Le Hobbit : le film a permis d'expérimenter une nouvelle technologie

Le futur du cinéma ?

Le Hobbit : le film a permis d'expérimenter une nouvelle technologie

Peter Jackson replonge dans l'univers du Seigneur des anneaux avec sa trilogie "Le Hobbit" lancée en 2012. Le volet inaugural, "Un voyage inattendu", a été le premier à employer une technologie nommée la HFR. De quoi s'agit-il ? On vous explique tout.

Le Hobbit : Peter Jackson récidive avec Le Seigneur des anneaux

On doit à Peter Jackson l'immense trilogie Le Seigneur des anneaux. Un véritable tournant dans sa carrière, qui l'a fait passer dans le camp des faiseurs de mastodontes filmiques. Son adaptation des écrits de Tolkien sera peut-être dépassée par l'ambitieuse série Amazon mais elle ne l'a pas été par la trilogie Le Hobbit. Pourtant, le metteur en scène était de retour aux commandes de cette transposition d'autres livres situés dans le même univers. Le scénario se déroule quelques dizaines d'années avant Le Seigneur des anneaux et s'attarde sur Bilbon Sacquet (Martin Freeman), l'oncle de Frodon. En bon Hobbit, il n'est pas du genre à s'aventurer hors de sa zone de confort. Pourtant, quand Gandalf (Ian McKellen) et treize nains l'embarquent dans un périple fou, il doit aller contre sa nature et se révéler en héros.

 Le Hobbit : un voyage inattendu
Bilbon Saquet (Martin Freeman) - Le Hobbit : un voyage inattendu ©Warner Bros. France

Si le talent de Peter Jackson reste perceptible dans ces trois films, on garde une préférence certaine pour Le Seigneur des anneaux. Parce que le spectacle prend plus aux tripes, que l'on a l'impression d'être devant une œuvre qui n'a pas d'équivalent, au niveau de l'ampleur, dans l'histoire du cinéma. Le Hobbit se destine à un public un peu plus jeune, avec tout ce que cela implique sur la forme et le fond.

La révolution HFR ?

Peter Jackson a cependant voulu fournir un travail de qualité en étant le tout premier à tourner un long-métrage en HFR. Derrière ce sigle se cache la High Frame Rate, à savoir une cadence de prises de vue élevée. Vous le savez sûrement, le cinéma se tourne à 24 images/secondes. Une base encore tenue de nos jours, même si les avancées technologiques peuvent permettre de voir plus loin. Depuis que le cinéma a été inventé, plusieurs progrès ont permis à cet art de continuer à muter. Par exemple, on pourrait citer la 3D, qui est un outil révolutionnaire quand il est employé avec intelligence. On peut aussi citer le passage au numérique, qui a donné des nouvelles possibilités aux réalisateurs.

Le Hobbit : un voyage inattendu
Le Hobbit : un voyage inattendu ©Warner Bros. France

Quand il conçoit le premier volet Le Hobbit, Un voyage inattendu, Peter Jackson s'offre le luxe de le faire en 48 images/seconde, soit le double de ce qui se fait traditionnellement. Un procédé qui doit lui permettre d'obtenir une meilleure fluidité à l'écran et de rendre l'action plus agréable aux yeux des spectateurs, notamment quand il est combiné avec la 3D. Ce film est le tout premier de l'histoire, en 2012, à employer le HFR.

Un obstacle de taille

Hélas, une problématique va vite se manifester au moment de la sortie. Il s'avère que les salles de cinéma ne sont pas équipées des projecteurs adéquats pour diffuser le film en 48 i/s. Ainsi, le travail développé autour de cet atout n'est pas réellement perceptible par le public. Les exploitants, de leur côté, ne sont pas prêts à investir alors qu'ils ne savent pas si le procédé va avoir un avenir. Il en aura un, puisque les deux autres épisodes seront aussi en HFR.

Puis Ang Lee ira encore plus loin en poussant à 120 i/s pour Un jour dans la vie de Billy Lynn. Rares sont ceux qui ont pu profiter d'une projection dans une qualité optimale. Le même réalisateur a remis le couvert avec Gemini Man en descendant cette fois à 60 i/s. Mais la sortie a été entachée par exactement le même problème que pour les exemples précédents. Pour l'heure, la HFR est très loin d'avoir entamé sa démocratisation.