A Cure for Life est dispo sur Netflix : retour sur la création du conte macabre de Gore Verbinski

A Cure for Life est dispo sur Netflix : retour sur la création du conte macabre de Gore Verbinski

Film d’épouvante dans lequel Dane DeHaan est malmené dans une station thermale suisse isolée et particulièrement inquiétante, « A Cure for Life » marque le retour de Gore Verbinski à l’horreur. Un long-métrage qui fait écho à plusieurs classiques, mais avec lequel le réalisateur tenait à trouver sa voie dans le genre.

A Cure a for Life : l’eau maudite de Gore Verbinski

Mis de côté à Hollywood après l’échec critique et public de Lone Ranger, Gore Verbinski revenait au cinéma en 2016 avec A Cure for Life, un projet plus modeste mais toutefois ambitieux. Ce retour à l’horreur pour le réalisateur de Le Cercle - The Ring résonne évidemment avec Shutter Island, dans sa manière de piéger son héros au cœur d’un institut médical isolé, mais aussi dans son amour pour le genre. L’attachement de Martin Scorsese et Gore Verbinski aux productions de la Hammer, à celles de Roger Corman et à d’autres références comme Les Yeux sans visage, Ne vous retournez pas ou Shining est totalement perceptible.

Le réalisateur de la trilogie Pirates des Caraïbes projette son héros, un col blanc déterminé à faire carrière à Wall Street, dans une clinique suisse spécialisée dans les cures thermales. Censé ramener son patron aux États-Unis pour éviter l’effondrement de son entreprise, Lockhart (Dane DeHaan) découvre d’étranges phénomènes au sein de l’établissement, où l’eau qu’ingurgitent les patients âgés aurait des vertus insoupçonnées. Les événements laissent progressivement penser au jeune homme qu’il est tenu prisonnier au sein du château, à commencer par le sourire faussement rassurant de l’inquiétant Dr. Volmer (Jason Isaacs). Le fait qu’aucun patient ne soit jamais reparti de l’institut, du moins vivant, intrigue aussi Lockhart.

A Cure for Life : comment le réalisateur Gore Verbinski a-t-il conçu son film d'horreur ?

Le poids des références sur A Cure for Life ?

Tourner un film comme A Cure for Life relevait de l’exercice périlleux pour Gore Verbinski, notamment parce qu’il fallait surmonter l’échec de Lone Ranger mais aussi emprunter un sentier extrêmement balisé. Le long-métrage déploie une ambiance lovecraftienne chère au cinéma d'horreur, repose sur une comptine gothique de Benjamin Wallfisch qui n’est pas sans rappeler les compositions de Danny Elfman pour Tim Burton, et peut donc souffrir de la comparaison avec Shutter Island. De plus, le thriller de Martin Scorsese est loin d’être le premier où un personnage peine à garder sa santé mentale intacte dans un établissement médical, puisque Shock Corridor, Vol au-dessus d’un nid de coucou ou L’Armée des 12 singes sont déjà passés par là.

Si A Cure for Life comporte des points communs avec ses prédécesseurs, Gore Verbinski et le scénariste Justin Haythe ont développé un conte macabre singulier, doublé d’un univers visuel qui donne le sentiment que chaque paroi du château est porteuse d’un mal. Pour cela, le réalisateur a justement dû ne pas s’enfermer dans ses nombreux modèles, comme il l’expliquait au site Retro-HD :

Shining est une grosse référence, effectivement. Mais elle n’est pas la seule. J’aime beaucoup Le Locataire, The Servant, Ne vous retournez pas… Ce sont des réalisateurs qui parviennent à nous faire aller au-delà du film, on a l’impression que la caméra suit sa propre logique. Mais trop de références peuvent tuer un film, il faut toujours que la caméra soit au service du récit.

A Cure for Life : comment le réalisateur Gore Verbinski a-t-il conçu son film d'horreur ?

Dane DeHaan sous pression pour A Cure for Life

Au cours d’une scène où Lockhart accepte enfin de se voir prodiguer les étranges soins du Dr. Volmer, le jeune homme entre dans une cuve remplie d’eau censée lui permettre d’évacuer les toxines de son corps. Cette séance de relaxation vire au cauchemar lorsque des anguilles se mettent à l’encercler. Un moment déconseillé aux spectateurs les plus claustrophobes, qui n’a pas été une partie de plaisir à tourner pour Dane DeHaan. Lors de la promotion du film en février 2017, il avait déclaré auprès de La Nouvelle République :

C'est sans doute la scène la plus intense que j'ai eue à tourner. Elle nous a pris à peu près deux semaines. Pendant toute cette période, j'étais sous l'eau la plupart du temps, quasiment dans le noir. J'étais attaché à des câbles et je portais des harnais pour être maintenu à l'horizontale et à mi-profondeur. Je respirais avec ce truc dans ma bouche et je n'avais pas de masque. C'était plutôt difficile, je n'avais jamais joué sous l'eau jusqu'ici. Je cherche toujours à accomplir des choses difficiles, mais je ne pense pas que Gore aurait pu me demander beaucoup plus que ces deux longues semaines.

Un cauchemar sorti tout droit de l’imagination malmenée de Lockhart, ou une séance de torture bien réelle ? A Cure for Life avec Dane DeHaan, Mia Goth et Jason Isaacs est en tout cas à voir ou revoir sur Netflix.