Holy Lands : comment Amanda Sthers s’est retrouvée hors-la-loi sur le tournage

Il a fallu contourner quelques règles

Holy Lands : comment Amanda Sthers s’est retrouvée hors-la-loi sur le tournage

Dans "Holy Lands", James Caan incarne un Américain qui a tout plaqué pour élever des cochons en Israël. Le fermier est soumis à une règlementation très stricte, qui a d'ailleurs causé une belle frayeur à Amanda Sthers et son équipe durant le tournage.

Holy Lands : portrait d’une famille en crise

En 2010, Amanda Sthers publie l’ouvrage Les terres saintes, qui connaît un grand succès en France. Après avoir été approchée à plusieurs reprises pour des projets d’adaptation, la romancière décide de le transposer elle-même à l’écran et Holy Lands sort en 2019. La réalisatrice de Je vais te manquer et de Madame s’entoure d’un prestigieux casting, mené par les grands James Caan et Rosanna Arquette.

Le premier prête ses traits à Harry Rosenmerck, un cardiologue retraité ayant quitté New York pour élever des cochons en Israël. La seconde incarne son ex-femme Monica, qui a difficilement vécu leur séparation. Condamnée par une tumeur, elle profite et s’occupe de leurs deux grands enfants, David (Jonathan Rhys Meyers) et Annabelle (Efrat Dor).

Harry a quasiment coupé les ponts avec eux. Il ne répond jamais aux courriers de son fils, un metteur en scène renommé duquel il n’accepte pas l’homosexualité. Il ne s’attend par ailleurs pas à ce que sa fille lui rende une visite improvisée. Le vieux fermier est davantage occupé à négocier avec les différentes communautés religieuses qui ont du mal à tolérer son élevage. Après des premiers échanges compliqués, il se lie d’amitié avec son voisin Moshe (Tom Hollander), un rabbin qui va le confronter à ses propres contradictions. Patrick Bruel et Reem Kherici complètent la distribution de cette comédie dramatique dont le tournage n’a pas toujours été simple.

Holy Lands
Holy Lands © Studiocanal

Un cochon en plastique à la rescousse

L’idée du roman Les terres saintes naît lorsqu’Amanda Sthers découvre les conditions pour élever des porcs en Israël. Au cours d’un entretien accordé à Madame Figaro en janvier 2019, elle explique à propos de son envie d'adapter l'ouvrage :

C’est le roman dont on me parle le plus. L’histoire de cette famille dysfonctionnelle est assez universelle pour donner envie de se rapprocher ou de se réconcilier avec ses proches. (…) J’avais lu dans Le Monde diplomatique un article qui racontait que là-bas on élevait des cochons sur des planchers surélevés. Dans ce détail, il y a pour moi toute la poésie et toute l’absurdité de ce pays.

Les élevages de cochons sont soumis à une règlementation très stricte dans le pays, où une partie de Holy Lands a été tournée. Les animaux ne doivent effectivement pas fouler la Terre sainte. Une loi qu’Amanda Sthers et son équipe n’ont pas totalement respectée durant la préparation du long-métrage. La réalisatrice se souvient auprès du Parisien :

Un rabbin est venu nous dire qu'il allait revenir avec la police. Il est arrivé peu après avec un élu local. Entre-temps, on avait caché nos cochons. On a montré le porc en plastique qui nous servait de doublure et on a juré qu'on n'avait que celui-là !

Un mensonge suffisant pour que le tournage reprenne.

"Des élevages quasi clandestins"

Avant d’enfreindre la loi, Amanda Sthers a d’abord eu du mal à trouver des cochons, extrêmement rares dans le pays. La cinéaste ajoute, toujours au Parisien :

On a eu besoin d'un fixeur, comme pour un reportage de guerre. Celui-ci nous a emmenés dans deux élevages quasi clandestins. À chaque fois, on a dû garer notre voiture à distance et ne pas prendre de photos.

La production de Holy Lands a ainsi pu acheter plusieurs dizaines de porcs. Une fois les prises de vues terminées, les animaux ont été revendus à une ferme israélienne que les enfants peuvent visiter.