Docteur Frankenstein : retour sur les nombreuses références du film

Un classique revisité

Docteur Frankenstein : retour sur les nombreuses références du film

À bien des égards, "Docteur Frankenstein" s’éloigne du chef d’œuvre de Mary Shelley dont il s’inspire. Le film porté par James McAvoy et Daniel Radcliffe multiplie en revanche les clins d’œil aux longs-métrages cultes sur le savant fou et sa célèbre créature.

Docteur Frankenstein : un classique revisité

En 1816, Mary Shelley a 19 ans lorsqu’elle écrit son premier roman au cours d’un séjour en Suisse. Deux ans plus tard paraît Frankenstein ou le Prométhée moderne, ouvrage considéré comme un précurseur de la science-fiction. Dès les débuts du septième art, l’histoire de Victor Frankenstein et de sa créature s’impose comme une source d’inspiration fondamentale. La première adaptation, un court-métrage de J. Searle Dawley produit par Thomas Edison, remonte à 1910. Plus de cent ans plus tard, en 2015, le réalisateur Paul McGuigan s’attaque à son tour au mythe avec Docteur Frankenstein.

Le film n’adopte pas le point de vue du célèbre inventeur fou, incarné ici par James McAvoy, mais de son fidèle assistant Igor, interprété par Daniel Radcliffe. Considéré comme une bête de foire et maltraité dans le cirque où il travaille, ce dernier rencontre Victor Frankenstein, qui affirme pouvoir soigner sa difformité.

Docteur Frankenstein
Docteur Frankenstein © 20th Century Studios

Débute entre eux une collaboration dans l’antre du scientifique aussi charismatique qu’énigmatique, dont le passé suscite de nombreuses interrogations. Victor présente à Igor son plus grand projet : créer la vie de toutes pièces et réussir à tromper la mort. D’abord fasciné, l’assistant devient de plus en inquiet face à la radicalité et le tempérament obsessionnel de son sauveur.

Jessica Brown Findlay, Andrew Scott et Charles Dance complètent la distribution de cette relecture steampunk d’un classique de la littérature. N’hésitant pas à s’écarter du chef d’œuvre d’origine, Docteur Frankenstein multiplie les clins d’œil à des éléments profondément ancrés dans la culture populaire.

Des références en pagaille

La première liberté que le film prend vis-à-vis de l’ouvrage de Mary Shelley est d’offrir une place centrale à Igor, qui n’existe pas dans le roman. Le serviteur apparaît pour la première fois dans la pièce de théâtre Presumption; or, the Fate of Frankenstein de Richard Brinsley Peake, en 1823. L’assistant bossu est alors baptisé Fritz, à l’image de celui joué par Dwight Frye dans Frankenstein, le classique de l’horreur signé James Whale en 1931.

C’est en hommage à la créature immortalisée par Boris Karloff dans ce long-métrage que le design de celle de Docteur Frankenstein est conçu, reprenant notamment son crâne plat. Le monstre amené à la vie ne ressemble pas vraiment à sa description faite dans l’ouvrage.

Par ailleurs, le scientifique interprété par James McAvoy assure avoir perdu son frère Henry. Dans le Frankenstein de 1931, le savant incarné par Colin Clive qui s’extasie que sa chose soit "vivante" se prénomme lui aussi Henry. La fameuse réplique "It’s alive !", détournée un nombre incalculable de fois au cinéma, est évidemment présente dans la version de 2015.

Dans Docteur Frankenstein, le nom de l’inventeur excentrique est écorché. Une erreur qui fait référence au monument de la comédie Frankenstein Junior de Mel Brooks, où le génial Gene Wilder corrige sans cesse ses interlocuteurs. Dans ce film de 1974, l’inspecteur Kemp (Kenneth Mars) a un bras en bois et un œil de verre. C'est également le cas du policier campé par Andrew Scott et à la poursuite de James McAvoy dans cette relecture nettement plus sérieuse et jouant la carte du spectaculaire.