Un sac de billes : pourquoi le tournage du film a fait polémique

Un moment gênant pour les passants

Un sac de billes : pourquoi le tournage du film a fait polémique

Sorti en 2017, "Un sac de billes" est la seconde adaptation du célèbre roman écrit par Joseph Joffo. Le film réalisé par Christian Duguay a pourtant fait l'objet d'un scandale lorsqu'il s'est tourné dans la ville de Nice.

Un sac de billes, nouvelle version

En 1973, Joseph Joffo livre son plus célèbre roman : Un sac de billes. Cette œuvre est une autobiographie qui raconte l'enfance juive de son auteur durant l'Occupation allemande entre 1941 et 1944. Une première adaptation était sortie en 1975. Réalisée par Jacques Doillon, elle avait connu un petit succès avec plus d'un million d'entrées en salles. Une petite pression donc, pour son réalisateur Christian Duguay qui avait été contacté par les producteurs du film suite au succès de Jappeloup. Heureusement, il a pu compter sur le soutien de Joseph Joffo himself qui a été engagé comme consultant sur le tournage.

En outre, Un sac de billes dispose d'un joli casting avec Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Bernard Campan, Kev Adams et Christian Clavier. En ce qui concerne les deux enfants qui incarnent les deux personnages principaux du film, ce sont les jeunes acteurs Dorian Le Clech et Batyste Fleurial Palmieri qui ont été embauchés. Ils ont d'ailleurs été choisis parmi mille enfants. 

Un sac de billes
Un sac de billes ©TF1 Films Production

Pour rappel, Un sac de billes suit Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs qui évoluent dans la France occupée. Ces enfants vont alors user d'ingéniosité et de courage pour rejoindre la Zone Libre. 

Une bannière nazie qui fait tâche

Le tournage d'Un sac de billes s'est effectué dans plusieurs villes : Prague, Karlovy Vary, La Brigue, Avignon, Marseille et donc Nice. C'est de cette ville que la polémique est intervenue. En effet, pour que la reconstitution historique soit la plus authentique possible, l'équipe du film a décidé d'installer sur le Palais préfectoral de la ville une énorme bannière nazie. Cela avait pour but de représenter dans le long-métrage l'Hotel Excelsior, qui avait été réquisitionné par l'armée allemande pour les besoins de la section anti-juive. Malgré le fait que la mairie ait prévenu ses citoyens via les réseaux sociaux, tout le monde n'a visiblement pas reçu le message.

Par conséquent, certains badauds se sont retrouvés surpris par la présence du drapeau rouge et de certains militaires allemands roulant en véhicules de l'époque. Le directeur du cabinet du préfet, François-Xavier Lauch, s'était d'ailleurs exprimé, à propos de cette initiative dans Nice-Matin :

Nous avions pris les devants et toutes les précautions avant ce tournage. (...) La ville de Nice a été prévenue, nous avons alerté la population via un post sur notre page Facebook. Nous avons appelé la communauté israélite de Nice pour bien expliquer la situation.

Mitraillé de photos par plusieurs passants et touristes, le tournage d'Un sac de billes s'est même vu hué par une petite partie de la foule, comme le raconte un touriste franco-américain dans Nice-Matin :

Les gens ne savaient pas s'il s'agissait d'un canular, d'un tournage de film, d'une provocation... Alors, dès l'apparition sur le toit des deux hommes chargés de dérouler le drapeau, la foule s'est mise à crier sur eux. En plein marché des antiquaires, la scène a évidemment suscité beaucoup d'émotion.

Heureusement, le quiproquo s'est rapidement dissipé, et le tournage s'est poursuivi tranquillement. Pour l'anecdote, lors du tournage de Paris brûle-t-il ? en 1966, qui présente également la France sous l'occupation, les autorités avaient refusé que de vrais drapeaux nazis apparaissent sur les bâtiments officiels de Paris. Seuls des drapeaux noir et blanc étaient acceptés, raison pour laquelle le réalisateur René Clément ne tourna pas le film en couleurs.