Ready Player One : soyez de la partie en Blu-ray

Pop ! La présente update vous informe que la sortie physique de « Ready Player One » a été effectuée. Retrouvez dès à présent le Blu-ray, Blu-ray 3D, Blu-ray 4K et DVD dans votre shop habituel.

Après un Le BGG : Le Bon Gros Géant décrié à sa sortie en 2016, Steven Spielberg s’approprie les codes de la pop culture des années 1980 avec le film de science-fiction Ready Player One (2018). Et le combo fonctionne à merveille ! Dès l’ouverture fracassante au son de Jump par Van Halen, le spectateur est plongé dans un monde futuriste et nostalgique d’une époque depuis longtemps révolue.

Ready Player One : « Les limites de la réalité sont l’imagination »

Que réserve l’avenir ? Quelles seront les avancées technologiques d’ici plusieurs décennies ? Prophétique ou non, c’est à ces deux questions que tente de répondre le cinéaste en adaptant le roman écrit par Ernest Clive. L’intrigue prend place durant une bien triste année 2045. Les conflits mondiaux demeurent et se sont même possiblement accrus tandis que la pauvreté et la famine rongent toujours l’humanité. Pourtant, il y existe une échappatoire : une réalité virtuelle nommée l’OASIS. Créé par James Halliday (Mark Rylance) et Ogden Morrow (Simon Pegg), cet univers hors du commun permet de se doter d’une identité jusque-là uniquement fantasmée. Remodeler son physique par le biais de l’avatar est chose aisée et plus rien ne semble impossible grâce à des talents extraordinaires en possession de chaque utilisateur.

Geek avéré, c’est sous le pseudo Parzival que l’orphelin Wade Watts (Tye Sheridan) s’aventure dans cette société virtuelle aux antipodes de sa vie calamiteuse. Il y trouve l’opportunité de s’y développer une vie sociale auprès de joueurs tels que le redoutable au cœur d’or Aech (Lena Waithe) et l’intrépide Art3mis (Olivia Cooke) auxquels il s’allie dans sa course à l’easter egg. Les enjeux de cette chasse au trésor sont percutants. Le premier qui dénichera l’œuf de Pâques dissimulé dans le jeu se verra octroyé la coquette somme de 500 milliards de dollars couplée à la propriété de la société. Le ticket d’or de Wonka revisité. Cela n’est pas sans réveiller la cupidité d’individus malhonnêtes alors que la société Innovative Online Industries (IOI) se révèle être un ennemi au-delà de toute imagination.

Ready Player One est dopé aux références culturelles (films, séries télévisées, jeux vidéo, jouets). Le public s’amuse ainsi à y dénicher le moindre clin d’œil avec plus ou moins de facilité. Si la voiture tout droit tirée de Retour vers le futur (1985) est une évidence, certains auront sûrement plus de difficulté à remarquer le revolver colonial sorti tout droit de Battlestar Galactica (1978) durant la scène en boîte de nuit. Si ce festival permanent est un délice pour les oreilles autant que pour les yeux, il manque un élément essentiel pour élever l’œuvre au rang de classique : l’émotion pure. Pourtant, Spielberg a prouvé par le passé qu’il sait atteindre les tripes des spectateurs après notamment La Liste de Schindler (1993) et les adieux déchirants d’Elliot et de l’extraterrestre dans E.T (1982). Il faut dire que ce long-métrage s’y prête rarement si ce n’est pour des instants touchants comme la rencontre entre le protagoniste et le créateur, le sort de sa tante Alice (Susan Lynch) laissant totalement indifférent.

Oui, Ready Player One est visuellement fantastique ! Les effets spéciaux sont formidablement exécutés en parvenant à trouver une juste balance entre crédibilité et improbabilité. La richesse des paysages laisse bouche-bée, passant d’un simple garage où Aech retape des véhicules à un cinéma complètement déjanté et horrifique pour finir sur une bataille grandiose s’étendant sur des kilomètres. Dommage que le réalisateur ne soit pas parvenu à trouver un tel équilibre entre les deux aspects de la vie des personnages principaux. Wade manque de substance, de développement et est finalement assez plat. En-dehors d’être une bible culturelle sur pattes (ce qui est tout à fait à son honneur), sa personnalité n’est pas approfondie outre mesure malgré son histoire familiale dramatique. En d’autres termes, l’exploration de l’OASIS prend le pas sur celle des héros.

Plus profond qu’une simple vague nostalgique, le film aborde l’émancipation sociale. Chacun est libre d’être ce qu’il souhaite, quand il veut, où il veut. Les frontières n’existent plus et tous peuvent agir à leur guise sans se soucier de l’opinion indésirable de son entourage. Les cages qui les emprisonnent IRL (« In Real Life/Dans la vraie vie ») sont grandes ouvertes en leur offrant l’opportunité de s’assumer et de briller alors que beaucoup luttent contre une solitude ravageuse. En dépit de cela, rien n’est jamais parfait puisqu’à chaque avantage son inconvénient. Qui se trouve réellement derrière ces personnages aux allures fantastiques ? Sont-ils bien ce qu’ils prétendent être ou bien sont-ils des mythomanes à différents degrés voire des prédateurs ? Difficile de ne pas céder à la paranoïa dans un tel contexte. Cette question de longue date existe déjà dans notre réalité par le biais des forums en ligne par exemple et est relevée à diverses occasions durant les 139 minutes (cf. les réactions concernant l’identité sexuelle de Helen). Si l’OASIS paraît être une île paradisiaque, il existe une noirceur sous-jacente qu’il est impossible de ne pas prendre en compte lors du visionnage.

Les éditions commercialisées

Au vu des 580 millions de dollars de recettes récoltés par Ready Player One à travers le monde, il n’est guère étonnant que Warner Bros ait mis le paquet pour fêter dignement la sortie physique ! Non satisfait de simples DVD et Blu-ray standards, le studio est la cause d’un véritable raz-de-marée dans les bacs ! Un Blu-ray 4K a été édité, mais aussi un steelbook aux visuels somptueux rassemblant les disques haute-définition et 3D. Cependant, c’est bien l’édition spéciale FNAC qui va causer de nombreux freeze même chez les plus geeks ! Sous la forme d’un boîtier VHS séduisant les nostalgiques, le coffret contient entre autres le livre d’Ernest Cline, un DVD de bonus exclusif d’une vingtaine de minutes et de nombreux goodies (stickers, poster recto-verso…).

De gauche à droite : DVD, Blu-ray + Copie digitale, Steelbook + Blu-ray 4K + Blu-ray 3D + Blu-ray + Copie digitale, Édition FNAC + Steelbook + Blu-ray 4K + Blu-ray 3D + Blu-ray + Copie digitale + Goodies

Test Vidéo/Audio

Étonnamment achevé en 2K, la photographie de Ready Player One a été dirigée par nul autre que Janusz Kaminski qui prouve à nouveau sa loyauté envers le réalisateur. Effectivement, les deux hommes ont collaboré sur une quantité importante de projets à l’instar d’Il faut sauver le soldat Ryan (1998) et Cheval de guerre (2011). Cette fois-ci, Kaminski emporte l’audience dans deux mondes que tout oppose. L’un tourné sur pellicule 35mm, et le second intégralement digital. La réalité est lugubre, morne, et tire sur les gris. Ce ton est renforcé par des décors et intérieurs tout aussi sales qu’abîmés, où des vieilles voitures s’amoncellent quand il ne s’agit pas de mobilier en fin de vie. Parmi cette détérioration se trouve un pont reliant les deux identités visuelles : le QG de IOI. Stérile, tout est impeccable bien que dénué de personnalité. Les lieux paraissent vides si ce n’est pour la multitude d’équipements de réalité virtuelle qui ponctuent la visite. Cette sophistication est un pas vers l’ambiance graphique soignée de l’OASIS où la misère est bannie. À grand renfort d’images numériques où la vibrance atteint des sommets, les scènes s’y déroulant sont captivantes d’inventivité. La palette de couleurs explose et offre des nuances dynamiques incroyables. Un enchantement adéquatement superficiel.

À trop se reposer sur les images de synthèses, craindre que la précision globale de la vidéo en souffre n’est pas superflu. Ce ne serait pas la première fois. Mais il n’en est rien puisque Player One ne manque jamais de détails que ce soit lors des gros plans des acteurs ou dans les décors numériques.  Les visages des avatars sont criant de réalisme avec leurs pores et des chevelures se mouvant avec naturel. Une réussite flattée par des contrastes au top de leur forme aboutissant à des noirs riches et une sensation de profondeur remarquable. L’ouverture faisant découvrir des éléments de l’OASIS fait partie de plus belles scènes. À couper le souffle, elle infuse une qualité tridimensionnelle saisissante qui nous ferait tendre la main dans l’espoir de pouvoir nous aussi rejoindre la partie. Merci pour la claque !

L’audio n’est pas en reste puisque le doublage français et la version originale sont disponibles en DTS-HD 5.1 mais aussi au format Dolby Atmos. Cependant, l’éditeur privilégie sa piste française avec un encodage TrueHD 7.1 tandis que l’anglais doit se contenter d’un Dolby Digital Plus 7.1. Avec cette dernière, la richesse sonore est sans faille alors que l’œuvre alterne entre tubes dépoussiérés, scènes d’action, courses-poursuites, bruits électroniques etc. Il n’est donc guère étonnant que la spatialisation fasse des miracles avec une scène si large que l’immersion est totale. Les canaux parviennent sans mal à instaurer une atmosphère spécifique comme la tension sous-jacente aux premières minutes de « Shining rencontre Spielberg » avant un déluge d’horreur et de violence indescriptible. En outre, les directions sont si bien contrôlées que le spectateur se surprendrait presque à relever la tête lorsqu’un véhicule ou un drone semble lui frôler le crâne. Du grand art.

Test Bonus

Le Blu-ray de Ready Player One a de quoi séduire les fans les plus hardcore avec ses 117 minutes de suppléments. Bien sûr, une extension contenant un commentaire audio de Spielberg et des scènes coupées n’aurait pas été de refus mais les dés sont malheureusement déjà jetés.

  • Les années 80 : l’inspiration (5:38 min) : focus sur l’auteur du roman, ses connaissances en matière de pop culture et ses inspirations (dont les incontournables Gremlins et Retour vers le futur). De son côté, Spielberg mentionne sa décision de supprimer près de l’intégralité des références à ses propres films.
  • Déchiffrer le code (57:22min) : définitivement le boss de l’interactivité ! Près d’une heure de making-of mêlant images des répétitions, de tournage, d’interviews et bien plus encore afin de livrer des données croustillantes à n’en plus finir. Si son ouvrage partage des similitudes avec Charlie et la Chocolaterie de Roald Dahl ce n’est pas pour rien. Cline adresse le processus d’écriture, l’origine du titre, la recherche d’un agent littéraire en 2010 et la bataille qui a suivi entre les maisons d’édition. Publié en août 2011, plusieurs studios de cinéma sont intéressés par une adaptation dont Warner Bros qui a approché le « papa de E.T » au printemps 2015. Ce dernier est séduit sur le coup par la profondeur du récit. Le tout se poursuit avec les motivations du casting et l’ambiance au sein de l’équipe, une visite du département artistique avec ses maquettes, costumes et décors, ainsi qu’avec des témoignages sur l’engagement très profond du réalisateur qui a soif de découvertes. En guise de clôture : l’explosion des Piles et des extraits de la soirée d’adieux datant du 27 septembre 2016.
  • Les effets spéciaux d’un nouveau monde (24:39 min) : créer un monde réaliste mais possédant suffisamment de nuances pour représenter un univers virtuel n’est pas de la tarte. C’est ainsi qu’en témoignent les responsables des effets spéciaux Roger Guyett et Grady, appuyés par le responsable de l’animation David Shirk. Deux sociétés ont été mobilisées afin de créer Ready Player One : ILM pour le contenu de l’OASIS et Digital Domain qui s’est focalisé sur les prises de vue réelles. Les intervenants s’arrêtent sur les techniques utilisées mais également sur la combinaison, l’environnement des Piles et ses vitres factices dans l’optique d’éviter la réflexion des caméras, le design des personnages et la bataille finale composée regorgeant de clans et de modes de combat différents.
  • Niveau supérieur : le son du futur (8:03 min) : dans le but de refléter le fun des jeux vidéo, le studio a fait appel au concepteur sonore Gary Rydstrom et son équipe. Ce festin sonore a nécessité de recréer des sons comme celui de la DeLorean et d’en récupérer des originaux tirés notamment de Jurassic Park (1993) lors de la course et de Titanic (1997). En outre, le public apprend qu’Aech a bel et bien la voix de l’actrice Lena Waithe après que son ton ait été diminué de 25%.
  • Meilleur score : fin de partie (10:04 min) : John Williams travaillant activement sur Pentagon Papers (2017), s’est vers Alan Silvestri (Avengers) que Steven Spieberg s’est tourné pour composer la musique. Cette « expérience palpitante » n’a pas été de tout repos pour celui-ci puisqu’il s’est trouvé confronté à des tons complexes à saisir et à la pression de répondre aux souhaits du cinéaste. Une anecdote est particulièrement intéressante, à savoir la naissance de l’introduction à l’Oasis lors d’un repas. Le chant est chanté en latin et signifie : « Œuf de mon père, œuf de Pâques, trouve-moi, viens me chercher ».
  • L’Excellente Aventure d’Ernest et Tye (12:00 min) : cette featurette prend place à Austin, au Texas, dans une pièce de chez l’auteur. Il y divulgue que son roman est numéro un des best-sellers selon le New York Times pour la première fois grâce à la réédition cinéma. Cline divulgue sa réaction en apprenant que Spielberg adapterait ses pages trois ans auparavant après deux semaines d’une attente infernale. Ensuite, il est mis au défi par l’acteur qui teste ses connaissances avant de révéler être en train d’écrire Ready Player Two.

Conclusion

Note de la rédaction

« Ready Player One » est l’un des plus grands succès de Steven Spielberg. S’il parvient à émerveiller par sa photographie stupéfiante, la personnalité des personnages pèchent par un manque d’étoffement. Warner Bros réalise quant à lui un score parfait pour son Blu-ray malgré des suppléments légèrement en retrait. Barème : Film ★★★★ / Blu-ray ★★★★★ / Bonus ★★★

Bilan très positif

Note spectateur : Sois le premier