Le Monde ne suffit pas sur France 3 : pourquoi Peter Jackson a été écarté du film ?

Un style qui ne convient pas

Le Monde ne suffit pas sur France 3 : pourquoi Peter Jackson a été écarté du film ?

Lorsque la production du 19e opus de James Bond démarre, Barbara Broccoli envisage Peter Jackson à la réalisation. Mais le cinéaste voit finalement le projet lui échapper à cause de sa comédie horrifique "Fantômes contre fantômes"…

Le Monde ne suffit pas : menace atomique pour 007

En 1999, James Bond n’a plus aucun secret pour Pierce Brosnan. Après GoldenEye et Demain ne meurt jamais, le comédien incarne l’espion britannique pour la troisième et avant-dernière fois dans Le Monde ne suffit pas. Un opus dans lequel 007 est censé veiller sur une protégée de M (Judi Dench). Une mission qui le plonge une nouvelle fois au cœur d'une machination infernale.

Lorsque le magnat du pétrole Sir Robert King est assassiné, l’agent secret est chargé par sa supérieure de maintenir sa fille Elektra (Sophie Marceau) à l’abri du danger. Très vite, l’héritière d’un empire colossal lui fait comprendre que les menaces ne l’effraient pas et qu’elle compte terminer la construction de son gigantesque pipe-line.

Un chantier autour duquel rôde le redoutable Victor Zokas (Robert Carlyle), amoureux des missiles nucléaires surnommé "Renard" qui a kidnappé Elektra dans le passé. Avec l’aide de la scientifique Christmas Jones (Denise Richards), James Bond va tout faire pour empêcher le terroriste de faire exploser une bombe de plutonium.

Le Monde ne suffit pas
Le Monde ne suffit pas © MGM

Robbie Coltrane, Colin Salmon et Samantha Bond complètent la distribution de ce 19e opus de la licence. Le film marque l’ultime apparition de Desmond Llewelyn, décédé un mois après la sortie américaine, dans le rôle de Q. Un personnage qu’il a interprété dans 17 volets de la franchise depuis Bons baisers de Russie. Dans Le Monde ne suffit pas, il cède sa place de spécialiste des gadgets à John Cleese, qui reviendra trois ans plus tard dans Meurs un autre jour. Le long-métrage s’impose par ailleurs comme le plus gros succès de la saga au XXe siècle, empochant près de 362 millions de dollars de recettes mondiales.

Barbara Broccoli pas fan des fantômes de Peter Jackson

Aux commandes, Michael Apted succède à Roger Spottiswoode. Mais le réalisateur de Gorilles dans la brume et Gorky Park, décédé en janvier 2021, n’est pas le premier choix des producteurs. Joe Dante (Gremlins, Hurlements) se voit notamment proposer le projet. Peter Jackson attire lui aussi l’attention de Barbara Broccoli.

La productrice adore Créatures célestes, quatrième long-métrage de l'auteur de Bad Taste et Braindead. Lorsqu’elle s’intéresse au cinéaste, ce dernier vient de terminer la comédie fantastique Fantômes contre fantômes. Une projection est donc organisée pour qu’elle puisse voir le film porté par Michael J. Fox. Et ce qu’elle découvre à l’écran la refroidit complètement. Barbara Broccoli déteste le style du réalisateur et fait appel à Michael Apted. Peter Jackson déclare à ce sujet :

C’était donc la fin de mes chances avec Mr. Bond !

Le Seigneur des anneaux influencé par James Bond

Grand fan de la licence, le cinéaste n’a donc pas l’opportunité de travailler dessus. Une occasion manquée que Peter Jackson perçoit comme "un rêve non réalisé", comme il le confie dans l’ouvrage Peter Jackson : A Film-maker’s Journey de Brian Sibley, paru en 2006. L’auteur précise que le réalisateur est devenu trop célèbre avec le succès de la trilogie Le Seigner des anneaux pour se voir désormais confier les rênes d’un opus de James Bond.

Néanmoins, le cinéaste a rendu hommage à sa manière à la franchise sur le personnage créé par Ian Fleming. En plus d’avoir réalisé un court-métrage baptisé Coldfinger dans sa jeunesse, Peter Jackson a pensé l’ouverture de Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau en ayant en tête les prologues des aventures de 007. Il explique ainsi, cité par Allociné :

Je voulais une grande bataille en ouverture, pour captiver d'emblée. Je la voyais comme l'ouverture d'un James Bond. Ces films ont toujours en guise de prologue une scène d'action à couper le souffle. C'est un concept qui m'a toujours plu. Ça arrache le spectateur de la réalité pour le jeter directement dans le film au milieu de cette incroyable scène d'action. Il n'a pas le temps de penser, il est submergé par tout ce qui se passe à l'écran. Et, le prologue fini, il est entre les mains du réalisateur. Je voulais, tout en racontant l'histoire de l'Anneau, avoir une bataille qui ferait un bon début.