Everybody Knows : comment est née l'idée du film ?

Un voyage marquant pour le réalisateur

Everybody Knows : comment est née l'idée du film ?

Depuis son succès à la Berlinale 2011 avec « Une séparation », Asghar Farhadi est très attendu par les critiques à chacune de ses nouvelles productions. Avec son huitième film intitulé « Everybody Knows », il était d’autant plus attendu que cette fois, il posait pour la première fois sa caméra en Espagne, pays qui a fait germer en lui le scénario de son film.

Premier film espagnol

Avant Everybody Knows, Asghar Farhadi était connu pour ses films se déroulant souvent dans un milieu arabo-musulman. Ainsi, sa notoriété a explosé via des longs-métrages comme À propos d'Elly, Une séparation, Le Passé et Le Client. Cela lui a surtout permis d’obtenir deux Oscars, deux prix au Festival de Cannes et deux Ours lors de la Berlinale.

Everybody Knows est son premier long-métrage espagnol, ainsi que son deuxième réalisé hors de son pays d’origine, l’Iran. Pour l’occasion, il réunit donc le couple star Javier Bardem et Penelope Cruz, qui est habitué à tourner ensemble depuis de nombreuses années. Habitué également de la Croisette, Asghar Farhadi a même l’honneur de présenter son film en ouverture du Festival de Cannes.

Everybody knows
Everybody Knows ©Memento Films Production

Everybody Knows suit Laura (Penelope Cruz), qui revient dans son village natal espagnol avec ses enfants, pour assister au mariage de sa sœur. Malheureusement, au cours de la réunion familiale, sa fille disparaît.

Un séjour en Espagne productif pour Asghar Farhadi

Au début des années 2000, le réalisateur iranien passe ses vacances en Espagne, après avoir terminé son troisième film La Fête du feu. C’est alors que sur place, il découvre des avis de recherche suite à la disparition d’un enfant. Étant lui-même père d’une petite fille, Asghar Farhadi est ainsi bouleversé par les affiches qu’il voit, comme il l’explique lors d'un entretien avec Le Parisien :

Sarina, une de mes filles qui avait quatre ans à l'époque, m'a demandé qui était cet enfant. Notre interprète lui a expliqué qu'il avait disparu et que ses parents le recherchaient. Ma fille a eu peur tout au long du voyage et ne m'a plus lâché d'un pouce. Ce souvenir s'est ancré en moi. Après le tournage du Passé, j'ai repris cette idée et commencé à écrire Everybody Knows. J'ai mis, un temps, ce projet en suspens pour tourner un autre film en Iran, Le Client, puis je m'y suis de nouveau plongé.

Pour que son scénario soit authentique avec les habitudes et les mœurs culturelles du lieu dans lequel se déroule le film, Farhadi s’est, en outre, rendu plusieurs fois en Espagne.

Son script, d'ailleurs écrit initialement en farsi (la langue majoritairement parlée en Iran), a par la suite été entièrement traduit en espagnol par une de ses collègues. De plus, souhaitant conserver un cadre hispanique y compris au sein de son équipe de travail, le réalisateur a engagé le chef opérateur espagnol José Luis Alcaine, qui a souvent collaboré avec le célèbre cinéaste Pedro Almodóvar. Farhadi s'est donc fondu comme il se doit dans le paysage hispanique.