La Vie d’Adèle conserve son interdiction aux moins de 12 ans

La Vie d’Adèle conserve son interdiction aux moins de 12 ans

Le Conseil d’Etat vient de se prononcer à nouveau sur la classification du film d’Abdellatif Kechiche, "La Vie d'Adèle". Cette dernière décision conforte la position du Ministère de la Culture. Le film risquait d’être interdit aux mineurs de moins de 16 ans ou de 18 ans.

Le visa d’exploitation du long-métrage La Vie d’Adèle : Chapitres 1 et 2 avait été annulé en décembre 2015. Le Ministère de la culture devait par la suite procéder au réexamen de la demande de visa.

Ce film, adapté de la bande-dessinée Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, a obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes en 2013. La Palme a également été attribuée exceptionnellement au réalisateur Abdellatif Kechiche et aux deux actrices principales du film, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos.

Le Conseil d’Etat vient donc de donner raison au Ministère de la Culture. Ce verdict casse la décision de la cour administrative d’appel de Paris qui exigeait le réexamen de l’interdiction aux moins de douze ans. Pas de changements majeurs donc pour de futures projections et rétrospectives. La Vie d’Adèle reste donc bien interdit aux mineurs de moins de 12 ans. Une interdiction plus sévère et restrictive aurait pu être prononcée si ce réexamen avait été effectué.

La cour administrative d’appel avait demandé un nouvel examen du visa en précisant il y a quelques mois que plusieurs scènes de sexe présentées de façon réaliste étaient de nature à heurter la sensibilité du jeune public.

L’association Promouvoir (proche politiquement des milieux catholiques traditionnalistes) qui se battait pour une classification du film plus restreinte et stricte avec au minimum une interdiction aux moins de 16 ans semble avoir perdu cette bataille judiciaire et administrative.

La décision finale de la Haute juridiction s’est basée sur le fait que les scènes dénudées et de relations sexuelles auraient été simulées :

Si les scènes de sexe en cause, bien que simulées, présentent un caractère de réalisme indéniable, elles sont, d’une part, exemptes de toute violence, et d’autre part, filmées sans intention dégradante.

Le seul recours possible pour le collectif Promouvoir et sa volonté de protéger le jeune public pourrait venir de la cour administrative d’appel de Paris. Cette instance est la seule habilitée pour prendre une décision et pourrait revenir sur le verdict du juge de cassation concernant le caractère prétendument simulé des scènes de sexe. En septembre 2014, lors d’une décision en première instance, l’association Promouvoir avait déjà été déboutée.