« Michael Clayton » n’est peut-être pas le plus célèbre des films de George Clooney. Cet excellent film de Tony Gilroy a pourtant offert au comédien un rôle mémorable qui sortait de ses prestations habituelles, avec une plongée dans le cynisme du monde de l'entreprise. Retour sur la genèse du projet et ses inspirations.
Michael Clayton : le premier film de Tony Gilroy
Plume discrète mais majeure d'Hollywood, Tony Gilroy est l’un des scénaristes les plus influents de ces 20 dernières années. C’est de son travail que son nés des films comme L’Associé du Diable, Armageddon, Rogue One ou encore la saga Jason Bourne. Avec Michael Clayton, qu’il a aussi scénarisé, il signe ici sa première réalisation. Une expérience qu’il réitèrera à deux reprises avec Duplicity et Jason Bourne : L’Héritage.
Sorti en 2007, Michael Clayton raconte les aventures d’un avocat d’un des plus grands cabinets juridiques de New York. Incarné par George Clooney, Michael Clayton se voit confier un dossier douteux d’une puissante firme agro-chimique. Lorsqu'il découvre que cette multinationale sans scrupules est prête à faire des millions de victimes pour s'enrichir, il ne peut plus échapper au dilemme qui s'impose à lui. Etouffer la vérité ou la faire éclater, au péril de sa vie...
Michael Clayton a rencontré un certain succès auprès de la presse professionnelle. Nommé à 7 reprises aux Oscars, le long-métrage est reparti avec la statuette de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Tilda Swinton. Côté box-office, le film n’a rapporté « que » 92 millions de dollars de recettes. Quant au reste de la distribution, en plus de George Clooney et Tilda Swinton, elle se compose notamment de Tom Wilkinson et de Sydney Pollack.
La genèse du projet
Ainsi, Michael Clayton marque le passage derrière la caméra de Tony Gilroy. Ce dernier a reconnu être passionné par le monde du travail, par ce qu’il représente et par la pression qu’il exerce sur des citoyens du monde entier :
Ce que font les gens, ce qu'ils gagnent et de quelle façon, sont des sujets qui me passionnent. C'est un univers fascinant car il génère de très nombreux dilemmes, désirs, décisions et prises de position.
C’est lors de ses recherches à New York comme scénariste du film L’Associé du Diable que Tony Gilroy a eu l’idée de Michael Clayton :
J'ai entendu parler d'une firme impliquée dans un énorme procès d'entreprise qui durait depuis presque une dizaine d'années. L'affaire était quasiment jugée et la firme devait normalement l'emporter. Plus d'un milliard de dollars était en jeu. Deux jours avant de signer l'accord final entre les participants, un jeune associé de la firme travaillant là depuis trois ans a trouvé à 4 h du matin un document encore inconnu qui aurait pu complètement retourner l'affaire et leur faire perdre le procès. Au final, le document a été soigneusement escamoté. Et le jeune associé a eu la promotion la plus fulgurante de toute l'histoire de cette firme...
Pour Michael Clayton, Tony Gilroy s’est également inspiré d’un véritable procès à la fin des années 1970. Celui-ci jugeait la responsabilité de General Motors dont certains véhicules avaient entraîné la mort de plusieurs conducteurs à cause d’incendies inexpliqués :
General Motors savait qu'il existait un risque d'explosion, et le mémo de Mr Ivey avait juste pour objet de déterminer s'il était plus coûteux de modifier la chaîne de montage du modèle en question ou d'indemniser les familles des victimes. Pour General Motors, la solution la plus économique était l'indemnisation.