Décès de Shunsuke Kikuchi, compositeur de Dragon Ball et Goldorak

Décès de Shunsuke Kikuchi, compositeur de Dragon Ball et Goldorak

Il aura marqué la culture musicale de nombreux passionnés des animes japonais… Shunsuke Kikuchi est décédé à l’âge de 89 ans le 24 avril 2021. Le compositeur japonais laisse derrière lui un CV riche, dont son plus beau fait d’armes est bien évidemment son travail sur les séries animées "Dragon Ball" et "Dragon Ball Z".

Shunsuke Kikuchi : l’Ennio Morricone japonais

Si en Occiden, il est méconnu du grand public, Shunsuke Kikuchi est considéré comme une légende dans le monde de l’animation japonaise. Né le 1er novembre 1931 à Hirosaki, il débute sa carrière dans les années 60 en travaillant pour de nombreux longs-métrages produits par la Toei. C’est à partir de 1970 qu’il commence à se faire véritablement un nom. Ainsi, son travail sur des séries live telles que Kamen Rider ou bien encore des séries animées comme Doraemon, Dr.Slump, ou bien encore Goldorak marque les esprits.

En effet, son usage des percussions, des trompettes et des instruments à cuivre, rappellent certaines bandes originales que l’on a pu entendre dans les westerns-spaghetti composées par Ennio Morricone. Dès lors, Shunsuke Kikuchi est très vite comparé à la légende italienne. Toutefois, le japonais parvient à se démarquer en y associant ses influences nipponnes qui rappellent les films de Kung-Fu des années 70.

Dragon Ball : le début de la légende Kikuchi

Dans les années 80, Shunsuke Kikuchi poursuit sur sa lancée avec des séries animées comme Albator 84 et Le Collège fou, fou, fou. Toutefois, la quintessence de son talent se trouve dans les séries animées Dragon Ball et Dragon Ball Z. Certes, ces deux œuvres changeront à jamais le monde du manga et de l’animation japonaise. Certes, ce sont deux titres majeurs qui vont entraîner l’engouement de la France et du reste de l’Occident pour les dessins animés japonais. Toutefois, ces deux séries sont également célèbres pour leur musique, aussi épique que mélancolique. Un concert officiel des musiques de la saga, intitulé Dragon Ball Symphonic Adventure : Symphonic Music from Dragon Ball, a d'ailleurs eu lieu en 201, au Grand Rex de Paris.

Dragon Ball Z
Dragon Ball Z ©Toei Animation

Le succès des thèmes musicaux de Dragon Ball Z fut tel que sa version remastérisée nommée Dragon Ball Z : Kai (et sorti en 2011) avait fini par réintégrer certains des morceaux de Kukichi, alors que ce n'était initialement pas le cas. Par la suite, de nombreux fans de la saga ont également milité pour que Dragon Ball Super réutilise les musiques du compositeur japonais.  Aux USA, les bandes-son de Dragon Ball et Dragon Ball Z, largement remaniées  par Bruce Faulconer, continuent d'ailleurs à faire vivement débat. En effet, certains spectateurs américains préfèrent les morceaux de Kikuchi. 

En 2015, le compositeur est récompensé du Prix international de la société japonaise pour le droit des auteurs et compositeurs, notamment grâce à son travail sur Dragon Ball/Dragon Ball Z.

Travail au cinéma

Si Shunsuke Kikuchi est surtout connu dans l’univers de l’animation japonaise, il a également travaillé pour le cinéma. Son oeuvre la plus connue sur grand écran est la bande-son de La Femme Scorpion.  Le film fera partie des nombreuses inspirations cinématographiques de Quentin Tarantino pour mettre en scène son chef-d’œuvre Kill Bill.

D’ailleurs, le réalisateur américain reprendra le titre Urami-Bushi, que l'on pouvait déjà entendre dans  le film sorti en 1972. Quand on sait que le diptyque de Tarantino est un hommage aux films de Kung-fu ainsi qu’aux westerns-sphagetti , on se dit que Shunsuke Kikuchi n’a vraiment pas volé son surnom d’Ennio Morricone japonais.