Le Dernier train de Gun Hill : pourquoi Kirk Douglas et Anthony Quinn ont eu du mal à s'entendre ?

Une histoire d'Oscars...

Le Dernier train de Gun Hill : pourquoi Kirk Douglas et Anthony Quinn ont eu du mal à s'entendre ?

Après "Ulysse" et "La Vie passionnée de Vincent Van Gogh", Kirk Douglas et Anthony Quinn se partagent à nouveau l'affiche dans "Le Dernier train de Gun Hill". Pendant le tournage de ce western signé John Sturges, l'ambiance était tendue entre les deux acteurs.

Le Dernier train de Gun Hill : seul contre une ville entière

Avant d'entamer les années 60 avec Les Sept mercenaires, puis La Grande évasion, John Sturges termine la décennie précédente avec un autre western et un autre film de guerre : Le Dernier train de Gun Hill et La Proie des vautours. Le premier marque les retrouvailles entre le cinéaste et plusieurs membres de l'équipe de Règlement de comptes à O.K. Corral, dont le producteur Hal B. Wallis et le comédien Kirk Douglas.

L'acteur incarne ici le marshal Matt Morgan. Après le viol et le meurtre de son épouse amérindienne Catherine, le shérif se lance à la poursuite de ses assassins. L'un d'eux a laissé la selle de son cheval sur les lieux. Sur cette dernière figurent les initiales "C.B.", qui sont celles de Craig Belden (Anthony Quinn), un riche éleveur de bétail que Morgan connaît depuis de nombreuses années.

Le Dernier train de Gun Hill
Matt Morgan (Kirk Douglas) - Le Dernier train de Gun Hill ©Paramount Pictures

Leur amitié vole en éclats quand, après être arrivé dans la ville de Gun Hill où l'homme d'affaires règne en maître, le marshal apprend que l'individu qui a tué sa femme n'est autre que Rick Belden (Earl Holliman), le fils de Craig. Déterminé à se venger, le héros se retrouve seul face à une bourgade entière, menée par un vieux compagnon devenu son pire ennemi.

Carolyn Jones et Brad Dexter complètent la distribution du long-métrage, rare western à traiter ouvertement du racisme, et ce dès son ouverture marquante. Seul contre tous et en quête de justice, le personnage de Kirk Douglas rappelle par ailleurs ceux incarnés par Van Heflin et Gary Cooper dans 3h10 pour Yuma et Le Train sifflera trois fois.

Retrouvailles tendues pour Kirk Douglas et Anthony Quinn

Lorsqu'ils s'affrontent dans Le Dernier train de Gun Hill, Kirk Douglas et Anthony Quinn ont déjà tourné à deux reprises ensemble, dans Ulysse et La Vie passionnée de Vincent Van Gogh. Selon l'historien du cinéma Leonard Maltin, le biopic sur le peintre néerlandais réalisé par Vincente Minnelli provoque des tensions entre les deux comédiens. Désireux d'obtenir l'Oscar pour son incarnation de l'artiste, Kirk Douglas aurait eu du mal à accepter sa défaite face à Yul Brynner pour Le Roi et moi, mais aussi la remise du trophée du Meilleur acteur dans un second rôle à Anthony Quinn pour son interprétation de Paul Gauguin.

Sur le tournage du western de John Sturges, l'ambiance n'est donc pas au beau fixe entre eux, comme l'explique Leonard Maltin dans un commentaire présent dans les bonus du Blu-Ray. Si Kirk Douglas et Anthony Quinn ont du mal à s'entendre, c'est aussi parce qu'ils veulent tous les deux produire et porter un film sur Spartacus. Le premier finit par l'emporter et confie la réalisation du péplum au jeune Stanley Kubrick, avec lequel il a déjà collaboré sur Les Sentiers de la gloire.

Quoi qu'il en soit, ces différends n'altèrent en rien la qualité de leurs performances respectives. L'amitié de leurs personnages et leur difficulté à se provoquer en duel sont deux des qualités du Dernier train de Gun Hill, long-métrage efficace dont la tension ne cesse d'augmenter jusqu'au final tragique et inévitable.