Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : le film a failli ne pas voir le jour

Une longue attente

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : le film a failli ne pas voir le jour

Une adaptation d’un roman littéraire peut prendre parfois énormément de temps avant de voir le jour au cinéma. C’est ce qu’a connu le réalisateur Arnaud Viard lorsqu’il a choisi de mettre en scène « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part », tiré du recueil de nouvelles d’Anna Gavalda.

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : le premier fait d’armes d’Anna Gavalda

Écrivaine contemporaine très réputée depuis plusieurs années en France, Anna Gavalda a débuté sa carrière littéraire en 1999. En effet, cette année-là, elle livre sa première œuvre constituée en un recueil de douze nouvelles : Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. Vendu à près de 2 millions d’exemplaires, traduit en 27 langues et récompensé du grand prix RTL-Lire, le recueil est un succès.

Il fait surtout accéder son auteur à la notoriété avec deux autres livres qui obtiendront également de très bons retours par la suite : Je l’aimais (2002) et Ensemble, c’est tout (2004). Ces deux derniers connaîtront d’ailleurs des adaptations cinématographiques.

Du livre au film

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part suit une fratrie qui se réunit dans la maison familiale à la fin de l’été. Pour l’occasion, Aurore, âgée de 70 ans, retrouve ses enfants qui ont tous fait le déplacement pour la voir. Il y a Jean-Pierre, l’ainé, qui a endossé son rôle de grand frère (trop) responsable depuis que son père est décédé. On retrouve ensuite Juliette, enceinte de son premier enfant à 40 ans et qui rêve d’une carrière littéraire.

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part ©Easy Tiger

Margaux, de son côté est la rebelle de la famille, travaillant comme photographe indépendante. Quant à Mathieu, il est un jeune célibataire trentenaire. Tous mènent leur train-train du quotidien, avec pourtant un sentiment d’inachevé. Lorsque l’un d’entre eux décide de prendre une décision radicale, leur vie va être bouleversée.

Côté casting, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part possède du beau monde avec Jean-Paul Rouve, Alice Taglioni, Benjamin Lavernhe, Camille Rowe, Elsa Zylberstein, Aurore Clément, Quentin Dolmaire et Eriq Ebouaney, entre autres.

9 ans d’attente

Arnaud Viard est un admirateur de longue date d’Anna Gavalda. En effet, comme il le mentionne dans le dossier de presse, il a lu Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part dès sa sortie en 1999. Il a tellement adoré les nouvelles, qu’il a envoyé une lettre à la romancière pour la féliciter. Cette dernière a d'ailleurs fini par lui répondre pour le remercier. Mais l’échange épistolaire ne s’arrêta pas là, comme le dit le cinéaste :

Quelques années plus tard, j’ai rencontré Anna Gavalda, qui avait vu et aimé mon premier film Clara et moi. J’ai relu ses nouvelles, et émis le souhait d’en faire un film. J’ai alors déjeuné avec son éditeur et commencé à écrire le scénario. Nous étions en 2010.

Seulement, alors que l’écriture se déroule tranquillement et que la production du film se met en marche, il se rend compte que personne n’est intéressé pour financer le projet. Et ce, malgré le fait que Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part a été un succès en librairie. Par ailleurs, les adaptations précédentes des œuvres d’Anna Gavalda n'ont pas été des échecs commerciaux. Loin de là.

Mais Arnaud Viard a donc laissé son projet dans les tiroirs, en attendant que quelqu’un en veuille. Durant ce temps-là, Anna Gavalda a fait en sorte que les droits de son œuvre ne soient conservés que pour lui. Chose louable, car assez rare dans le milieu du cinéma.

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part ©Easy Tiger

En 2017, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part reprend sa marche en avant. En effet, Viard décide de retravailler le scénario et rencontre le futur producteur du film Marc-Benoît Créancier. Toutefois, comme le déclare le metteur en scène, la situation se décante vraiment lorsqu’un acteur phare du film décide de rejoindre la distribution :

Tout s’est débloqué lorsque Jean-Paul Rouve a dit oui au projet. Ensuite, UGC, très enthousiaste sur le scénario, s’est positionné. À partir de là, je me suis dit que j’allais - peut-être, enfin - pouvoir faire ce film.

Toujours croire en ses rêves, et ce, quel que soit le temps que cela prendra. Telle est la leçon qu’aura donc apprise Arnaud Viard.