Mon roi sur Netflix : l'improvisation au cœur de la méthode Maïwenn

À la recherche du naturel

Mon roi sur Netflix : l'improvisation au cœur de la méthode Maïwenn

Le film "Mon Roi" réalisé par Maïwenn arrive sur Netflix. La cinéaste retrace une histoire d'amour passionnelle et douloureuse, portée par le duo Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel. Pour obtenir des scènes d'un tel réalisme, les acteurs ont dû donner de leur personne et laisser place à l'improvisation. 

Mon roi : une histoire d'amour plus vraie que nature

Maïwenn réalise en 2015 son quatrième-long métrage, intitulé Mon roi. Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot viennent former un duo explosif nourri par un amour passionnel. Véritable introspection du couple, les acteurs se donnent corps et âme pour incarner leurs personnages à la perfection. Emmanuelle Bercot s'est d'ailleurs vue récompensée, pour son rôle de Tony, du prix de l'interprétation féminine au Festival de Cannes. Maïwenn, dans sa réalisation, a cherché à se rapprocher au maximum du jeu naturel de ses acteurs.

La réalisatrice de Polisse, illustre dans ce drame, un couple qui s'aime passionnément et finit par se déchirer. Tony se retrouve dans un centre de rééducation après s'être blessé dans un accident de ski. C'est durant cette période, isolée et dépendante du personnel médical, qu'elle va se remémorer son histoire d'amour tumultueuse avec Georgio. Blessé physiquement par son accident et mentalement par son passé, elle entame alors un réel travail de reconstruction. 

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Mon roi © Studiocanal

Une méthode d'improvisation cadrée

Pour obtenir des scènes puissantes et criantes de réalisme, Maïwenn poussent ses acteurs dans leurs retranchements et attend beaucoup de leurs improvisations. Évidement, le scénario est suivi, mais les dialogues qui sont écrits, ne servent pas de béquille aux acteurs qui doivent apprendre à s'en détacher. Elle les laisse très libre et s'adapte également à leurs demandes. Georgio, le personnage qu'incarne Vincent Cassel est exubérant et flamboyant, il s'abandonne pendant les scènes, tout comme Emmanuelle Bercot, et cela demande beaucoup d'énergie. Elle se livre dans Marie Claire :

Nous sommes obligés de faire comme dans la vie. On ne sait pas ce qu’on va dire, il faut régler une situation et on est obligé de réagir à ce que l’autre va nous dire. Finalement à la fin les acteurs sont presque les auteurs. Et puis elle nous dirige aussi pendant que nous jouons. C’est un travail qui se fait sur le vif, mais à trois.

La réalisatrice intervient pendant les scènes et souffle les répliques à ses acteurs pour les diriger vers ce qu'elle attend. Comme un entraîneur de boxe près du ring, Maïwenn est là pour les motiver et les aider à trouver le bon angle d'approche. La réalisatrice est à la recherche d'un moment de grâce, qu'elle retrouve uniquement quand les personnages s'écoutent et se répondent naturellement.

Mon roi
Mon roi © Studiocanal

Un travail épuisant

Les acteurs doivent "nourrir" leur personnage de leur propre vécu. Chaque jour était donc pour eux, un saut dans le vide. Ils ne savaient pas forcément ce qui allait les attendre. La scène de mariage par exemple a été faite de façon à ce qu'Emmanuelle Bercot ressente des sentiments proche de la réalité :

 Elle a voulu être très proche de la vie, donc je n’avais pas vu Vincent avant de faire mon entrée à la marie. Chacun s’était préparé de son côté, comme on l’aurait fait dans la vraie vie. Donc j’ai eu cette espèce de vertige, de trac ! Comme quelqu’un qui allait se marier pour de vrai !

Les prises durent longtemps et sont refaites 3 à 4 fois. En effet, il arrive que des fins différentes soient envisagées pour la même scène. Maïwenn recherche la vérité et la justesse des expressions. Elle tourne avec deux caméras pour avoir constamment le champ-contrechamp, pour ne rien louper. Ainsi, la réalisatrice a énormément de matière lors du montage, ce que lui permet de tisser et monter de toute pièce l'histoire qu'elle veut raconter.