La Ritournelle : Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin ont relevé un défi pour une scène

De vrais éleveurs

La Ritournelle : Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin ont relevé un défi pour une scène

Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin incarnent deux éleveurs de Charolais dans la comédie dramatique "La Ritournelle". Afin d’être crédibles, les comédiens ont pu compter sur les précieux conseils de propriétaires d’une exploitation, qui les ont notamment guidés pour une scène où l’erreur n’était pas permise.

La Ritournelle : Isabelle Huppert dit adieu à la routine

Après Copacabana, Isabelle Huppert retrouve le réalisateur Marc Fitoussi en 2014 avec La Ritournelle. Dans cette comédie dramatique, l'actrice interprète Brigitte Lecanu, éleveuse de bovins en Normandie. Au sein du couple qu’elle forme avec Xavier (Jean-Pierre Darroussin), avec lequel elle gère leur exploitation, la lassitude devient un problème de plus en plus sérieux. L’agricultrice subit les remarques incessantes de son compagnon, qui se voit de son côté reprocher son incapacité à faire preuve de fermeté.

Au cours d’une soirée organisée par leur jeune voisine Marion (Anaïs Demoustier), Brigitte tombe sous le charme de Stan (Pio Marmaï), un Parisien de passage dans la région. Peu de temps après, elle part pour la capitale afin de retrouver une certaine liberté et avec l’espoir de recroiser Stan.

Son séjour ne se passe absolument pas comme prévu. À Paris, Brigitte découvre la véritable nature de Stan et fait une rencontre aussi improbable que réjouissante avec Jesper (Michael Nyqvist), un dentiste danois. De son côté, Xavier se doute que quelque chose ne tourne pas rond et décide de se lancer à la recherche de son épouse.

La Ritournelle
Brigitte Lecanu (Isabelle Huppert) - La Ritournelle © SND

Marina Foïs, Audrey Dana et Jean-Charles Clichet complètent la distribution de La Ritournelle. Après Pauline détective, Marc Fitoussi s’éloigne du registre comique pour évoquer le point mort atteint dans un couple, sans pour autant renoncer à la légèreté et à l’énergie de son précédent long-métrage.

Une autre facette du monde rural selon Marc Fitoussi

L’envie du réalisateur de filmer le monde rural naît à la suite d’un séjour en Bourgogne, chez les parents d’un ami. Eux-mêmes éleveurs de bovins Charolais, ils renversent complètement les stéréotypes vis-à-vis des agriculteurs alors présents dans l’esprit du cinéaste, et lui donnent l’idée des personnages de Brigitte et Xavier. Interrogé par Allociné, Marc Fitoussi confie lors de la promotion de La Ritournelle :

Je tenais à inscrire cette histoire (…) dans ce cadre bucolique dans le monde rural, qui finalement est peu montré au cinéma. Ou en tout cas quand il est montré, il est montré d’une manière un peu, pas négative mais alarmiste. (…) Il existe pourtant des agriculteurs qui ont des exploitations prospères qui sont de vrais chefs d’entreprise. (…) Le film n’est pas un documentaire sur le monde rural. C’est plus un cadre, un contexte, et l’intrigue est ailleurs. Mais c’était bien de pouvoir insérer quelques éléments documentaires dans ce film.

Des éléments documentaires qui passent notamment par la maîtrise d’Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin des gestes quotidiens des éleveurs. Pour cela, ils peuvent compter sur les conseils de Mathilde et Gabriel Bernard, qui mettent leur ferme à disposition de l’équipe du film. Mathilde Bernard explique à propos de leur implication dans le projet :

Notre rôle, c’était d’organiser la présence des animaux au bon endroit.

Un métier qui ne s’improvise pas

Les deux éleveurs de Charolais forment également les comédiens au comportement à adopter lors d’un vêlage. Gabriel Bernard ajoute à ce sujet :

Il fallait quand même donner quelques conseils aux acteurs parce qu’on ne peut pas s’improviser éleveur et faire un vêlage comme ça au pied levé. Ce n’est pas si simple.

Un moment marquant pour Jean-Pierre Darroussin, qui a aussi puisé dans ses souvenirs de jeunesse dans le Berry, où il a vécu plusieurs mois dans l’exploitation de son oncle. Lors d’un entretien pour LCI, l’acteur assure :

C’était impressionnant mais j’y suis allé, armé de mes souvenirs et des conseils d’un éleveur. Il ne fallait pas se planter ou se laisser submerger par l’émotion : nous n’avions le droit qu’à une prise. Cela dit, le plus dur a vraiment été la scène du concours de Charolais (qui ouvre le film, ndlr) : il faut se dépasser pour faire preuve d’autorité avec un taureau d’1,5 tonne !

À l’écran, l’illusion fonctionne parfaitement.