Un village presque parfait : de quel film est-ce le remake ?

Des inspirations nombreuses

Un village presque parfait : de quel film est-ce le remake ?

En 2015, Stephane Meunier signe son premier long-métrage de fiction : "Un village presque parfait". Officiellement, le film est le remake d’un long-métrage québécois. Toutefois, ce dernier est lui-même fortement inspiré d’un autre film sorti dans les années 90. Retour sur une histoire qui semble se décliner à toutes les sauces selon les pays.

Du documentaire au long-métrage

Si Un village presque parfait est le premier long-métrage de fiction de Stéphane Meunier, ce dernier est loin d’être un novice à la réalisation. En effet, avant le film, il avait réalisé plusieurs téléfilms, publicités, documentaires et épisodes de séries télévisées. Ainsi, la plus célèbre œuvre de ce journaliste-reporter de formation se nomme Les Yeux dans les Bleus, documentaire immersif qui relate le parcours de l’équipe de France de football lors de la Coupe du Monde 98. Il recevra d’ailleurs le Sept d'or (ancienne cérémonie récompensant les meilleures œuvres sorties à la télévision) du meilleur documentaire pour ce film.

Influencé par son parcours de journaliste, Meunier décide de traiter d’un vrai sujet d’actualité dans Un village presque parfait : celui de la désertification des campagnes. Pour rendre le film plus authentique, le réalisateur intègre dans la figuration une partie des habitants du village réel d’Aulon, lieu dans lequel la production a décidé de poser ses valises (dans le long-métrage, le village est renommé Saint-Loin-la-Mauderne). En outre, pour la plupart, ils reprennent dans le film les mêmes métiers qu’ils occupent dans la réalité.

Un village presque parfait
Un village presque parfait ©France Télévisions

Les acteurs professionnels du film ont également tenu à être crédibles jusqu’au bout. Ainsi, Didier Bourdon a fait en sorte de reprendre une intonation de voix plus basque, s’appuyant sur ses souvenirs de jeunesse lorsqu’il vivait dans la région des Pyrénées. En parallèle, Lionel Astier a porté son costume de villageois tout le long du tournage. D’ailleurs, tout le village l’interpellait par le nom de son personnage, et non par son réel patronyme.

Un village presque parfait se déroule dans le village fictif de Saint-Loin-la-Mauderne. Frappés de plein fouet par la crise suite à la fermeture de l'usine, les habitants voient leurs espoirs renaître quand l'Union européenne fait le souhait d'implanter une nouvelle entreprise chez eux. Toutefois, les assurances exigent un médecin en poste dans ce village. Un véritable problème, dans un lieu frappé par la désertification médicale. Les habitants vont alors tout faire pour séduire Maxime Meyer (Lorant Deutsch), jeune médecin parisien qui s’est retrouvé bloqué dans le village par un malheureux concours de circonstances.

Le remake d’un remake

Si le pitch du film rappelle à certains égards Bienvenue chez les Ch’tis, Un village presque parfait est surtout le remake de La Grande séduction. Sorti en 2003, ce film québécois possède bien des points communs avec son pendant français. Au micro d’AlloCiné, Stéphane Meunier était d’ailleurs revenu sur ce film :

Comme j'aimais beaucoup le film, qui m'avait emmené dans un voyage à la fois drôle et rugueux, et très ancré dans la réalité, au Canada, je me suis dit qu'il y avait la possibilité d'avoir ce même sentiment sur un coin de France. Et de se l'approprier. Il fallait donc que je le respecte pour pouvoir m'en détacher sans vouloir le détruire, trouver un équilibre pour l'adapter à un contexte franco-français pur.

À l’époque, le film réalisé par Jean-François Pouliot avait été un petit succès. En effet, il avait été présenté en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes. De plus, le village d'Harrington Harbour, lieu dans lequel le tournage s'est effectué, a connu un regain touristique exceptionnel suite au film.

La grande séduction
La grande séduction ©Max Films

Il faut néanmoins noter qu’Un village presque parfait n’est pas le seul remake de La Grande séduction. En effet, treize ans après la sortie du film québécois, on retrouvera La Grande séduction à l’anglaise, version canadienne et anglophone de son matériau de base. L’Italie ne sera pas en reste dans cette histoire puisqu’un remake transalpin sortira en 2016 : Un paese quasi perfetto.

Une inspiration venue des Etats-Unis

Si les déclinaisons sont nombreuses, il faut toutefois signaler que La Grande séduction s’inspire fortement du film Doc Hollywood. Sorti en 1991, avec notamment Michael J. Fox, Woody Harrelson et Bridget Fonda au casting, le long-métrage voit ici un jeune chirurgien plastique de Beverly Hills qui se retrouve coincé pour quelques temps dans une petite bourgade campagnarde.

Doc Hollywood
Doc Hollywood ©Warner Bros

Quand on sait que le long-métrage est lui-même une adaptation d’un livre sorti en 1979, on se dit qu’une petite histoire peut traverser le temps et les continents.