Découvrez l'histoire vraie derrière la mini-série "Tout pour Agnès" portée par Michèle Laroque et diffusée sur France 2. Ce fait divers sur la disparition inexpliquée d'Agnès Le Roux a eu de multiples rebondissements juridiques.
Tout pour Agnès : Michelle Laroque est Renée Le Roux
Après avoir été diffusée sur la plateforme Paramount+, la mini-série Tout pour Agnès arrive ce lundi 8 janvier sur France 2. Portée par Michèle Laroque, elle revient sur l'affaire judiciaire complexe, qui a suivi la disparition d'Agnès Le Roux en 1977. La série créée par Olivier Eloy, Nicolas Jean et Isabelle Dubernet est notamment basée sur le livre du journaliste Roger-Louis Bianchini, intitulé Agnès Le Roux : enquête sur la disparition d'une jeune femme riche paru en 1998.
En quatre épisodes, la série se concentre sur Renée Le Roux (incarnée par Michèle Laroque), qui ridige d'une main de fer le casino historique de Nice. En pleine guerre des tapis verts, elle se dresse seule face à la mafia et refuse de céder aux intimidations de son principal concurrent, Jean-Dominique Fratoni. Mais au cœur de ce combat, sa fille, Agnès, poussée par son amant, le sulfureux avocat
Le corps reste introuvable
L'affaire Agnès Le Roux est un cas judiciaire français complexe et tragique, qui a commencé avec la disparition d'Agnès Le Roux en 1977. Agnès Le Roux, héritière du casino niçois le Palais de la Méditerranée, a disparu à Nice, suscitant de vastes spéculations et enquêtes. Au départ, sa disparition a été traitée comme un suicide, un mot (non-daté) ayant été retrouvé dans son appartement niçois indiquant "Désolée, je dérape. Ici se termine mon chemin. Tout est bien. Agnès. Je désire que Maurice s'occupe de tout". C'est en mars 1978 que l'enquête judiciaire commence réellement, suite à une plainte de sa mère, Renée Le Roux.
Le principal suspect dans cette affaire était Maurice Agnelet, l'avocat et amant d'Agnès. Il a été accusé d'avoir joué un rôle dans sa disparition après avoir transféré une somme importante d'argent de Le Roux sur un compte bancaire, avec la procuration de sa maîtresse à l'époque, Françoise Lausseure. Agnelet a maintenu son alibi, affirmant qu'il était en Suisse avec Lausseure au moment de la disparition d'Agnès (ce qu'elle réfutera finalement en 1999).
Le conflit central dans cette affaire concernait la vente controversée des parts d'Agnès dans le casino à Jean-Dominique Fratoni, propriétaire d'un casino concurrent, pour 3 millions de francs. Cette transaction a mis sa mère, Renée Le Roux, en minorité lors d'un conseil d'administration, ce qui a permis à Fratoni de prendre potentiellement le contrôle du Palais de la Méditerranée.
Après plusieurs rebondissements, y compris un premier non-lieu en faveur d'Agnelet, le dossier a été rouvert en 2000. Agnelet a été acquitté lors d'un premier procès en 2006, mais a été condamné en appel à 20 ans de réclusion l'année suivante. Il est finalement remis en liberté en 2013 suite à l'intervention de la Cour européenne des droits de l'homme, qui estime que l'acte d'accusation de meurtre n'est pas formellement établi.
En 2014, à l'issue d'un troisième procès, Maurice Agnelet est condamné à 20 ans de réclusion. L'un des moments clés de ce procès a été le témoignage du fils d'Agnelet, Guillaume, qui a brisé le secret familial en témoignant contre son père et en l'accusant d'assassinat. Selon lui, Maurice Agnelet lui aurait mis une balle dans la tête durant son sommeil en Italie, et aurait abandonné le corps dans une forêt.
Maurice Agnelet a finalement été libéré anticipativement en décembre 2020 et est décédé peu de temps après d'une crise cardiaque en Nouvelle-Calédonie. Le corps d'Agnès Le Roux n'a jamais été retrouvé, laissant cette affaire entourée de mystère. Renée Le Roux, quant à elle, est décédée le 6 juin 2016 à l'âge de 93 ans.