HP : la série OCS ouvre les portes de son hôpital psychiatrique

HP : la série OCS ouvre les portes de son hôpital psychiatrique

Il y a six mois, nous assistions au tournage de "HP", la création OCS qui entend faire découvrir l'univers singulier d'un hôpital psychiatrique. À quelques jours d'une présentation de la série à La Rochelle, voici ce qu'il faut savoir sur la série.

A la fin de l’hiver dernier, nous assistions au tournage de HP, l'une des nombreuses nouvelles créations originales d’OCS. Le lieu de rendez-vous, au groupe hospitalier Paul Guiraud à Villejuif, ne laissait déjà pas de doute concernant l’univers de la série. Pourtant, bien que HP se déroule dans le monde de la psychiatrie, ce n’est qu'un hasard (et pour des questions de disponibilité) si le tournage s’est déroulé dans ces locaux spécialisés plutôt que dans un hôpital « classique ». Hasard également si, à notre arrivée, on pouvait apercevoir une majorité de femmes dans l’équipe technique - chose relativement rare qui mérite d’être soulignée -, comme nous le confiait le producteur délégué Marc Missonnier.

Honnêtement, c’est le hasard. Il n’y avait pas de volonté particulière de faire une série « féminine ». Dans le contenu, c’est une série comme une autre. Mais on est ravi que ce soit le cas. Ce serait dommage d’avoir besoin d’une raison pour avoir une équipe composée de femmes.

Six mois plus tard donc, la série, composée de dix épisodes de 22 minutes, est dans la boîte et s’apprête à être présentée en avant-première au festival de la Fiction TV de La Rochelle. On y découvrira ainsi Sheila, une jeune interne en psychiatrie encore bien naïve. Plongée immédiatement dans le feu de l’action, elle comprendra bien vite que ce n’est pas avec son DSM (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) sous le bras et une grille d’évaluation qu’elle pourra soigner la folie. Mais plutôt en suivant son instinct, quitte à rentrer bien souvent dans le jeu des patients.

© Fabien Campoverde pour OCS

La représentation d'un quotidien hors norme

Pour Angela Soupe et Sarah Santamaria Martens, les deux créatrices de la série, le projet est né d’une envie commune de parler de ce milieu qu’elles avaient pu connaître indirectement. Pour Angela, c’était par le biais d’une amie interne en psychiatrie, et pour Sarah, par une amie internée à qui elle rendait visite régulièrement. Ce qu’elles retranscrivent dans HP se veut donc proche de la réalité et parfois tiré d’histoires vraies. Une réalité où une patiente peut se prendre pour Beyoncé, et où l’instant d’après un interne devra décrocher un pendu. Un lieu à part donc où les émotions s’enchaînent.

Je voulais parvenir à décrire cet univers où on passe des rires aux larmes en l’espace de cinq minutes.

Explique Angela Soupe. Car sans basculer dans la pure comédie à sketch à la manière de H, HP n’entend pas plomber le moral des spectateurs en dépeignant un établissement morose et violent.

Les personnes qu’on a rencontrées avaient toutes ce point commun de décrire leur métier avec beaucoup d’humour. Ce sont des gens qui aiment cet univers, leurs patients et pour qui venir travailler n’est pas du tout glauque.

HP : la série OCS ouvre les portes de son hôpital psychiatrique
© Lincoln TV

La liberté en psychiatrie et en série

Un élément qui se ressent aussi directement dans les personnages d’HP. Particulièrement chez Jimmy (Raphaël Quenard), co-interne de Sheila qui derrière ses airs de rigolo inconscient connaît bien son sujet et sait quand rentrer dans le jeu de ses patients. Chose que devra apprendre la jeune héroïne, incarnée par la pétillante Tiphaine Daviot (déjà vu sur OCS dans la Lazy Company), très cadrée et encore trop rationnel au début de la saison. Au fil des épisodes elle laissera ainsi libre cours à son intuition, un peu à la manière des auteures justement.

Étant donné qu’on travaille avec OCS on est très libre dans l’écriture. On n’a pas eu de contrainte ni de cases à cocher. D’une certaine manière, on a pu se montrer aussi flottant que peut l’être la psychiatrie, même si ce n’était pas forcément évident au début.

Ainsi, une nouvelle fois OCS semble tenir à l’originalité en plongeant dans un quotidien rarement mis en avant (en série comme en films). Si les premiers épisodes que nous avons pu découvrir se sont avérés convaincants, Angela Soupe et Sarah Santamaria Martens ne comptent pas en rester là, et se disent déjà prêtes pour une saison 2. Évidemment, se sont les chiffres et les premiers retours qui motiveront la chaîne. Nul doute qu’un accueil positif à La Rochelle ce 13 septembre 2018 aidera à aller dans ce sens.

Créée par Angela Soupe et Sarah Santamaria Martens et réalisée par Emilie Noblet, HP sera diffusée prochainement sur OCS. Ci-dessous la bande-annonce.