Jusqu'ici tout va bien : Nawell Madani n'avait "pas forcément envie de jouer dans la série"

Jusqu'ici tout va bien : Nawell Madani n'avait "pas forcément envie de jouer dans la série"

La série "Jusqu'ici tout va bien" arrive enfin sur Netflix ! Les abonnés vont pouvoir découvrir ce polar réalisé par Nawell Madani. Lors du Festival Séries Mania, la comédienne et réalisatrice, nous a parlé de ce projet qui lui tient à cœur.

Jusqu'ici tout va bien vu par Nawell Madani

Connue dans un premier temps pour ses sketchs et ses spectacles d'humour, Nawell Madani a prouvé qu'elle pouvait aussi jouer la comédie. Présente au cinéma dans Alibi.com (2017), elle a également réalisé et joué dans son film C'est tout pour moi (2017), inspiré de son histoire personnelle.

Aujourd'hui elle revient avec un nouveau projet de taille qui lui a demandé beaucoup de travail. Il s'agit de la série Jusqu'ici tout va bien, disponible sur la plateforme Netflix. Nawell Madani signe cette fiction et s'est également offert le rôle de Fara, le personnage principal, qui va devoir faire face à une montagne de problèmes.

Jusqu'ici tout va bien
Jusqu'ici tout va bien ©Netflix

Pour cette série, Nawell Madani a été épaulée par son mari Djibril Zonga et également par Simon Jablonka (co-scénariste d'Engrenages), et Jean-Charles Paugam. Ensemble, ils ont imaginé un polar sombre basé autour d'une journaliste ambitieuse. Mais alors que ses projets semblent sur le point d’aboutir, elle se retrouve mêlée aux déboires de son petit frère, en prise avec des trafiquants de drogue. Fara et ses sœurs vont donc faire face ensemble à cette spirale infernale tout en essayant de garder la face auprès de leur entourage et au travail…

Comment vous est venue l'idée de ce scénario ?

C'était pendant le confinement. Comme tout le monde, j'ai regardé énormément de séries. J'ai pu voir Succession, puis Snow Fall et je me suis dit qu'il n'y avait pas de femmes ou de gros casting féminin dedans. C'est à ce moment-là que je me suis vraiment inspirée de mes sœurs, de la sororité et de la famille. Au début, ça devait être une comédie. Et puis j'ai rencontré Simon Jablonka et ensuite Jean-Charles Paugam, et ensemble on a commencé à peaufiner le polar.

Jusqu'ici tout va bien
Jusqu'ici tout va bien ©Netflix

Dès l'écriture du scénario vous avez souhaité incarner le personnage principal ?

Je n'avais pas forcément envie de jouer dedans. Je voulais me challenger et faire une série. Mais Netflix ne voyait personne d'autre que moi pour interpréter ce personnage, parce qu'il me ressemble beaucoup. Donc j'ai accepté. À un moment donné, j'ai vraiment voulu abandonner cette idée car j'avais trop de casquettes. Il fallait que je dirige des acteurs, pour la plupart issus de casting sauvage. Mais on ne m'a pas laissé le choix d'interpréter Fara.

Pour certains, le titre Jusqu'ici tout va bien peut être vu comme une référence au film La Haine de Mathieu Kassovitz, sauf que ce n'est pas le cas. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?

On est passé par plusieurs titres. Au début, la série devait s'appeler Ça va bien se passer. Et puis c'est venu de Djibril, qui tient le rôle d'Oumar et co-produit la série. Comme j'étais en panique totale et que je perdais souvent pied, il me disait toujours "jusqu'ici tout va bien". Et sa deuxième phrase fétiche c'est "chaque jour suffit sa peine". Donc il a fini par proposer qu'on l'appelle comme ça ! On a discuté avec Netflix, on a voté et ça s'est fait.

Jusqu'ici tout va bien
Jusqu'ici tout va bien ©Netflix

Comment s'est déroulé le tournage ?

C'était difficile. J'avais vraiment sous-estimé le rythme d'une série. En fait, je me suis beaucoup amusée à écrire, sans connaître les pièges qu'on peut avoir après en production, comme multiplier les décors et les personnages et faire rentrer tout ça dans une seule journée. Dans les séries, on retrouve beaucoup de décors récurrents mais pas dans Jusqu'ici tout va bien. Il y a le quartier, les studios de BFM, les appartements etc. Toute une arène est déployée autour du personnage de Lina (Paola Locatelli) et ses déplacements, mais il y a aussi les méchants et les go fast, tout ça bouge énormément.

Donc évidemment, je me suis dit : "Mais pourquoi j'ai écrit tous ces décors et ces personnages ? Comment je vais faire pour tous les faire exister ?" Ça a été ma bataille au quotidien. Et c'était un nouvel exercice pour Netflix car ils avaient affaire à quelqu'un qui avait cinq casquettes : scénariste, comédienne, réalisatrice, productrice et showrunneuse. Vraiment, j'avais sous-estimé le job...

J'ai eu beaucoup de mal également en étant jeune maman, puisque la culpabilité est rentrée en jeu. C'est vrai que j'ai rassemblé toutes les problématiques : un bébé d'un an, travailler avec mon mari, avoir toutes les casquettes, faire un polar pour la première fois et tout ça pendant le Covid !

Jusqu'ici tout va bien est disponible sur Netflix à partir du 7 avril.