Fear Street 1994 : un hommage au cinéma d'horreur rétro

Fear Street 1994 : un hommage au cinéma d'horreur rétro

CRITIQUE / AVIS FILM - Netflix lance sa trilogie d'horreur "Fear Street" avec le chapitre "1994". Cette entrée en la matière se révèle-t-elle convaincante ? S'il n'y a pas de quoi sauter au plafond, quelques arguments jouent en sa faveur.

Fear Street : 1994 lance la trilogie

Un temps prévue dans les salles obscures avant le rachat de la Fox par Disney, la trilogie Fear Street s'est trouvée un point de chute sur Netflix. Pas plus mal, pour ces films qui conjuguent horreur et ambiance rétro. Deux composants à la mode sur la plateforme de streaming depuis le succès de Stranger Things et toute la vague de titres qui veulent rendre hommage aux années 70/80/90. Le mode de diffusion des films Fear Street reprend le concept de la diffusion hebdomadaire des séries, avec un opus par semaine du 2 au 16 juillet.

Avant tout, plantons le décor. L'intrigue se déroule à Shadyside, une petite bourgade à la très mauvaise réputation. Son taux de criminalité est énorme par rapport au reste des États-Unis. Les habitants sont malheureusement habitués à voir des faits divers sordides en une des journaux. Dans l'inaugural Fear Street : 1994, un carnage dans un centre commercial met en alerte toute la ville. Bien que le tueur soit abattu sur le coup, il ne tarde pas à refaire une apparition. Deena (Kiana Madeira) et ses amis vont comprendre qu'une malédiction ancestrale pèse sur Shadyside.

Fear Street : 1994
Fear Street : 1994 ©Netflix

Des références au genre

Fear Street : 1994 s'ouvre sur une scène de massacre qui n'est pas sans rappeler l'introduction du cultissime Scream. Une adolescente fait face à un téléphone capricieux et à un tueur au masque blanc armé d'un couteau. Elle est incarnée par Maya Hawke et, comme Drew Barrymore en 1997, ça se termine mal pour elle. À la différence de chez Wes Craven, on n'attendra pas le dénouement final pour savoir qui se trouve derrière le masque. On ne retrouvera pas, non plus, la science de l'horreur du maître.

Plus tard, c'est une autre référence, Vendredi 13, qui sera évoquée avec un tueur dans un camp de vacances. Puis, on se rend compte que le film en a plusieurs dans sa besace. Les amateurs de genre n'auront pas de mal à retrouver des codes, des motifs, des ambiances déjà vus ailleurs, dans des slashers ou des séries B qui garnissaient les étagères des vidéoclubs. Et c'est comme une petite péloche horrifique sans grandes ambitions qu'il faut prendre Fear Street : 1994. Un plaisir à consommer dans l'immédiat, dénué de profond positionnement réflexif.

Fear Street : 1994
Fear Street : 1994 ©Netflix

Une héroïne LGBT

Le film présente une héroïne lesbienne de couleur sans capitaliser grossièrement dessus dans l'intérêt d'une diversité opportuniste. Sa relation amoureuse est comme une autre et son traitement fonctionne parce que ses traits distinctifs ne sont pas accentués. Le personnage vaut ce qu'il vaut - on peut ne pas l'aimer - mais son positionnement au sein d'une minorité est volontairement inexploité dans le scénario. Un geste intelligent, qui peut donner à une frange du public une héroïne en qui se reconnaître, en l'absence de mise en avant de son orientation sexuelle ou de sa couleur de peau. Deena est simplement une adolescente, avec des amis et des problèmes courants à cet âge.

Du divertissement sanglant pour les adolescents

Fear Street : 1994 a un rôle crucial dans la trilogie, puisque c'est lui qui pose les bases de l'univers. On ne peut pas dire que tout ce qui se déploie sous nos yeux est motorisé par une folle originalité. On ne trouve pas non plus de grands moments de frousse, ni des personnages très intéressants. Le film est juste un divertissement convenable, qui aura sûrement de l'intérêt auprès de la nouvelle génération. Soulignons quand même qu'il existe une tonne d'équivalents de titres cools - ou carrément meilleurs - dans le cinéma d'exploitation des années 70 et 80.

Le public adolescent prendra à coup sûr un peu de plaisir devant les quelques envolées gores réjouissantes qui parsèment le film. Étonnamment, Fear Street : 1994 y va franco sur le sang et propose même quelques effets efficaces (on pense en particulier à une tête découpée dans le dernier acte). Au vu de l'aperçu de 1978 proposé avant le générique final, la suite risque de ne pas nous décevoir sur ce point. Pour le reste, on ne s'avancera pas...

 

Fear Street : 1994 de Leigh Janiak, sur Netflix le 2 juillet 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Fear Street : 1994 est un début de trilogie correct, pas forcément passionnant dans ses enjeux, mais assez efficace grâce à son aspect rétro, son héroïne et ses quelques fulgurances gores.

Note spectateur : Sois le premier