Si Beale Street pouvait parler : rencontre avec KiKi Layne et Stephan James

Deux ans après « Moonlight », Barry Jenkins sublime une nouvelle fois les rapports amoureux avec « Si Beale Street pouvait parler ». Dans cette adaptation du roman de James Baldwin, KiKi Layne et Stephan James excellent dans les rôles de deux jeunes habitants de Harlem séparés à la suite d’une injustice, mais qui vont tout affronter pour se retrouver. À l’occasion de la sortie du film, CinéSéries a eu la chance de rencontrer les deux comédiens, qui nous ont notamment expliqué en quoi ce projet est, à leurs yeux, nécessaire.

Tish et Fonny ne se sont jamais quittés depuis leur tendre enfance. Un jour, les deux jeunes originaires de Harlem se déclarent leur amour mutuel et commencent alors une nouvelle vie. Leur destin est malheureusement brisé lorsque Fonny se retrouve incarcéré pour un viol qu’il n’a pas commis. Séparé, le couple va tenir bon pour tenter de réparer cette injustice et faire libérer Fonny, alors que Tish porte leur enfant.

Un long morceau de blues aussi envoûtant que douloureux

Dès la première scène du film, KiKi Layne et Stephan James parviennent en quelques secondes à nous attacher à leurs personnages, grâce aux regards emplis d’amour qu’ils s’échangent, sublimés par la caméra de Barry Jenkins et la musique de Nicholas Britell. Ce moment de calme totalement hors du temps que les deux comédiens nous offrent, le spectateur espère le retrouver pendant tout le reste de Si Beale Street pouvait parler et lui reste en mémoire très longtemps après le visionnage.

La tendresse et la plénitude qu’ils affichent dans cette introduction laisse rapidement place à la douleur, dès lors que les deux personnages sont séparés par une vitre. Grâce à des flashbacks habilement dévoilés, le spectateur découvre les raisons pour lesquelles Fonny s’est injustement retrouvé derrière les barreaux. Victimes d’un système judiciaire écrasant, les deux jeunes afro-américains vont lutter corps et âme pour s’en sortir et retrouver le bonheur qu’ils s’étaient construits.

S’il ancre son récit dans le Harlem des années 70, Barry Jenkins traite de problématiques encore actuelles, que les deux acteurs principaux ont accepté d’évoquer avec la rédaction de CinéSéries. KiKi Layne et Stephan James nous ont également fait part de leur plaisir à travailler avec le réalisateur de Moonlight, totalement à l’écoute de ses comédiens. Ce superbe duo de cinéma nous a par ailleurs expliqué en quoi le film peut faire évoluer certaines perspectives, à une époque où de tels drames continuent de se produire.

Si Beale Street pouvait parler sort au cinéma le mercredi 30 janvier 2019. Retrouvez en tête d’article notre interview vidéo de KiKi Layne et Stephan James.