The Social Network sur Netflix : retour sur l'incroyable nombre de prises de la scène d'ouverture

David Fincher est très méticuleux...

The Social Network sur Netflix : retour sur l'incroyable nombre de prises de la scène d'ouverture

"The Social Network" fait actuellement partie du catalogue Netflix. Mis en scène par David Fincher, le film a été l’occasion pour le réalisateur de prouver qu’il méritait son statut d’extrême perfectionniste, puisqu’il a tourné la séquence d’ouverture pas moins de 99 fois !

The Social Network, quand David Fincher rencontre Aaron Sorkin

The Social Network marque la première (et à ce jour la seule) collaboration entre un cinéaste et un scénariste tous les deux considérés comme étant parmi les meilleurs, voire les meilleurs, de leur génération. Sur un scénario d’Aaron Sorkin, David Fincher met ainsi en scène l’histoire de la création de Facebook. L’intrigue du film débute en 2003, lors d’une soirée arrosée pour Mark Zuckerberg. Alors étudiant à Harvard, il décide de pirater le système informatique de l’université pour créer un site comparant différentes filles du campus. Cette idée de base va alors être le point de départ de ce qui va devenir le plus grand réseau social du monde…

The Social Network jongle brillamment entre les événements à cette époque et ceux plus tard, lorsque Zuckerberg fait face à deux procès différents. C’est Jesse Eisenberg qui donne vie au principal protagoniste, et Andrew Garfield y joue Eduardo Savin, son colocataire et cofondateur de Facebook. Armie Hammery joue les jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, deux personnages importants de la création du réseau social aux côtés de Divya Narendra, incarné par Max Minghella. Quant à Justin Timberlake, il prête ses traits à Sean Parker, le fondateur de Napster ayant aussi eu son rôle à jouer dans le développement de Facebook.

Une scène d’ouverture méticuleusement réalisée

The Social Network s’ouvre sur un long dialogue entre Mark Zuckerberg et sa petite amie Erica, un personnage cette fois fictif joué par Rooney Mara. Après une longue conversation durant laquelle de nombreux sujets sont abordés, cette dernière rompt avec lui. Cela va alors déclencher chez Zuckerberg l’envie de passer ses nerfs sur autre chose, et de créer le site qui se transformerait plus tard en Facebook. Et l’un des éléments marquants de la discussion est son rythme. Les deux protagonistes enchaînent les phrases à une grande vitesse, et la scène requiert toute notre attention si on veut comprendre toute la teneur du dialogue.

Et si le personnage d’Erica est donc fictif, la séquence est très importante dans le long-métrage puisqu’elle nous introduit au principal protagoniste. On y découvre la personnalité de Zuckerberg de manière rapide et pertinente. Et alors que la scène est assez longue, puisqu’elle dure presque 5 minutes, on pourrait penser que filmer deux personnes assis à une table pour une conversation ne prendrait pas trop de temps à tourner. Mais ce serait mal connaître la façon de réaliser de David Fincher. Fidèle à sa réputation de cinéaste extrêmement perfectionniste, il a ainsi eu besoin de pas moins de 99 prises pour en être satisfait !

David Fincher a chronométré ses acteurs pour le rythme de la scène

Le réalisateur souhaitait que les deux acteurs délivrent le dialogue avec le rythme approprié. Il a donc demandé à la personne connaissant le mieux le texte, Aaron Sorkin, de lire la conversation avec le rythme qu’il avait imaginé en l’écrivant, et l’a chronométré. Il a ensuite indiqué à Eisenberg et Mara que leur conversation devait durer autant de temps que Sorkin avait mis à la lire. Le réalisateur a donc lui-même chronométré les deux comédiens pendant les répétitions pour qu’ils arrivent au même résultat, leur donnant ensuite des notes à chaque fois. C’est ce qu’on appelle être précis.

Interrogé sur la séquence, Rooney Mara a livré son sentiment sur cette façon de faire de Fincher, révélant qu’elle l’avait trouvée très efficace, et pas aussi difficile que ce qu’elle pensait avant de la tourner :

Je me disais, ‘Oh mon Dieu, je vais m’épuiser, je vais être plate, je vais donner l’impression d’être robotique’, mais ça n’a jamais été le cas. À chaque fois, ça donnait vraiment l’impression d’être une scène différente et nouvelle. David savait exactement ce qu’il voulait et donnait des notes tellement spécifiques, et parce que les dialogues d’Aaron sont si rapides et si précis, on devait rester vigilants tout le temps. Jesse et moi, on a vraiment essayé de se renouveler l’un pour l’autre, donc ça donnait toujours l’impression d’être vrai et dans l’instant.