L’Un dans l’autre sur TF1 : pourquoi le réalisateur Bruno Chiche a mis en garde Louise Bourgoin ?

L'art délicat de la caricature

L’Un dans l’autre sur TF1 : pourquoi le réalisateur Bruno Chiche a mis en garde Louise Bourgoin ?

Dans "L’Un dans l’autre", Louise Bourgoin se réveille dans la peau de Stéphane De Groodt, et inversement. Une comédie pour laquelle l’actrice n’a pas hésité à aller vers la caricature en se lâchant, avant d’être rappelée à l’ordre par le réalisateur Bruno Chiche.

L’Un dans l’autre : toi, c’est moi

L’échange de corps, ou body swap, marque le point de départ de nombreux longs-métrages. Un vendredi dingue, dingue, dingue et son remake Freaky Friday : Dans la peau de ma mère, Your Name, Freaky ou encore Volte/Face… Les galères et quiproquos dues à un transfert inexplicable, magique ou scientifique représentent un sous-genre particulièrement fourni au cinéma. Dans L’Un dans l’autre, sorti en 2017, Louise Bourgoin et Stéphane De Groodt sont à leur tour victimes de cette malédiction.

La première prête ses traits à Pénélope, employée de mairie qui souhaite adopter avec son compagnon Eric (Pierre-François Martin-Laval). Le second incarne Pierre, dirigeant d’une société productrice de bouchons et capsules, supérieur hiérarchique d’Eric, marié à Aimée (Aure Atika) et père de deux enfants. En surface, tout va pour le mieux pour ce quatuor d’amis. Mais en réalité, Pénélope et Eric entretiennent une liaison.

Les choses se compliquent pour les amants lorsqu’ils se réveillent dans le corps de l’autre. Dès lors, ils doivent tout mettre en œuvre pour que ce phénomène passe inaperçu, surtout auprès de leurs compagnons respectifs. Et Eric et Pénélope découvrent très vite qu’il est difficile de se glisser dans la peau de quelqu’un d’autre, même lorsqu’il s’agit de l’être aimé.

L'Un dans l'autre
L’Un dans l’autre © Universal Pictures

Passionné par les body swap, le réalisateur Bruno Chiche (Hell, Je n’ai rien oublié) s’inspire de la situation sentimentale inconfortable d’amis à lui pour donner une base à L’Un dans l’autre. Côté cinéma, sa principale référence est Freaky Friday. Dans cette comédie signée Mark Waters, la lycéenne jouée par Lindsay Lohan prend la place de sa mère, une psychologue interprétée par Jamie Lee Curtis, et inversement.

Louise Bourgoin rappelée à l’ordre

Jouant sur les rapports hommes/femmes et les nombreux stéréotypes qui en découlent, en multipliant les échanges et situations burlesques, L’Un dans l’autre offre de vastes possibilités à ses deux têtes d’affiche. Et l’équilibre n’est pas toujours simple à trouver pour les acteurs. Au micro d’Allociné, Stéphane De Groodt explique :

C’était particulier puisqu’il faut montrer quelque chose quand même. Il faut que le personnage ait certaines aspérités pour marquer la différence entre un homme et une femme. C’est quoi en fait la différence entre un homme et une femme ? C’est très difficile aussi. (…) C’était très délicat à trouver. J’avais demandé à Bruno d’être très vigilant là-dessus. Dès qu’il y avait quelque chose d’un petit peu trop marqué, il fallait me tenir à ce niveau-là.

Et Bruno Chiche ne manque effectivement pas de recadrer ses comédiens lorsqu’il estime qu'ils n'ont pas le ton juste. Louise Bourgoin reconnaît par exemple s’être lâchée durant le tournage. Ce qui lui vaut une mise en garde, comme elle le raconte, toujours auprès d’Allociné :

Après il y a le plaisir du jeu. Moi très vite, j’ai eu envie d’en faire des caisses, d’en faire beaucoup, de me casser la gueule avec les hauts talons, d’avoir les jambes bien écartées, de dénoncer même à travers le jeu certains travers masculins, de mecs un peu survirils. (…) J’en ai parfois fait beaucoup trop et Bruno m’arrêtait en me disant : ‘Où tu vas ?! Qu’est-ce que tu fais ? C’est pas possible’. Et ça le heurtait même en tant que mec, il me disait : ‘Mais putain, mais comment tu nous vois quoi !’. (…) Je l’ai écouté, j’ai réduit un peu mon jeu. Mais c’est vrai qu’au début je me vautrais un peu dans la caricature, juste par plaisir de ressentir.