Dominique Besnehard : "Le Festival d'Angoulême est une histoire de passion et d'amour du cinéma"

Dominique Besnehard : "Le Festival d'Angoulême est une histoire de passion et d'amour du cinéma"

L'homme du Festival d'Angoulême, c'est lui, Dominique Besnehard, co-délégué général avec Marie-France Brière. Avec 14 éditions au compteur, il est un des personnages principaux, lui aussi une célébrité parmi celles qu'il accueille chaque été à Angoulême pour fêter le cinéma francophone. On a pu lui poser quelques questions pour qu'il nous parle de "son" festival.

On ne présente plus Dominique Besnehard, figure importante du cinéma français, ancien agent artistique des plus grands talents du cinéma hexagonal, producteur de la série Dix pour cent et délégué général du Festival francophone du film d'Angoulême. Devenue aussi une figure emblématique de cette cité historique de la Charente, il est comme un poisson dans l'eau au milieu des cinéastes, attachés de presse, acteurs et actrices, scénaristes, journalistes et équipes du Festival, toute cette foule qui fait vivre cet événement. On a pu le rencontrer quelques minutes, un moment rare tant son rythme de travail est soutenu, pour qu'il nous parle de "son" festival.

Vous êtes, avec Marie-France Brière, délégué général du Festival d'Angoulême qui fête le cinéma francophone. Quel est le secret de sa réussite ?

Dominique Besnehard : Le secret, selon moi, vient du rapport que la ville entretient avec ce festival et avec le cinéma, un rapport d'authenticité. Il faut être authentique, sincère, et surtout essayer de transmettre une passion et l'amour du cinéma.

Des gens m'ont transmis des choses, et ma seule philosophie est cette envie de transmettre à mon tour. Je veux faire partager mon amour du cinéma, c'est la clé.

Ce qui est intéressant avec une ville comme Angoulême et ce festival, incomparable avec Cannes par exemple, c'est qu'on est dans un espace assez réduit. Même si on fait presque 40 000 spectateurs, on arrive à échanger, à reconnaître le public, il y a en fait un anonymat réduit, quand je me promène dans la ville, les gens m'arrêtent pour me dire "j'ai aimé ce film là, je vais voir celui-ci ce soir", etc. Il n'y a pas de notion d'argent, puisqu'il n'y a pas de marché, c'est seulement le désir de voir des films et de faire partager cet amour du cinéma.

Festival d'Angoulême
©FFA

Cette édition du Festival d'Angoulême peut-elle être le coup d'envoi d'une belle saison après une année où le cinéma a été durement touché ?

D.B. :Le Festival d'Angoulême c'est aussi la vitrine de ce qui va bien se passer à partir de maintenant.On est très heureux quand les films au palmarès sont ensuite des succès en salles. Ça veut dire qu'on ne s'est pas trompés. Angoulême, c'est aussi le baromètre des goûts du public. Il y a de la diversité, la compétition, les avant-premières, on est dans tous les styles, il y a des comédies et aussi du thriller comme Boîte noire par exemple. La diversité est primordiale.

D.H. : À cause de cette longue période où les films ont été reportés, annoncés puis dés-annoncés, où le public a été un peu paumé, il reste des incertitudes pour le cinéma d'auteur. Je pense par exemple à Ibrahim, le vainqueur du palmarès 2020 pour 4 Valois, qui n'a pas pu faire en salles le succès qu'il aurait dû. C'est dommage parce que, à sa mesure, le palmarès du Festival d'Angoulême à un effet sur les sorties qui suivent son annonce, on en parle, ça se ressent. Mais on le voit, le fait que les gens soient venus, que le pass sanitaire rassure, ça fonctionne et c'est important que ça redémarre. C'est le bon moment pour ça !