La Femme à la fenêtre sur Netflix : c'est quoi ce thriller avec Amy Adams ?

Amy Adams témoin d'un meurtre

La Femme à la fenêtre sur Netflix : c'est quoi ce thriller avec Amy Adams ?

Terrée dans son appartement, Amy Adams est témoin d’un meurtre dans "La Femme à la fenêtre", disponible sur Netflix. Porté par une distribution impressionnante, que vaut ce suspense hitchcockien signé Joe Wright ?

La Femme à la fenêtre : Amy Adams en pleine crise de paranoïa

Adaptation du roman éponyme d’A. J. Finn paru en 2018, La Femme à la fenêtre plonge le spectateur au cœur d’une grande demeure new-yorkaise. Cloîtrée chez elle à cause de son agoraphobie et souffrant d’un trouble anxieux, Anna Fox (Amy Adams) observe sa rue et les habitudes de ceux qui y habitent.

La routine des lieux est brisée par l’arrivée des Russell dans la maison d’en face. Anna fait rapidement connaissance avec Ethan (Fred Hechinger), l'unique enfant de la famille. L'adolescent lui confirme la nature autoritaire de son père Alistair (Gary Oldman), souvent en proie à des accès de colère. Le soir d’Halloween, alors qu’elle est victime d’une crise de panique, l’héroïne recluse est secourue par Jane (Julianne Moore), la mère d’Ethan.

Une visite qui attise très vite les soupçons d’Alistair. Peu de temps après, Anna est témoin du meurtre de sa nouvelle amie et contacte immédiatement les autorités avant de s’évanouir. À son réveil, ses voisins se trouvent chez elle en compagnie de la police et une femme qu’elle n’avait jamais vue jusqu’à présent (Jennifer Jason Leigh) prétend être Jane.

La Femme à la fenêtre
La Femme à la fenêtre ©Netflix

Anthony Mackie, Brian Tyree Henry et Wyatt Russell complètent la distribution prestigieuse de ce huis clos. Les interprètes sont tous impeccables, à commencer par Amy Adams. Ses regards hagards, désespérés et terrifiés servent toujours la tension du récit. Gary Oldman retrouve un rôle inquiétant évoquant ceux qui ont fait sa renommée. Glaciale, Jennifer Jason Leigh renforce quant à elle le trouble autour des Russell.

Joe Wright sur les traces d’Alfred Hitchcock

Désireux de ne pas se limiter à une pâle copie de Fenêtre du cour, Joe Wright se focalise sur le traumatisme de son héroïne et remet continuellement en doute sa perception. La mise en scène, qui place le spectateur en position de voyeur envers une héroïne qui l'est également, s’inscrit dans la lignée des classiques du genre. Le film assume d'ailleurs clairement sa filiation avec ses références.

Jusqu'au dénouement, La Femme à la fenêtre manipule habilement le spectateur. Celui-ci pense tout savoir d'Anna puisque rien n’est censé lui échapper. Mais les éléments les plus évidents ne sont parfois pas les plus attendus. C'est le cas d’une révélation majeure qui intervient avant le dernier acte et remet en question toutes les suppositions.

Avec Hannah, Joe Wright prouvait que d’un point de départ simpliste, voire grossier, pouvait découler une histoire entraînante et surprenante. Il réitère ici l’exploit en accordant toute l’importance nécessaire à la psychologie de l’héroïne à travers une réalisation extrêmement soignée. Des mouvements de caméra vertigineux aux éclairages qui plongent peu à peu Anna dans les ténèbres d’une demeure qui s’adapte à son état mental, en passant par un montage déroutant, le thriller bénéficie d'effets mémorables jusqu’à sa conclusion.

Après Anna Karénine, qui se déroulait sur une scène de théâtre en perpétuelle mutation, le cinéaste rappelle enfin qu’un cadre limité peut être sans cesse réinventé. Tour à tour chaleureuse, écrasante ou effrayante, la maison de La Femme à la fenêtre porte toutes les souffrances de sa propriétaire. Elle représente aussi bien son alliée que sa prison. La visite y est en tout cas recommandée.

La Femme à la fenêtre, disponible sur Netflix dès le 14 mai 2021.