Max et les maximonstres sur Netflix : retour sur la création du conte de Spike Jonze

Max et les maximonstres sur Netflix : retour sur la création du conte de Spike Jonze

Adaptation du célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak, « Max et les maximonstres » raconte le voyage onirique d’un petit garçon qui se réfugie dans son imaginaire pour échapper à la solitude. Il se retrouve au pays des maximonstres, un monde à travers lequel le réalisateur Spike Jonze navigue entre rêve et réalité, aidé par une équipe de choc pour les effets spéciaux somptueux.

Max et les maximonstres : une sublime ode à l’imaginaire

Merveille de poésie signée Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, Her), Max et les maximonstres est l’adaptation du livre pour enfants de Maurice Sendak publié en 1963. Le long-métrage débute dans une banlieue américaine, un matin d’hiver. Alors qu’il s’amuse devant chez lui, Max est chahuté par les amis de sa grande sœur et décide de se venger. Puni dans la soirée par sa mère, le jeune garçon s’enfuit de chez lui et après avoir longuement dérivé, il pose le pied dans une forêt peuplée d’étranges créatures.

Pour éviter de se faire manger, Max parvient à persuader ces maximonstres qu’il est un roi. Il réussit ainsi à se faire une place au sein de leur communauté et traverse avec eux leurs moments de colère, de doute et de peur. Ode à l’imaginaire enfantin dans laquelle un jeune garçon fuit une réalité marquée par l’absence de son père, Max et les maximonstres est guidé par les émotions et sentiments exacerbés de son héros. Pour résumer la manière dont Max fait face à l’isolement et à une mélancolie encore trop abstraite pour être apprivoisable, il suffit de se tourner vers les propos de l’écrivain Maurice Sendak :

L’imagination est pour l’enfant le moyen de transport gratuit dont il se sert pour pouvoir poursuivre son chemin à travers les problèmes quotidiens. C’est le pot d’échappement normal et salutaire pour les émotions corrosives, telles que la frustration, l’impuissance, l’ennui, la peur, la solitude et la rage. Un moyen de transport positif et adéquat.

"Max et les maximonstres" : retour sur les coulisses du film de Spike Jonze, adapté du célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak.

Des marionnettistes de génie derrière les maximonstres

Tout en restant fidèle aux illustrations de l’auteur grâce à des costumes impressionnants, Spike Jonze a abordé l’imaginaire de Max avec une approche naturaliste. Moins fantaisistes que les créatures qui les peuplent, les paysages australiens contribuent à rendre l'univers du petit garçon tangible. Le réalisateur biaise parfaitement la frontière entre le rêve et le réel. Il peut pour cela compter sur la géniale interprétation de Max Records, dont les yeux s’émerveillent à la vue du monde que son personnage fantasme. Le cinéaste a d’ailleurs fait en sorte de privilégier les réactions spontanées du jeune acteur, comme l’expliquait ce dernier lors de la promotion du film :

Au début du tournage, Spike m’a fait lire le script une fois et me l’a enlevé pour que je ne le lise plus. Du coup, chaque jour, je venais sur le tournage et je lisais les passages qu’on allait jouer. Il ne voulait pas que je répète ou que je réfléchisse.

"Max et les maximonstres" : retour sur les coulisses du film de Spike Jonze, adapté du célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak.

À l’inverse des décors naturels, les maximonstres nous ramènent sans cesse à la notion de rêve. Doublés par d’excellents comédiens - James Gandolfini, Catherine O’Hara, Paul Dano ou encore Forest Whitaker - ces gigantesques peluches dotées d’une force herculéenne ont des personnalités bien distinctes et forment une famille dysfonctionnelle attachante. Pour les concevoir, Spike Jonze a fait appel à la Jim Henson Company, à laquelle on doit les cultissimes Muppets, mais aussi Dark Crystal et Labyrinthe. Interrogé en 2009 par Allociné, le cinéaste déclarait à propos de cette collaboration :

Ce sont de véritables artistes qui ont tout un héritage dans le domaine. On voulait conserver le charme étrange des dessins de Maurice Sendak mais on voulait aussi que les monstres soient faits de manière réelle et naturelle. On voulait sentir leur moustache, leur salive, l’humidité dans leurs yeux… Toutes ces textures qui font d’eux des créatures vivantes.

Des choix artistiques qui font que depuis sa sortie en 2009, le film n’a pas pris une ride. Max et les maximonstres est à voir ou revoir sur Netflix.