Les Incognitos : on a rencontré le réalisateur et le concepteur du nouveau film de Blue Sky

Les Incognitos : on a rencontré le réalisateur et le concepteur du nouveau film de Blue Sky

À l'occasion de la 42e édition du Festival International du film d'Animation d'Annecy, le réalisateur Troy Quane et Michael Knapp, le dessinateur, sont venus présenter le work in progress des "Incognitos", prochain film des studios Blue Sky.

Présenté en avant-première pendant l'édition 2018 du Festival d'Annecy, Les Incognitos, est une nouvelle production des célèbres studios Blue Sky à qui l'on doit, notamment la saga L'Âge de glace. Elle a donné aux studios, depuis son premier opus en 2002, une véritable place au sein de l'industrie cinématographique. L'édition 2018 du non moins célèbre Festival d'Annecy, qui met, comme chaque année, le cinéma d'animation au centre de toutes les préoccupations, a accueilli le réalisateur Troy Quane et le dessinateur Michael Knapp pour présenter, en avant-première, le work in progress de leur prochain film: Les Incognitos.

Ce film d'animation, qui sortira dans les salles françaises le 10 avril 2019, est adapté d'un court-métrage à succès Pigeon: Impossible sorti en 2009 et réalisé par Lucas Martell. Le film raconte l'histoire de Lance Sterling, un agent secret professionnel admiré dans sa profession, mais qui doit son succès au créateur de gadgets Walter, aussi génial que totalement asocial. Ne pouvant se supporter l'un l'autre, Walter et Lance vont toutefois être obligé de devoir faire équipe afin de sauver le monde d'un terrible danger.

Dans sa version originale, le long-métrage a un casting quatre étoiles puisque ce sont Tom Holland, le dernier Spider-Man en date et Will Smith, que l'on n'a plus besoin de présenter, qui se chargeront des doublages. Espérons que la version française soit à sa hauteur.

C'est dans un cadre chaleureux et totalement décontracté que l'on a rencontré les deux hommes à l'origine du projet : Troy Quane et Michael Knapp. Très complices l'un et l'autre, et désireux de partager leur passion pour l'animation et leur enthousiasme pour ce projet (qui devrait faire changer la donne pour ces studios qui s'adressent en grande partie aux enfants), ils ont répondu à nos quelques questions dans un temps record.

Pouvez-vous nous expliquer le travail que vous avez fait ensemble sur le film? 

Troy Quane : Travailler ensemble était à la fois quelque chose de rassurant et de très déstabilisant. Quand on travaille en équipe, avec des idées bien précises, il y a toujours cette peur de ne pas réussir à exprimer, avec des mots justes, ce que l'on désire faire. J'avais des idées qui devaient être transmises et transformées en images animées. Ce n'était pas simple. Heureusement Michael a était le compagnon de route parfait. On était sur la même longueur d'ondes et on se comprenait rapidement. Mes idées étaient assez claires pour lui et ses dessins étaient très représentatifs pour moi. C'était vraiment chouette !

Michael Knapp : Je suis assez d'accord. De mon point de vue ce n'est jamais simple de comprendre les idées de quelqu'un ou en tout cas de les dessiner comme ils les imaginent. La réalité est toujours moins magique et est presque décevante comparée à notre imagination. De plus, quand on est sur un tel projet il faut savoir rapidement s'entendre parce qu'on a un temps assez limité. Dans mon métier il faut savoir capter et convaincre car, comme je l'ai dit, l'imagination n'a aucune limite, la réalité en a. Parfois il faut savoir dire "d'accord, je comprends ton idée mais je ne peux pas la dessiner et la transmettre sur papier comme-ça". C'est important de se faire confiance et je crois qu'on a tout de suite su que c'était essentiel pour nous de nous l'accorder. 

Comment avez-vous fait pour retranscrire cette histoire à l'écran? 

Troy Quane : Comme vous le savez sûrement, le film est basé sur un court-métrage. J'ai donc eu un point de départ à cette histoire que je trouvais absolument géniale. Mais je ne devais pas me reposer uniquement sur ce qui avait été fait. Un court-métrage n'est pas un long-métrage. Vous n'avez pas les mêmes enjeux, la même durée, la même attention des spectateurs. Les deux ont des difficultés : le court doit attirer l'attention immédiatement tandis que le long doit garder cette attention pendant plus d'une heure. Concernant la retranscription de mes idées, je voulais vraiment faire un film d'action. Pas une parodie de films d'action en version animée. J'avais des idées bien précises comme les gadgets que mes personnages utiliseront, les endroits où ils iraient ou la façon dont ils se comporteraient. Mes idées étaient ainsi et c'est Michael qui s'est chargé de leur donner la vie. 

Michael Knapp : La précision des détails des idées de Troy m'ont vraiment permis de faire des dessins assez clairs. On a visité beaucoup d'endroits comme le musée de l'espionnage de Washington où on a pu voir des vrais gadgets de la CIA par exemple. C'était absolument essentiel pour faire quelque chose de réaliste. Car c'était notre principale préoccupation : le réalisme des décors et des objets. 

Vous êtes vous inspiré de quelques autres films d'espionnage? 

Michael Knapp : Tellement... on a passé des soirées ciné assez incroyables (rires).

Troy Quane : C'était sympa, j'avais l'impression de travailler sans vraiment travailler (rires). Plus sérieusement, à côté des voyages et visites on a également vu beaucoup de films d'espionnage et d'action comme les James Bond, bien sûr mais aussi Kingsman et OSS 117. J'adore ce dernier ! Il est une véritable source d'inspiration car il est lui-même inspiré d'autres films mais il a su avoir sa propre identité, ses propres codes et je trouve ça absolument génial. C'est vraiment ce que je veux faire de ce film. 

Propos recueillis par Pauline Mallet lors du Festival International du film d'Animation d'Annecy. 

Ci-dessous le court-métrage Pigeon: Impossible dont s'inspire Les Incognitos.