Ghost in the Shell sur Amazon Prime Video : pourquoi le choix de Scarlett Johansson a créé une polémique ?

Ghost in the Shell sur Amazon Prime Video : pourquoi le choix de Scarlett Johansson a créé une polémique ?

En 2017, Rupert Sanders est chargé d'offrir une adaptation live du manga culte « Ghost in the Shell ». Il prend Scarlett Johansson dans le rôle principal, ce qui a entraîné une vague de protestations.

Ghost in the Shell : un remake peu apprécié

Initialement, Ghost in the Shell est un manga créé en 1989 par Masamune Shirow. L'histoire rencontre un succès fou, notamment grâce à son approche cyberpunk inoubliable. Le personnage principal est une cyborg, le major Kusagani, qui parcourt les rues japonaises pour imposer la loi. Face à la réussite de ce manga, Mamoru Oshii se lance dans une adaptation animée. En 1995, Ghost in the Shell voit le jour, et s'inscrit comme une référence inébranlable du genre. Un film d'animation culte qui sera suivi d'une suite en 2004 : Ghost in the Shell 2 : Innocence, toujours réalisée par Mamoru Oshii. Puis, ce dernier revient en 2008 pour proposer un remake du film de 1995 intitulé Ghost in the Shell 2.0. Enfin, en 2015, Kazuya Nomura offre une nouvelle version animée du mythe : Ghost in the Shell : The New Movie.

Ghost in the Shell sur Amazon Prime Video : Scarlett Johansson au cœur d'une polémique sur le white whashing

Tout ça pour arriver en 2017. Paramount Pictures adapte la légende Ghost in the Shell à travers un remake américain en live action dirigé par Rupert Sanders. Le réalisateur de Blanche-Neige et le Chasseur décide d'employer Scarlett Johansson dans le rôle du major. Un choix qui n'a pas plu à tout le monde. Ce remake en live action a majoritairement reçu des critiques négatives et n'a rapporté que 169 millions de dollars au box-office pour un budget de 110 millions. Un score extrêmement décevant qui a enterré toute possibilité de faire une suite.

Scarlett Johansson au centre de la polémique

Malheureusement, Rupert Sanders et Scarlett Johansson se sont retrouvés au centre d'une polémique sur le White Whashing. Ce néologisme décrit le fait d'embaucher des acteurs blancs pour incarner les rôles d'une minorité ethnique, qu'il soit réel ou fictif. C'était par exemple le cas de Christian Bale qui campait Moïse dans Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott. Ainsi, Rupert Sanders a été parachuté au cœur de la polémique pour sa volonté de sélectionner Scarlett Johansson dans la peau du major. De nombreuses voix se sont élevées pour s'insurger contre ce choix de casting. L'actrice de Black Widow revenait à l'époque sur cette fameuse polémique :

 Je ne pourrais pas prétendre jouer le rôle d’une personne de race différente. La diversité est une chose essentielle à Hollywood, et jamais je n’accepterais de jouer un rôle qui pourrait offenser les autres. Rares sont les franchises qui possèdent une femme en tête d’affiche et, d’un coup, je ressens la pression que ça apporte.

Le producteur Steven Paul a défendu cette décision en affirmant que Ghost in the Shell n'est pas une histoire exclusivement japonaise mais plus un conte universel. Même Mamoru Oshii, le créateur des deux premiers films, a validé Scarlett Johansson :

Scarlett Johansson, dans le rôle de Motoko, à tous les points de vue, est allée bien au-delà de toutes mes attentes. Je suis certain que ce film sera plus splendide que tous les autres.

Ghost in the Shell sur Amazon Prime Video : Scarlett Johansson au cœur d'une polémique sur le white whashing

Enfin, Rupert Sanders s'est lui aussi justifié, revenant sur le choix de Scarlett Johansson, qu'il défend avec beaucoup de vigueur :

Pour moi, c’est la meilleure actrice de sa génération. J’ai été flatté, honoré qu’elle accepte de jouer dans ce film. Beaucoup l’ont également défendue avec véhémence. Elle est incroyable. Pour moi, il y a peu d’actrices avec une expérience de 20 ans avec l’esthétique cyberpunk en elle. Elle a fait tellement de films pointus, de Lost in Translation à Under The Skin. Scarlett a une carrière incroyable. Elle a l’attitude, elle a cette dureté nécessaire pour le rôle du Major. Elle a réussi à donner les nuances nécessaires à son personnage.

Même si le film est ponctué de défauts, Scarlett Johansson a proposé un travail remarquable sur ce remake. Elle offre le juste milieu entre appropriation personnelle et hommage aux précédentes incarnations du major.