La Fille inconnue sur Arte : retour sur la préparation méticuleuse d’Adèle Haenel

Un film passionnant

La Fille inconnue sur Arte : retour sur la préparation méticuleuse d’Adèle Haenel

Dans "La Fille inconnue", Adèle Haenel incarne une médecin qui cherche à découvrir l’identité d’une jeune femme retrouvée morte, à laquelle elle n’a pas ouvert la porte de son cabinet. Un rôle qui a nécessité une préparation minutieuse pour la comédienne et les frères Dardenne.

La Fille inconnue : Adèle Haenel en quête d’identité

En 2016, La Fille inconnue marque la rencontre entre Adèle Haenel et les frères Dardenne. Tourné à Seraing, ville industrielle située près de Liège dans laquelle les cinéastes ont grandi et cadre de tous leurs films, le long-métrage plonge le spectateur dans le quotidien de Jenny Davin, jeune médecin généraliste ayant repris un petit cabinet de banlieue.

Un soir, alors que son collègue Julien (Olivier Bonnaud) s’apprête à ouvrir à un patient, Jenny lui demande de ne pas répondre, le cabinet étant censé être fermé. Peu de temps après, la police l’informe qu’il s’agissait d’une jeune fille retrouvée morte et dont le corps n’a pas été réclamé.

Envahie par un sentiment de culpabilité, Jenny va tenter de découvrir l’identité de la victime afin de pouvoir prendre en charge son enterrement, sans pour autant délaisser son travail. Une quête qui la mènera vers des rencontres parfois dangereuses, qui ne la détourneront cependant pas de son besoin de découvrir la vérité.

La Fille inconnue
La Fille inconnue © Diaphana Distribution

Adèle Haenel croise de nombreux visages emblématiques du cinéma de Jean-Pierre et Luc Dardenne dans La Fille inconnue, dont ceux d’Olivier Gourmet, Jérémie Rénier et Fabrizio Rongione. Marc Zinga et Christelle Cornil complètent la distribution de ce drame sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes et nommé au César du Meilleur film étranger.

De longues répétitions

Personnage à l’écoute, Jenny répond à une prise de conscience. Une héroïne silencieuse et entièrement dévouée à sa quête obsessionnelle que les frères Dardenne imaginaient plus âgée, jusqu’à leur rencontre avec Adèle Haenel. Ce rajeunissement a d’ailleurs permis de donner du sens au protagoniste et à sa façon de s’oublier, comme l’explique la comédienne auprès de Cheek :

Je trouve ça beau, ce regard sur la jeunesse. Ce grand sérieux, qui mène à un point de grande solitude. Se dédier complètement à une cause, s’oublier là-dedans, non par sacrifice mais juste par sérieux. Et par le fait de porter beaucoup d’attention aux autres. Ça va complètement à l’encontre du cliché qui veut que les jeunes n’en aient rien à foutre, vivent pour eux-mêmes et personne d’autre.

Une fois le script terminé et avant le tournage, les frères Dardenne ont effectué de longues répétitions avec les acteurs. Une manière de construire leur mise en scène, de réfléchir aux mouvements de caméra ainsi qu'à ceux de leurs comédiens. Un travail de préparation dans lequel Adèle Haenel s’est fortement impliquée selon les cinéastes, cités par la RTBF :

Nous avons répété pendant quatre semaines avec nos acteurs avant le tournage. Pas autour d’une table, mais sur les lieux mêmes de l’action, en travaillant les situations, les déplacements. Durant cette phase essentielle, Adèle était présente chaque jour et ne cessait de chercher et de proposer. Elle est à la fois spontanée, imprévisible et légère. Sa créativité nous a offert des solutions auxquelles nous n’avions pas pensé.

Comprendre les gestes d’un médecin

Pour garantir le sentiment d’authenticité émanant de La Fille inconnue, les frères Dardenne ont pu compter sur les conseils d’une femme médecin durant l’écriture du scénario. Sa présence sur le tournage a par ailleurs assuré la crédibilité des gestes effectués dans le long-métrage. Des gestes auxquels Adèle Haenel a été formée en amont, afin de pouvoir se concentrer pleinement sur la nature de son personnage pendant les prises de vues. Interrogée par LCI, l’actrice explique à ce sujet :

Je me suis préparée pendant un mois avec un docteur qui m’a appris les gestes de base, la disposition des organes dans le corps... Sur le tournage, j’ai ainsi pu me concentrer sur Jenny qui, pour moi, est construite comme le centre Pompidou. Chez elle, tout ce qui devrait être à l’intérieur est à l’extérieur : ses gestes sont le reflet de ce qu’elle est. Elle n’a pas de boîte noire cachée.