À bout de souffle sur Netflix : quel fait divers a inspiré le film ?

Un tueur à Paris

À bout de souffle sur Netflix : quel fait divers a inspiré le film ?

« À bout de souffle » est toujours considéré comme l’un des films les plus emblématiques de l’Histoire du cinéma français. Une véritable révélation pour son réalisateur Jean-Luc Godard, qui s’est inspiré d’une histoire vraie survenue quelques années avant le tournage.

À bout de souffle : la révolution Bébel

Avant de mettre en scène À bout de souffle, Jean-Luc Godard était un critique reconnu de cinéma, tout comme ses amis Éric Rohmer, François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette. Ce groupe a pourtant des idées bien arrêtées sur le cinéma français, qu’il souhaiterait voir moins académique et vieux jeu. C’est ainsi qu’ils se mettent à la réalisation et vont diriger des films qui vont casser de nombreux codes établis en termes d’histoire, de décors et de mise en scène. Ainsi naît la Nouvelle Vague française.

Godard est clairement l’un des pionniers de ce mouvement via son film À bout de souffle. Succès triomphal au Festival de Berlin, le film permet de mettre la lumière sur le réalisateur, mais également sur son casting. En effet, le long-métrage signe la consécration de l’une des futures vedettes du cinéma hexagonal : Jean-Paul Belmondo, dit « Bébel ». À ses côtés, Jean Seberg devient une véritable icône grâce à ce film, incarnant à la fois grâce et beauté fragile.

Bref, À bout de souffle est un vrai classique qui est rentré dans la postérité du 7ème Art. Il a même connu un remake américain en 1983 nommé À bout de souffle : Made in USA.

Une sombre affaire

Le film suit Michel Poiccard, un jeune voyou qui roule vers Paris à bord d’une voiture volée. Sur le parcours, il tue un gendarme qui voulait le verbaliser. Arrivé dans la capitale, il retrouve Patricia, une étudiante américaine avec qui il a eu une liaison par le passé. Seulement, la police est à ses trousses.

À bout de souffle ©SNC
À bout de souffle ©SNC

L’histoire s’inspire d’un fait divers survenu en 1954. En effet, c'est François Truffaut qui rapporta à Jean-Luc Godard cette affaire découverte dans France Soir. Elle racontait l'histoire de Michel Portail, un truand parisien connu au début des années 50. Ce dernier avait commis plusieurs larcins, dont le vol d’un courtier (à qui il aurait dérobé 15000 francs). Comme Poiccard dans le film, Portail vola une voiture et tua un agent de la paix sur la route qu’il prenait pour partir rendre visite à sa mère malade. C’est donc à partir de cette sordide histoire que Jean-Luc Godard imagina le synopsis d’À bout de souffle.