincher revient sur les tensions avec Jake Gyllenhaal durant le tournage

Actuellement en promotion pour la sortie de son dernier film, "Mank", David Fincher a été interrogé sur ses tensions avec Jake Gyllenhaal sur le tournage de "Zodiac". Le réalisateur a aussi expliqué sa façon de réaliser un film, qui lui a valu la réputation d’un extrême perfectionniste.

Zodiac, le mystère d’un célèbre tueur en série vu par David Fincher

En 2007, David Fincher dévoile son nouveau long-métrage, Zodiac. L’histoire du film se déroule dans la Californie est années 60 et 70, et est centrée sur l’enquête d’un dessinateur de presse obsédé par l’idée de découvrir l’identité du célèbre tueur du Zodiaque, que la police n’arrive pas à démasquer. Lorsque ce dernier envoie sa première lettre pour revendiquer un de ses assassinats au San Francisco Chronicle, Robert Graysmith, alors jeune dessinateur de presse, décide d’aider son collègue Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles du journal, à trouver qui se cache derrière le masque du tueur. Mais Graysmith va bientôt devenir obsédé par l’enquête, qui va prendre une place de plus en plus importante dans sa vie privée. Il va ainsi passer de longues années à essayer d’aider l’inspecteur en charge de l’enquête à trouver l’identité du tueur du Zodiaque.

C’est Jake Gyllenhaal qui tient le premier rôle de Zodiac, y jouant Robert Graysmith, tandis que son collègue au San Francisco Chronicle, Paul Avery, y est incarné par Robert Downey Jr. Quant à David Toschi, l’inspecteur chargé de l’enquête sur le tueur, que Graysmith va tenter d’aider pendant plusieurs années, il est interprété par Mark Ruffalo dans le film de Fincher. Anthony Edwards joue son partenaire, l’inspecteur William Armstrong.

Jake Gyllenhaal trop distrait pour Fincher sur le tournage de Zodiac

À l’occasion de la promotion de son dernier long-métrage, Mank, qui sortira sur Netflix le 4 décembre prochain, David Fincher est revenu sur sa relation avec la tête d’affiche de Zodiac, Jake Gyllenhaal, sur le tournage du film. En 2007, proche de boucler le tournage du long-métrage, l’acteur avait fait allusion pour le New York Times aux difficultés qu’il avait rencontrées sur le plateau. Il avait ainsi utilisé une métaphore pour décrire la façon dont le réalisateur travaille, révélant que ce dernier « peint avec les gens » et ajoutant que « c’est dur d’être une couleur ».

© Paramount/courtesy Everett Collection

Interrogé par le même journal sur sa relation avec l’acteur, Fincher a décrit la situation avec Gyllenhaal comme « extrêmement simple ». Le cinéaste a ainsi expliqué que le jeune acteur était un peu trop distrait pour lui à l’époque du tournage :

Jake était dans la position pas très enviable d’être très jeune et d’avoir beaucoup de gens autour de soi qui se battent pour son attention, tout en travaillant pour quelqu’un qui ne vous donne pas de jour de repos. Je ne pense pas qu’on lui avait déjà demandé d’être attentif à des détails, et je pense qu’il était très distrait. Beaucoup de gens lui murmuraient que Jarhead allait être cet énorme film qui le propulserait dans une autre dimension, et chaque week-end on le poussait à aller au festival du film de Santa Barbara ou à celui de Palm Springs ou celui de Catalina. Et quand il arrivait sur le plateau, il était vraiment éparpillé.

Sans mâcher ses mots, il ajoute aussi comprendre que des aléas et des malheurs arrivent, mais se montre surtout pragmatique.

C'est : Quatre. Cent. Mille. Dollars. Par jour. Et on aura peut-être pas l'opportunité de revenir et de recommencer".

Fincher explique son dévouement extrême envers ses films

Fincher a néanmoins précisé que les tensions entre Gyllenhaal et lui n’avaient pas duré jusqu’à la fin du tournage de Zodiac et que l’acteur s’en était excusé. Le réalisateur est réputé pour s’être mis à dos plusieurs acteurs au cours de sa carrière pour son comportement régulièrement décrit comme extrêmement perfectionniste. Récemment, l'acteur Charles Dance a révélé dans une interview à Total Film la frustration de Gary Oldman sur le tournage de Mank, après que le réalisateur leur a fait rejouer une scène plus de cent fois.

Empire

Le cinéaste est ainsi revenu sur cette réputation qui lui colle à la peau, et l’a expliqué par son extrême dévouement envers l’histoire qu’il essaie de raconter à chacun de ses films :

Je dis tout le temps aux acteurs : je ne vais pas être plus indulgent parce que vous avez la gueule de bois, je ne vais pas être plus indulgent parce que votre chien vient de mourir, je ne vais pas être plus indulgent parce que vous venez de virer votre agent ou votre agent vient de vous virer. Une fois que vous êtes arrivé, la seule chose qui m’importe  est, est-ce qu’on a raconté l’histoire ?