Aaron Sorkin : "La plupart des soirs je me couche sans n'avoir rien écrit"

Aaron Sorkin : "La plupart des soirs je me couche sans n'avoir rien écrit"

Difficile à croire quand on connait la qualité de ses dialogues au rythme survolté, mais le scénariste vedette Aaron Sorkin, réalisateur du "Grand Jeu" avec Jessica Chastain, a révélé souffrir d'angoisses de la page blanche quasi quotidiennes.

L'homme de 56 ans s'est fait connaître avec la série culte de NBC A la Maison Blanche ou encore pour les scripts haletants de films comme The Social Network et Le Stratège.

Je dois l'avouer : mettre en scène un film est vraiment dur. Mais j'ai adoré chaque minute.

A-t-il déclaré lors d'une table-ronde de scénaristes d'Hollywood à Beverly Hills jeudi.

Sorkin est actuellement nommé aux Oscars pour le scénario du Grand Jeu. Cette adaptation des mémoires de Molly Bloom, ancienne organisatrice de parties de poker pour stars d'Hollywood et grandes fortunes, est son premier film en tant que metteur en scène.

L'une des choses que j'ai aimées, outre les gens avec qui j'ai travaillé, c'est qu'à la fin d'une dure journée sur le plateau, on a quand même derrière soi une journée de travail accompli.

A-t-il expliqué.

En tant que scénariste, ce n'est pas toujours le cas, pour moi presque jamais. Sans rire. La plupart des soirs je vais me coucher sans n'avoir rien écrit et sans savoir ce que je vais faire le lendemain matin.

A avoué celui qui est, selon la presse spécialisée, le scénariste le plus payé d'Hollywood, à 4 millions de dollars le script.

"Ca me prend des mois et des mois de faire ce qui pour un oeil non averti peut sembler" facile, a-t-il assuré.

Je fais beaucoup de recherches sans vraiment savoir où je vais, espérant que je vais trébucher et que ça va m'emmener quelque part. Mais pour moi, sans intention et obstacle sur ma route - comme quand quelqu'un veut quelque chose et qu'une autre personne fait barrage - c'est du barbouillage.

A-t-il élaboré sur sa technique - très prisée - d'écriture.

L'auteure-réalisatrice-comédienne Greta Gerwig, deux fois nommée aux Oscars pour son film Lady Bird, a expliqué elle aussi se laisser porter en écrivant sans avoir planifié à l'avance où son histoire la mènera.

Lors de la même table ronde, le Mexicain Guillermo del Toro, dont le film La Forme de l'eau part fort de 13 nominations aux Oscars, a fait rire la salle en disant qu'il avait fait pleurer les directeurs de studios en leur proposant son récit d'une muette qui tombe amoureuse d'une créature reptilienne.... tout en passant très vite sur le fait que son héroïne "fait l'amour avec un poisson".