Décès de la cinéaste Marceline Loridan-Ivens

Décès de la cinéaste Marceline Loridan-Ivens

L’écrivaine et cinéaste Marceline Loridan-Ivens, rescapée de la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale, s’en est allée à l’âge de 90 ans…

L'AFP nous informe du décès de Marceline Loridan-Ivens, partie ce mardi 18 septembre à l’âge de 90 ans. Nous ne connaissons pas les circonstances de sa mort, que ses proches n’ont pour l'heure pas souhaité dévoiler. Meurtrie à jamais par sa déportation alors qu’elle n’avait que 15 ans, elle est par la suite devenue scénariste, actrice, réalisatrice, écrivaine et productrice. Après avoir survécu à Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Theresienstadt, la femme a passé sa vie à dénoncer l’injustice et la violence.

Une carrière riche

Née Rozenberg, Marceline Loridan-Ivens avait notamment coréalisé avec son mari, le documentariste Joris Ivens (1898-1989), des films sur la guerre du Vietnam et sur la Chine maoïste. Elle avait également réalisé seule un long-métrage, La Petite Prairie aux bouleaux (2003). Le film contait l’histoire de Myriam (Anouk Aimée), cinéaste et grand reporter. La femme se rendait à une cérémonie de commémoration de la libération des camps d'extermination nazis à Paris. Elle retrouvait plusieurs de ses anciennes compagnes de déportation, survivantes comme elle de la Shoah. Myriam gagnait alors le gros lot à la tombola : un billet pour Cracovie, la ville polonaise proche d'Auschwitz et de Birkenau…

Dans son livre Et tu n’es pas revenu (co-écrit avec Judith Perrignon, Grasset, 2015), Marceline Loridan-Ivens racontait sa déportation au camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, puis à Bergen-Belsen et à Theresienstadt, dans le même convoi que Simone Veil. Elle fut libérée un an plus tard, le 10 mai 1945 par l’Armée Rouge. Son dernier livre, L’Amour après (toujours coécrit avec Judith Perrignon, Grasset, 2018), contait la liberté retrouvée et la reconstruction d’une survivante, prête à refaire confiance et à aimer.

Des témoignages poignants

C’était une camarade de déportation de maman , cet épisode de leur vie si difficile avait fait d’elles des amies indéfectibles.

A rapporté Jean Veil. Pour rappel, Simone Veil, décédée en 2017, est récemment entrée au Panthéon. Elle avait perdu sa mère, son père et son frère lors de la déportation, tandis que ses deux sœurs ont-elles aussi survécu.

Marceline était quelqu’un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d’elle, sa présence était importante pour nous.

A poursuivit l'avocat. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a lui rendu hommage à Marceline Loridan-Ivens sur Twitter.