The Strange Ones : entretien avec Alex Pettyfer

The Strange Ones : entretien avec Alex Pettyfer

A l’occasion de la sortie de « The Strange Ones », rencontre avec le comédien Alex Pettyfer. Avec ce thriller intrigant et touchant réalisé par Lauren Wolkstein et Christopher Radcliff, l’acteur anglais trouve son plus beau rôle.

Révélé en 2006 par le blockbuster Alex Rider : Stormbreaker, Alex Pettyfer a rapidement délaissé les grosses productions pour se tourner vers des films indépendants, à l’image de The Strange Ones attendu dans les salles françaises ce mercredi 11 juillet.

A 28 ans, le comédien britannique a une quinzaine de films à son actif et a notamment tourné sous la direction d’Andrew Niccol (Time Out), Steven Soderbergh (Magic Mike) ou encore Lee Daniels (Le Majordome). Il est récemment passé pour la première fois à la réalisation avec Back Roads, thriller dans lequel il a notamment dirigé Jennifer Morrison, Juliette Lewis ou encore Robert Patrick.

Avec The Strange Ones, Alex Pettyfer trouve son meilleur rôle. Dans ce film, il incarne un mystérieux vagabond qui sillonne les routes des Etats-Unis avec un adolescent tourmenté. Quel est le lien qui les unit ? Que cherchent-ils à fuir ? Le road movie distille de nombreuses questions dans l’esprit du spectateur avant ses révélations finales prévisibles mais touchantes.

Retour avec le comédien sur ce projet et ce rôle extrêmement intrigants, qui témoignent parfaitement de sa volonté de s’orienter vers des projets plus confidentiels mais nettement moins formatés.

Qu’est-ce qui vous a intéressé chez le personnage de Nick ?

Je pense que c’est le mystère et l’ambiguïté qu’il dégage, et la liberté de pouvoir développer ses origines. C’était très libérateur.

Nick est à la fois bienveillant avec Sam mais également inquiétant et il s’agit peut-être de l’un de vos rôles les plus ambigus. Comment avez-vous approché ce personnage silencieux et charismatique ?

Je me suis beaucoup préparé en analysant ce qu’il était avant. Travailler avec Lauren et Chris   m’a beaucoup aidé. Je leur suis extrêmement reconnaissant. Je pense que nous avons filmé beaucoup plus que ce qui est montré à l’écran. Ils n’ont gardé que ce qui était nécessaire, ce qui a permis de créer une atmosphère nettement plus mystérieuse.

Comment imaginez-vous son passé ?

C’est un ancien militaire mais il ne voulait pas l’être. Ça se voit à ses bottes, à son physique et son attitude, c’est un rebelle sans cause.

À ce sujet, y a-t-il des comédiens qui vous inspirent lorsque vous préparez un rôle comme celui de Nick ?

Non, je m’inspire surtout des gens que j’ai pu rencontrer dans ma vie, pas forcément des acteurs ou leurs performances. Je m’inspire des expériences qu’ont vécues ces personnes pour étoffer mon personnage, mais également de celles de ma propre vie.

Avez-vous rencontré des militaires ou d’anciens militaires ?

Certains membres de ma famille ont été militaires et vivent des combats internes comme ceux de Nick et desquels il essaie de se débarrasser.

Le film sème de nombreux doutes dans l’esprit du spectateur jusqu’aux révélations finales. Qu’avez-vous ressenti lors de votre première lecture du scénario ?

Le scénario était écrit de manière chronologique, il racontait l’histoire d’une manière très narrative. Tout a changé au moment du montage et le film est devenu beaucoup plus mystérieux. J’aime le fait que l’on questionne le spectateur sans pour autant lui donner de réponse, et qu’on le laisse se faire sa propre interprétation.

Alex Pettyfer : Interview du comédien britannique pour la sortie de "The Strange Ones".

Comment s’est passé le tournage avec le jeune James Freedson-Jackson, envers lequel vous êtes très protecteur dans le film ?

C’est un petit homme, il a 14 ans, il est très talentueux. Il a cette capacité à faire ressentir sa présence dans les scènes. C’était un grand plaisir de travailler avec lui.

The Strange Ones est le premier film de Laure Wolkstein et Christopher Radcliff. Vous semblez vous tourner de plus en plus vers le cinéma indépendant. Vous sentez-vous plus à l’aise sur ce type de production ?

Oui !

Pourquoi ?

C’est moins formaté. J’aime participer à de gros films et je suis sûr que j’aurai l’occasion d’en refaire à l’avenir mais j’aime le côté brut de ces productions et le fait d’avoir la possibilité de faire quelque chose de différent.

Vous avez récemment réalisé Back Roads. L’expérience que vous avez vécue avec The Strange Ones vous a-t-elle aidé pour la réalisation de ce premier long-métrage ?

Je pense que collaborer avec Lauren et Chris et les regarder travailler a été d’une aide immense, comme le fait de travailler avec Steven Soderbergh . Je me suis inspiré de beaucoup de personnes avec qui j’ai travaillé et je me suis nourri de ces expériences.

Comment s’est passé cette première expérience ? Comptez-vous repasser à la réalisation ?

J’ai beaucoup apprécié réaliser ce film. C’était une expérience compliquée, parce que je joue aussi dans le film et je l’ai produit. J’ai donc porté beaucoup de casquettes sur ce projet et j’ai énormément grandi grâce à cette expérience. J’en suis ressorti très libéré. J’ai beaucoup aimé, c’était dur mais je sais maintenant ce que je veux faire de ma vie.

Réaliser ce film vous a-t-il permis de mieux comprendre ce que vivent des réalisateurs Lauren et Christopher sur un projet comme The Strange Ones ?

Oh oui ! Complètement ! Cela m’a clairement donné une meilleure compréhension de ce travail.

Pensez-vous que le fait de réaliser aura un impact sur vos prochaines collaborations avec des cinéastes ?

Oui, mais je peux aussi m’en détacher et rester seulement dans mon rôle d’acteur. Je pense qu’il s’agit surtout de regarder l’histoire dans son ensemble en tant que réalisateur. En tant qu’acteur, on se concentre sur sa propre histoire de manière beaucoup plus égoïste. Si je redeviens uniquement un acteur, je ferai en sorte de regarder l’histoire dans sa globalité pour aider et pour tenter de l’améliorer si besoin.

Propos recueillis par Kevin Romanet

 

The Strange Ones est actuellement au cinéma. Ci-dessus la bande-annonce.