Une résurrection d’un nouveau genre pour Buffy ?

Une résurrection d’un nouveau genre pour Buffy ?

« Buffy contre les vampires » a marqué plusieurs générations de spectateurs. Si le soleil s’est couché sur les aventures télévisuelles de l’Élue en 2003, la Fox dit « oui » à un revival.

Avant que la série ne soit diffusée sur le petit écran, Buffy s’est fait connaître au cinéma dans Buffy, tueuse de vampires (1992). Véritable flop artistique, le long-métrage est aujourd’hui considéré comme un nanar alliant comédie lourde et pseudo-horreur. Victime des remaniements apportés par la Fox, le scénario de Joss Whedon (Avengers) perd de sa noirceur et ne convainc pas. Il est alors impossible d’anticiper le succès que son adaptation à la télévision engendrera cinq ans après.

Pendant sept saisons, les péripéties fantastiques de Buffy et de ses acolytes ont ponctué les soirées de millions de téléspectateurs. Si le ton est plutôt léger durant les vingt premiers épisodes, la série ne tarde pas à aborder des sujets tabous et complexes. Violence conjugale, morts aussi brutales qu’inattendues, dépression et addiction... Tout (ou presque) y passe.

Buffy contre les vampires : une série pédagogique et féministe

Buffy fait aussi partie des œuvres pionnières en matière de représentation LGBT sur une chaîne câblée. Effectivement, à la fin des années 90, il n’était pas aussi aisé de représenter un couple de même sexe. Au-delà même d’avoir réussi un tour de maître en imposant une relation lesbienne, la révélation de la nature de l’héroïne est utilisée en référence au coming out.

Tandis que l’homme est diabolisé en la personne d’Angelus (incarné par David Boreanaz), les femmes, elles, sont mises sous le feu des projecteurs. Ce n’est guère étonnant puisque le pitch du départ était « une blonde qui casse la baraque » afin de faire valser les stéréotypes de genre. La gente féminine n’est dorénavant plus composée de demoiselles en détresse, mais de protagonistes fortes et indépendantes. Le pari est réussi puisque Buffy Summers se place à la troisième place derrière Hermione Granger (Harry Potter) et Leia Organa (Star Wars) dans le TOP 50 établi par The Hollywood Reporter. Partagée en 2016, la liste regroupant les personnages féminins les plus emblématiques est le résultat d’un sondage destiné aux professionnels du cinéma.

Jamais deux sans trois ?

L’intérêt voué à l’Élue ne s’est pas escompté malgré les décennies. Pour preuve : le président et directeur général de Fox a révélé son souhait de ramener Buffy à la vie… Encore. En effet, Gary Newman a abordé le sujet sensible lors de la conférence INTV s’étant déroulée à Jérusalem du 12 au 13 mars 2018. Trois jours après le 21ème anniversaire du show, il confie :

C’est quelque chose dont nous parlons fréquemment. Joss Whedon est un des plus grands créateurs pour lequel nous avons travaillé. Lorsqu’il décidera que le moment est venu, nous le ferons.

Plutôt ironique sachant que le studio a annulé Firefly et Dollhouse, deux séries emblématiques du portfolio du réalisateur. Newman conserve donc un certain recul et une marge de manœuvre, ajoutant que les reboots/revivals ne sont pas une priorité. L’initiative doit provenir de l’équipe originale, et assurer une réelle nécessité artistique. Pas question de s’investir dans des intrigues qui n’en valent pas la peine.

Vous l’avez compris : rien n’est gravé dans le bois, mais Buffy n’en serait pas à sa première résurrection n’est-ce pas ?