Rush : que pensait Niki Lauda du film ?

Les paroles d’un grand champion

Rush : que pensait Niki Lauda du film ?

Le 1er août 1976, Niki Lauda est victime d’un terrible accident de Formule 1 en Allemagne, que Ron Howard met en scène dans le biopic "Rush". Impressionné par le long-métrage, le coureur autrichien avait été "terrifié" par certaines scènes.

Rush : une compétition acharnée entre deux pointures

Après s’être intéressé à la boxe avec le drame De l’ombre à la lumière, puis à un affrontement (télévisuel) avec Frost/Nixon : L’Heure de vérité, Ron Howard met en scène un affrontement sportif dans Rush. Sorti en 2013, le long-métrage revient sur la rivalité légendaire entre deux brillants pilotes aux tempéraments opposés.

D’un côté : l’intrépide James Hunt (Chris Hemsworth), tête brûlée issue de l’aristocratie britannique. De l’autre : le méticuleux Niki Lauda (Daniel Brühl), coureur autrichien d’une extrême précision. "L’ordinateur contre le playboy", comme les décrit le réalisateur lors d’une interview pour Premiere.

En s’autorisant des libertés historiques, repoussant notamment la naissance de leur amitié et accentuant la discipline de Niki Lauda, Rush retrace l’histoire de cette compétition acharnée. Le film revient évidemment sur le terrible accident du 1er août 1976.

Rush
Rush © Pathé Distribution

Lancé à 240 km/h sur le circuit de Nürburgring, le coureur autrichien perd le contrôle de sa Ferrari, projetée au milieu de la piste après avoir heurté un talus et un rocher. Deux autres bolides percutent le véhicule de plein fouet. Piégé dans les flammes, Niki Lauda est extirpé de la carcasse par trois de ses confrères, les poumons en train de brûler. Hospitalisé et après quatre jours en état de mort latente, l’athlète surprend tous ses adversaires lorsqu’il se présente au départ du Grand Prix d’Italie un mois plus tard, le 12 septembre 1976.

Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara, Natalie Dormer et Pierfrancesco Favino complètent la distribution de ce biopic mené tambour battant, à l’image de sa bande originale signée Hans Zimmer.

Des scènes éprouvantes pour Niki Lauda

Interrogé par le Guardian en 2016, le coureur miraculé évoque sa relation avec James Hunt – mort d’une crise cardiaque à seulement 45 ans en 1993 – et la fidélité avec laquelle Rush la retranscrit. Il déclare ainsi :

Nous avons eu une relation respectueuse et agréable. Nous nous faisions confiance. Il ne vous aurait pas poussé en dehors de la route, ce qui était important à l’époque. Donc, ce film, Rush, est bon. C’est correct à 80%, avec un peu d’Hollywood.

Au cours d’un entretien pour le Telegraph, le sportif décédé à 70 ans en 2019 affirme qu’il aurait souhaité que son ami James Hunt découvre lui aussi le long-métrage. Niki Lauda se dit particulièrement impressionné par les scènes à l’hôpital, voire même "terrifié" comme il l’assure auprès de L’Equipe en 2013. Il précise auprès d’AUTOhebdo :

Quand Daniel Brühl, qui joue mon personnage, est venu me parler lors du tournage avec tout ce noir sur son corps et le bandage sur sa tête, j’ai été vraiment choqué. C’est d’un réalisme criant, ça reproduit vraiment les ambiances des hôpitaux de l’époque. Maintenant que je vois tout de l’extérieur, avec le recul des années, je réalise combien j’étais dans un sale état.

A propos de son ressenti lors de sa prise en charge, il explique :

On se sent très fatigué et on aimerait dormir. Mais on sait qu’il ne s’agit pas seulement d’aller dormir. C’est autre chose. Et puis on se bat juste avec notre tête. On entend des bruits et on entend des voix, et on essaie juste d’écouter ce qu’ils disent et de faire fonctionner notre cerveau pour préparer le corps à lutter contre la maladie. (…) C’est comme ça que j’ai survécu.

Des sensations que Niki Lauda a donc revécues en découvrant le film de Ron Howard.