Des artistes anonymes accusent, par le biais d’affiches postées dans Los Angeles, Meryl Streep d’avoir eu connaissance des agissements d’Harvey Weinstein.
Après les révélations autour de Harvey Weinstein, beaucoup de célébrités ont voulu s’éloigner du producteur accusé de harcèlement sexuel. La dernière en date, se nomme Meryl Streep, qui déclarait ne jamais avoir entendu parler des faits reprochés à Weinstein. Sauf que, comme Ben Affleck avant elle, la position de l’actrice ne convainc pas tout le monde.
Rose McGowan, d'abord, avait vivement critiqué Meryl Streep et la décision de « simplement » porter du noir en guise de protestation aux prochains Golden Globes. Suite à quoi Meryl Streep avait nié avoir connaissance des agissements de Weinstein.
Je veux faire savoir à que je ne connaissais pas les crimes de Weinstein, pas dans les années 90 quand il l'a attaquée, ni au cours des décennies suivantes quand il a attaqué d’autres actrices.
Je n'étais pas délibérément silencieux. Je ne savais pas. Je n'approuve pas tacitement le viol. Je ne savais pas. Je n'aime pas que les jeunes femmes soient agressées. Je ne savais pas ce qu’il se passait.
Une réponse immédiate
Si rien ne prouve le contraire, cette déclaration de Meryl Streep a de quoi laisser sceptique. Le tout Hollywood ayant eu connaissance de l’attitude d’Harvey Weinstein, on a du mal à imaginer qu'elle ait pu passer à côté. Il faut néanmoins lui laisser le bénéfice du doute. Pourtant, Meryl Streep est depuis la cible d’artistes de rue anonymes de Los Angeles. Ces derniers ont commencé à afficher des posters de la comédienne au côté d’Harvey Weinstein, avec l’indication sur son visage : « She Knew » (« elle savait »).
Meryl Streep pas visée pour rien
Depuis, cette forme de protestation divise. D'abord, comme l'expliquent nos confrères de Mademoizelle, il ne faudrait pas oublier qui est le vrai coupable dans cette histoire (Harvey Weinstein), et ne pas blâmer les femmes pour ses agissements. A ce niveau-là, on serait plutôt d'avis que l'un n'empêche pas l'autre, et que pointer du doigt les différentes formes de complicités (prétendues ou admises de Meryl Streep, Ben Affleck, Quentin Tarantino...), ne fait pas oublier l'accusé.
D'autre part, ces affiches, apparues dans plusieurs quartiers de Los Angeles, viseraient davantage le rôle de l'actrice dans Pentagon Papers. Comme le révèle le Guardian, l'artiste Sabo derrière ces images ferait parti du mouvement de l’« alt-right ». Il s'agirait alors davantage d'une vengeance contre l'actrice pour avoir, via le film de Steven Spielberg, critiqué directement Donald Trump. Soit une réutilisation néfaste des problèmes révélés par l'affaire Weinstein.
Reste, malgré tout, un sentiment d’hypocrisie encore fort à Hollywood. Rappelons que, l’année dernière, Casey Affleck avait été récompensé aux Oscars en dépit d’accusations de harcèlement. Ce dernier remettra donc dans quelques semaines l'Oscar de la meilleure actrice, qui pourrait justement être décerné à... Meryl Streep. On image le malaise...