"Argo" raconte la folle échappée d’Américains de Téhéran au moment de la révolution iranienne. Mais comme pour la plupart des films historiques, Ben Affleck a modifié certains des événements réels dans l’intrigue de son film.
Argo, l’histoire folle derrière une évasion historique
En 2012, Ben Affleck dévoilait son troisième long-métrage en tant que réalisateur. Et il frappait un grand coup, puisqu’Argo remportait trois Oscars, dont celui du meilleur film. L’intrigue raconte un événement historique ayant eu lieu en 1979. En pleine révolution iranienne, des militants envahissent l’ambassade américaine de Téhéran et prennent la plupart de ses occupants en otage pour exiger des États-Unis l’extradition du Chah, coupable de corruption et de brutalité dans le pays avant son exil.
Mais six Américains parviennent à s’échapper avant que le lieu ne soit totalement occupé par les manifestants. Ils se réfugient alors chez l’ambassadeur canadien. Mis au courant de leur fuite, la CIA décide de les faire évader du pays, consciente qu’ils risqueraient de se faire tuer s’ils venaient à être découverts. Tony Mendez, un spécialiste de l’exfiltration au sein de l’agence, échafaude alors un plan si fou qu’il ne pourrait être exécuté qu’au cinéma…
Ben Affleck joue lui-même Tony Mendez dans son long-métrage. Pour incarner les six Américains en fuite, il s'est entouré de Tate Donovan, Clea DuVall, Christopher Denham, Rory Cochrane, Scoot McNairy et Kerry Bishé. Pour le reste de la distribution d'Argo, on peut notamment y voir Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman ou encore Kyle Chandler.
Une coopération internationale…
C’est bien connu, Hollywood aime les histoires incroyables, et déforme parfois la réalité pour en créer. Dans la plupart des cas pour les films racontant des événements historiques, les faits sont romancés pour ajouter du drame et de la tension au récit. Et Argo ne fait pas exception à la règle. Ben Affleck s’est autorisé de grandes modifications scénaristiques par rapport aux événements réels que le long-métrage raconte.
Dans le film, les six Américains qui s’échappent de l’ambassade trouvent tous refuge chez l’ambassadeur canadien, Ken Taylor, et sa femme, Pat. Il est même mentionné à un moment que les ambassades britanniques et néo-zélandaises ont refusé de les accueillir, laissant entendre que celle du Canada était leur seul refuge.
Mais en réalité, l’ambassade britannique a bien accueilli les six fugitifs pendant quelques jours, avant que ne soit décidé de concert que l’ambassade canadienne serait un endroit plus sécurisé et plus adapté pour eux, et qu’ils n’y déménagent donc. C’est un officiel néo-zélandais qui a aidé à les transporter d’une ambassade à l’autre. L’opération a donc été une vraie coopération internationale. Ben Affleck a par le passé révélé qu’il s’était intentionnellement écarté de la réalité pour accélérer le rythme de son film et augmenter la tension.
… et l’ambassadeur canadien au cœur de l’opération
De la même manière, le président américain au moment des faits, Jimmy Carter, a lui-même révélé au cours d’une interview que le rôle du Canada et de Ken Taylor avaient été largement minimisé dans le film. Interrogé par Piers Morgan, Carter a d’abord chanté les louanges du long-métrage, le qualifiant de « super drame ».
Mais il a tout de même tenu à souligner que « 90 pour cent des contributions aux idées, et l’accomplissement du plan était canadiens », alors que « le film donne presque tout le mérite à la CIA américaine. » Alors qu’Argo érige Tony Mendez en héros principal de l’affaire, Carter a ainsi expliqué qu’il voyait les choses un peu différemment :
Le vrai héros, pour moi, était Ken Taylor, l’ambassadeur canadien, qui a orchestré toute l’opération.