Small Soldiers sur Netflix : retour sur le tournage catastrophe de ce film culte

Small Soldiers sur Netflix : retour sur le tournage catastrophe de ce film culte

"Small Soldiers" appartient à cette série de films que l'on regarde aujourd'hui avec un oeil nostalgique. Cette petite merveille, qui rappelle "Toy Story", enchante par sa générosité et son inventivité. Le tournage n'a cependant pas été de tout repos...

Small Soldiers : un pitch qui fait rêver les gamins

Joe Dante est un nom qui revient forcément quand on évoque le cinéma des années 70/80. Avec des oeuvres comme Piranhas, Hurlements, Explorers ou le mythique Gremlins, il aura laissé son empreinte dans le coeur de la génération de l'époque. Souvent associé dans l'esprit au cinéma de Steven Spielberg, celui de Joe Dante ne connaîtra évidemment pas les sphères de ce dernier. Ça ne l'empêche pas de nous laisser quelques classiques dans lesquels on adore se replonger. Pour les enfants qui ont grandi dans les 90's, Small Soldiers doit leur évoquer de tendres souvenirs. C'est quelque part normal, avec une intrigue qui accomplit un rêve qu'on a tous eu durant cette période : donner vie à nos jouets. Joe Dante le fait, avec l'aide des technologies grandissantes à l'époque et du génie de Stan Winston.

Tout débute avec Alan, un garçon de 15 ans, fils d'une marchand de jouets. Dans sa petite vie au sein d'une bourgade américaine lambda, il se fait expulser de son lycée à cause de son comportement. Il va alors essayer de faire bonne impression auprès de son père en vendant à son tour des figurines qui viennent de sortir sur le marché. Sauf qu'il va se rendre compte qu'elles peuvent prendre vie. Les jouets sont dotés d'une intelligence artificielle qui leur permet de s'animer. C'est à ce moment que va se déclencher un conflit entre une unité de soldats d'élite et les Gorgonites, des monstres à l'allure effrayante.

Tournage et marketing, une succession de galères

Small Soldiers préserve une solidité technique qui ne le rend pas ridicule encore en 2020. N'oublions pas qu'il a été fait pour une quarantaine de millions de dollars, ce qui reste un budget assez confortable. Mais le tournage aurait pu tourner au désastre et propulser le film dans la catégorie des oeuvres devenues cultes en raison des problèmes de conception. Le projet part déjà assez mal avec un plan commercial qui consiste à sortir des jouets en parallèle de la distribution. Pratique qui n'a rien d'extravagant, les produits dérivés sont répandus pour essayer d'empocher quelques dollars supplémentaires.

Des grosses marques comme Burger King et Coca-Cola veulent être dans la boucle mais elles ne pensaient pas que Joe Dante avait imaginé un film aussi violent. Des plans ne correspondaient pas à une audience trop jeune, ce qui calma ces sociétés prêtes à mettre de l'argent sur le table. Pour que tout le monde tombe d'accord et sortir un film qui respecte les règles du PG-13, le réalisateur doit couper des passages, revoir des séquences et ajuster son film en fonction de paramètres qui dépassent complément le cadre purement artistique. Cela intervient après un tournage qui n'a pas été une partie de plaisir.

Quand Joe Dante entame les prises de vue, il n'a même pas sous la main un scénario entier ! Rendez-vous compte de la difficulté de l'exercice. Il sait évidemment d'où il part mais pas comment vont tourner les choses. Chaque jour, des nouvelles pages arrivent et c'est à lui de se charger de faire son boulot. L'équipe est forcément désarçonnée par ses conditions, en particulier les techniciens d'ILM à qui les effets visuels sont confiés. Dans ces conditions à la limite de l'improvisation, c'est un miracle que Small Soldiers se tienne aussi bien. Même si on se doute que le résultat aurait été encore plus plaisant si Joe Dante avait eu carte blanche. Pour ne rien arranger, un drame survient à la fin du mois de mai 1998. L'acteur Phil Hartman est assassiné par sa femme, avant d'avoir achevé son travail.

Small Soldiers ne marchera pas comme espéré lors de sa sortie. Il accumule 87.5 millions de dollars au box-office mondial et n'est pas porté par des critiques très positives. À l'image de beaucoup de titres anciens qui n'ont pas cartonné en leur temps, il accédera au statut de film culte à posteriori.