One Piece : que vaut la série Netflix (quand on ne connaît pas le manga) ?

One Piece : que vaut la série Netflix (quand on ne connaît pas le manga) ?

Netflix a lancé la très attendue série "One Piece", adaptée du célèbre manga. Mais peut-on l'apprécier sans connaître l'œuvre originale ? Découvrez notre avis ci-dessous qui ne contient pas de spoiler. Une critique de notre spécialiste de "One Piece" sera à découvrir prochainement.

À la découverte de One Piece

One Piece est aujourd'hui un véritable phénomène. À l'origine un manga publié à partir de 1997, l'œuvre est extrêmement populaire dans le monde et en impose avec plus de 100 tomes publiés à ce jour. À cela s'ajoute un anime, qui depuis novembre 2021 a dépassé les 1000 épisodes, mais également une quinzaine de longs-métrages d'animation, des jeux vidéo et d'innombrables produits dérivés.

Difficile donc de passer à côté. Pourtant, tout le monde ne s'est pas encore laissé tenter par les aventures du jeune Luffy, que ce soit dans sa version papier ou en animation. C'est le cas de l'auteur de ces lignes, qui a une connaissance assez vague de One Piece - mais qui s'était laissé embarquer aisément par le quinzième long-métrage One Piece Film Red (voir notre avis).

Mais alors qu'arrive sur Netflix une adaptation en live action, une question se pose : peut-on apprécier la série One Piece sans être un fan ? Avant de vous proposer la critique de notre spécialiste de l'œuvre (publiée prochainement), c'est donc l'avis d'un néophyte qui est à découvrir dans cet article sans spoiler.

Des héros au top !

Il ne faut pas longtemps devant la série One Piece pour adhérer à son univers. Un monde où la piraterie vie son âge d'or, bien que la Marine pourchasse tous ceux qui tentent de mettre la main sur le One Piece, le trésor de Gol D. Roger qui avant d'être exécuté a invité tous les pirates à mettre la main dessus pour devenir alors le Roi des Pirates.

C'est justement le rêve de Monkey D. Luffy, ce jeune garçon joyeux qui ne sait pas nager (un comble pour un pirate) et qui a la capacité d'étirer son corps comme un élastique.

Iñaki Godoy (Luffy) - One Piece ©Netflix
Iñaki Godoy (Luffy) - One Piece ©Netflix

Durant cette première saison, le héros va avant tout réunir avec lui un petit équipage. Des personnalités très différentes (Nami, Zoro, Usopp, Sanji) qui, aux côtés de Luffy, vont trouver un meilleur sens à leur vie et former une petite famille.

Que ce soit par le monde présenté ou ces personnages attachants, One Piece parvient donc à convaincre et à intéresser. D'autant plus que la série fait le choix de revenir sur le passé des uns et des autres avec des flashbacks en lien avec ce qui arrive aux héros désormais adultes.

Emily Rudd (Nami) - One Piece ©Netflix
Emily Rudd (Nami) - One Piece ©Netflix

De plus, il faut admettre que Netflix a mis des moyens pour adapter l'œuvre en prises de vues réelles. Les décors et les effets numériques pour représenter différentes villes ou navires sont plus que corrects. Mais la série One Piece reste malheureusement un produit de télévision, fait pour du petit écran. Et le problème, c'est que ça se voit.

Une réalisation peu inspirée

Il y a dans One Piece une mise en scène dénuée de toute idée créative. Avec ses moyens, Netflix aurait pu faire une vraie proposition. Ou au moins offrir une réalisation simple mais efficace. Mais dès lors qu'on prend un minimum de recule et qu'on s'intéresse à l'image, la pauvreté visuelle apparaît évidente. Il y a en effet souvent la sensation d'assister à des successions de conversations entre les personnages, avec une caméra fixe et un cadre douteux. En attestent les innombrables et immondes gros plans sur les visages des interprètes qui n'ont souvent aucun sens.

Cela peut sembler être un détail. Mais c'est ce placement de la caméra qui donne sur certaines séquences la sensation de voir une œuvre de fan plutôt qu'une grande production à la Pirates des Caraïbes. La comparaison avec les films produits par Disney n'est pas anodine. C'est en les comparant qu'on peut aisément ressentir cette faiblesse visuelle de One Piece, en dépit des bonnes intentions mises dans les décors et les costumes.

Mackenyu (Zoro) - One Piece ©Netflix
Mackenyu (Zoro) - One Piece ©Netflix

De plus, le casting est malheureusement assez inégal. One Piece présente une quantité de personnage. Mais tous ne sont pas si bien incarnés. Iñaki GodoyEmily Rudd et Mackenyu, qui interprètent respectivement Luffy, Nami et Zorro et qui sont les premiers personnages principaux présentés dans la série, s'en sortent le mieux.

Les deux acteurs et l'actrice sont les points forts du show. Iñaki Godoy, très bon, parvient à rendre Luffy amusant sans devenir trop agaçant. Mackenyu en impose avec son visage fermé et ses trois sabres. Et Emily Rudd a une vraie présence, touchante, amusante et mystérieuse.

Les seconds rôles à la peine

On ne peut malheureusement pas en dire autant du reste de la distribution. La grande majorité des seconds rôles ont ce côté cheap qu'on pouvait craindre. La faute à des interprètes peu charismatique et, encore une fois, à une direction artistique médiocre et une mise en scène qui ne parvient pas à les mettre correctement en valeur.

Difficile par exemple de ne pas trouver pauvre et fausse la représentation de Baggy, un pirate à l'apparence de clown qui en fait des caisses, ou encore la Capitaine Alvida qui pourrait sortir tout droit d'un cosplay de la Japan Expo.

One Piece ©Netflix
One Piece ©Netflix

On retrouve donc avec la série One Piece des défauts de réalisation similaires à Cowboy Bebop, précédente adaptation d'un manga par Netflix. Une série convenable, pas déplaisante à regarder, surtout grâce à son histoire et ses personnages principaux, mais qui ne peut pas être considérée comme une grande série.

Probablement que les adeptes du manga et de l'anime y trouverons leur compte. Pour les autres, il faudra se contenter d'un divertissement à la Netflix sans ambition artistique. Et au mieux, cela donnera certainement envie à certains de découvrir enfin l'œuvre originale.

La série One Piece est à découvrir sur Netflix depuis le 31 août.