Highlander : retour sur le tournage express, imbibé et dangereux de Sean Connery

La classe de Sean Connery

Highlander : retour sur le tournage express, imbibé et dangereux de Sean Connery

Sean Connery n’est resté qu’une semaine sur le tournage de "Highlander", dans lequel il incarne l’inoubliable Ramirez. Un passage express mais suffisant pour marquer à vie le réalisateur Russell Mulcahy ainsi que les acteurs Christophe Lambert et Clancy Brown.

Highlander :  il ne peut en rester qu’un !

S’il réunit plus de quatre millions de spectateurs français dans les salles obscures en 1986, Highlander n’est pas un carton à l’international. Totalisant 12 millions de dollars au box-office mondial, le long-métrage ne rembourse pas son budget avoisinant les 20 millions. C’est sur le marché vidéo que le film de Russell Mulcahy connaît une seconde vie, ce qui lui permet de marquer le début d’une franchise centrée sur des guerriers immortels, qui se poursuit au cinéma mais aussi à la télévision et en littérature.

Né en Écosse au XVIe siècle, Connor MacLeod (Christophe Lambert) fait partie de ces combattants qui s’affrontent depuis la nuit des temps et desquels il ne peut en rester qu'un. Banni de son clan après avoir miraculeusement survécu à une bataille sanglante, le héros tente de mener une vie paisible au côté de sa compagne Heather (Beatie Edney).

Highlander
Highlander ©StudioCanal

Mais cette existence heureuse est remise en cause par l’arrivée de Ramirez (Sean Connery), Égyptien qui a traversé les siècles et qui révèle à MacLeod sa condition. Ce mentor le forme et le met en garde contre le Kurgan (Clancy Brown), un chevalier redoutable déterminé à décapiter tous ses semblables immortels pour prendre leur puissance. Plus de 400 ans plus tard, le Kurgan continue de traquer MacLeod dans les allées poisseuses de New York.

Une décapitation évitée de peu par Sean Connery

Doté d’un maigre budget, Russell Mulcahy insuffle une véritable énergie punk à Highlander, réalisé dans un "style guérilla". En résultent des plans aériens hallucinants, ainsi que des poursuites nocturnes dans Manhattan où la folie et la fureur du Kurgan, magistralement incarné par Clancy Brown, est parfaitement mise en avant. Entièrement plongé dans son rôle, l'acteur effraie ses collègues et manque de tuer accidentellement Sean Connery.

Le mythique interprète de James Bond n’a qu’une semaine de tournage en raison de son emploi du temps très chargé. Une période courte mais amplement suffisante pour nouer des liens d’amitié avec Christophe Lambert. C’est pour ce dernier qu’il accepte de reprendre son rôle dans Highlander : le retour, visiblement peu effrayé à l’idée de manier à nouveau le sabre après avoir évité un drame sur le premier opus.

Highlander
Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez (Sean Connery) - Highlander ©StudioCanal

Durant le tournage de la scène où le Kurgan attaque Heather et Ramirez, Clancy Brown frappe avec le plat de sa lame une table qu’il est censé trancher en deux. À cause de ce raté, son épée se brise et un éclat jaillit au-dessus de la tête de son partenaire, comme le raconte le réalisateur au Guardian. L’interprète du grand méchant fait ses plus plates excuses au regretté comédien, qui reste courtois et lance avec humour :

Peut-être que nous utiliserons davantage mon cascadeur.

Un tournage brumeux

Par ailleurs, l’alcool est habituellement prohibé pendant les prises de vues. Ce n’est pas le cas pendant la préparation de Highlander. Sean Connery n’hésite pas à apporter et déguster, sans trop de modération, un scotch fait maison par un ami. Russell Mulcahy se souvient :

‘Allez mon garçon’, m’a-t-il dit, ‘prends en un peu’. Ça m’a fait exploser la cervelle.

Christophe Lambert déclare simplement de son côté au Guardian :

Je ne dis pas que les Écossais boivent tout le temps, mais s’ils boivent, ils boivent. Ce n’est pas une gorgée de vin, c’est un quart de bouteille de scotch.

Sean Connery n’apparaît que quelques minutes à l’écran dans Highlander, mais sa performance est inoubliable et son personnage incontournable dans cette mythologie. Et ce malgré une consommation jugée excessive par ses collaborateurs...