Big Little Lies, ou l'importance de la diversité féminine chez HBO

Big Little Lies, ou l'importance de la diversité féminine chez HBO

Le directeur des programmes de HBO se confie sur l'importance de la diversité féminine au sein des séries télévisées, dont "Big Little Lies".

Lors d'une interview accordée au site américain, Hollywood Reporter, Casey Bloys (directeur des programmes chez HBO) est revenu sur l'importance des parités homme-femme au sein du petit écran mais également sur la bouleversante série, Big Little Lies.

Si l'on regarde dans le rétroviseur, ces cinq dernières années, la chaîne américaine HBO s'est montrée plutôt exemplaire quant aux places qu'elle a accordé aux femmes, devant et derrière la caméra. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'est pas avec son programme le plus rentable que la chaîne tente d'être première de la classe sur ce sujet. Et si Game of Thrones est une véritable poule aux œufs d'or, rapportant des millions de dollars, Casey Bloys, directeur des programmes chez HBO depuis 2013, s'est montré plus engagé que jamais.

Il faut dire que le jeune directeur est arrivé à un moment phare sur le marché. HBO était déjà au sommet et avait, plus que jamais, réussi à atteindre une diversité des programmes assez remarquable. Il y avait déjà Game of Thrones (peu représentative des diversités féminines) certes mais il y avait, surtout Girls, la série controversée (mais qui a fait évoluer de manière considérable la façon de filmer les corps féminins sur le petit écran) de la non moins controversée Lena Dunham et, entre autres, Enlightened de Mike White. Cette dernière mettait en scène Laura Dern dans le rôle d'Amy, une femme complexe à la vie étonnante. Aujourd'hui, la formidable Insecure, d'Issa Rae et Larry Wilmore, toujours en production, a pris royalement le relais offrant une vision différente d'une autre vie de femme tout aussi intéressante et bouleversante, avec son lot de hauts et de bas.

Big Little Lies : un cadeau pour la télévision

En clair, HBO propose depuis plus de cinq ans une étendue de personnages féminins aux différences larges où les sexualités, les envies, les doutes et les instabilités de chacune sont abordés avec plus ou moins de qualité. C'est dans cette continuité que Casey Bloys aborde la série Big Little Lies, énorme bombe au sein des séries télévisées qui a scotchée les téléspectateurs l'hiver dernier.

Influant un vent progressiste sur le petit écran, la série réalisée par Jean-Marc Vallée est une vraie proposition, quasiment précoce, lorsque l'on sait que quelques mois plus tard l'affaire Weinstein éclatera et est, pour reprendre les mots de Bloys, «un cadeau pour la télévision ». La série aborde des thèmes importants mais surtout les violences faites aux femmes (violences conjugales, viols, pression physique et morale). Produite par les actrices Reese Witherspoon et Nicole Kidman dont elles sont également les protagonistes, la série s'offre une deuxième saison actuellement en tournage.

Si la saison 2 de Big Little Lies est très attendue, la chaîne américaine n'a pas fini de faire parler d'elle. Comme le souligne le site américain, en juillet, la chaîne proposera une nouvelle série, Sharp Objects, avec à sa tête la formidable Amy Adams, puis poursuivra avec My Brillant friend qui mettra en scène une histoire d'amitié au féminin. Il est également prévu que deux projets de Misha Green (Underground) et Sally Wainwright (Happy Valley) voient le jour.

Objectif : plus de femmes derrière la caméra

Continuant sur sa lancée, Casey Bloys évoque son désir d'inclure plus de femmes au sein de la réalisation. Car si toutes ses séries sont un pas de géant dans les représentations féminines devant l'écran, il n'en reste pas moins qu'elles sont une majeure partie à être réalisées et écrites par des hommes. Un constat de plus en plus déploré au sein du petit grand (mais également du grand écran) où les réalisatrices et scénaristes se comptent sur les doigts d'une seule main.

Si la démarche est noble, bien que teinté de stratégie commerciale, les résultats sont d'autant plus attendus, déjà forts concluants, soient visibles et fassent évoluer les mentalités. Les séries, dont la valeur ne cesse d'être réévaluée, ont largement prouvées qu'elles étaient en phase avec la société et l'époque dans laquelle elles évoluent.